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Birmanie, du sud au centre - Janvier-février 2020

Etape 190 - Mandalay Hill - Le feu sublime du crépuscule

Jeudi 6 février 2020. Au sommet de la colline, la pagode déploie un festival de décors en morceaux de miroirs brisés et de fontaines un peu kitch où l'on arrose les Nat.

Mais ce spectacle n'est rien comparé au coucher de soleil que l'on peut admirer depuis le sommet de Mandalay Hill.

A mesure que le soleil s'enfonce peu à peu dans la brume et disparaît de l'horizon, sa lumière douce vient repeindre la fumée qui recouvre la ville, se déplaçant lentement au gré du vent.

Et bientôt, de la ville, il ne reste que quelques taches blanches agglutinées qui suggèrent des groupes de maisons, articulées toutes à l'arrière de l'immense parc (golf ?) qui s'étend au milieu de la ville.

Cette étendue plane, verte, taillée impeccablement au milieu de la jungle birmane tranche avec les maisons agglutinées qui ceinturent le parc, et au premier plan, avec les forêts obscures qui bordent la ville.

Au-dessus de Mandalay, la silhouette du soleil couchant découpée dans la brume nocturne forme un disque solaire parfait.

En dézoomant, on peut distinguer cette brume qui repeint tout l'horizon d'une teinte brune. De délicats nuages parviennent à s'en extraire péniblement.

Au-dessus du disque solaire, les nuages se teintent à leur tour d'une couleur cramoisie, tandis que les collines lointaines qui encadrent le fleuve dessinent sur l'horizon une ligne de crête fantômatique.

Ce moment est véritablement magique, d'une beauté époustouflante qui plonge l'assemblée dans une sorte de vénération collective. Le spectacle est si intense qu'on imagine sans mal quelle puissance il devait avoir auprès des populations des siècles antérieurs.

De la ville sainte, il ne reste bientôt plus rien, juste un incroyable enchevêtrement de formes et de couleurs qui rappellent qu'il y a ici, placées dans les bras du fleuve rougeoyant, des centaines de milliers de personnes agglutinées dans un étalement sans fin d'habitations.

Du jour et de l'éclat du soleil, désormais emprisonné dans une brume épaisse et cependant quasi invisible, il ne reste quasiment rien. Juste ce disque solaire parfait qui demeure en suspension au-dessus de la ville, tel un mobile suspendu au plafond.

Les lois de la physique sont parfois étranges, et comme le ciel semble s'obscurcir entre le ciel et le soleil, il semble s'éclaircir au-dessus, en repeignant la nappe des nuages d'une belle couleur orangée.

Mais bientôt, de ce spectacle inouï, il ne demeurera rien, juste la trace de ce crépuscule rougeoyant, presque rose, qui se délite sur l'horizon

Puis peu à peu, minute après minute, c'est au tour du soleil de disparaître. Une partie du disque s'efface, mangé à son tour par la brume qui s'épaissit à mesure que l'atmosphère se rafraîchit.

Et puis enfin, il disparaît tout à fait, mangé par la brume et par la nuit qui s'avance, dans un dernier éclat sublime qui embrase suspendus dans la haute atmosphère, repeignant le ciel d'une nappe cramoisie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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