Etape 77 - Kow
Gon Cave - Les statues de Bouddha de la grotte centrale
Mardi 28 janvier 2020.
La grotte de Kow Gon, outre ses décorations
murales qui ornent tous ses flancs, est littéralement
envahie de statues de Bouddha et de ses disciples.

Partout, on le voit en station
assise ou couchée, contemplatif du monde, méditatif,
ou parfois enseignant sa philosophie à ses disciples.

On y retrouve aussi des statues
et miniatures de grands sites comme Kyaik-Hti-Yo qui entourent
notamment l'entrée de la grotte.

Cet art est inspiré
de la période tardive du royaume de Bagan, et reponte au
XIIIe siècle.

Au fond de la grotte, il ne faut surtout
pas manquer les trois stèles qui datent des origines
du site (VIIe siècle) qui sont gravées d'inscriptions
en môn ancien, de part et d'autres des sculptures.

Ces tablettes n'ont été
que partiellement déchiffrées. A l'intérieur,
on est entouré par de nouveaux enchevêtrements
de scènes, de tablettes et de statues.

Parmi toutes les statues du Bouddha,
il y a aussi cette scène où on le voit entouré
de disciples auxquels il dispense ses enseignements et sa philosophie.

Deux autres statues, l'une
faisant quasiment face à l'autre, le représentent
dans la station couchée.

Profitons donc de ce moment intense
de culture pour évoquer la religion et les croyances des
bouddhistes, qui représentent 90% de la population birmane.

La religion est imniprésente
dans la vie quotidienne des Birmans, qui consacrent 10 à
30% de leurs faibles revenus à l'entretien des pagodes et
des moines. Et comme toujours, ce sont les plus pauvres
qui donnent le plus. Il suffit pour s'en convaincre de constater
le nombre incalculable de billets glissés entre les
bras des bouddhas dans les dizaines de milliers de temples que compte
le pays.

Les militaires de la junte ont d'ailleurs
toujours été aux petits soins du haut clergé,
par crainte de son autorité morale et de l'influence qu'il
a dans le pays. D'ailleurs, le Myanmar connaît depuis
quelques années un nationalisme bouddhiste extrémiste
qui vise l'ensemble des musulmans, et en particulier, les Rohingyas.

Au Myanmar, le bouddhisme se
réclame de la branche Theravada, dite du "petit véhicule".
Les moines s'astreignent ainsi à suivre 227 règles
strictes contenues dans leur texte canonique : le Vinaya.

Le prince Siddharta Gautama
(dit le Sage, l'Eveillé, le Bouddha) naquit au Népal
au VIe siècle av. J.-C. Il n'est ni prophète
ni fils de dieu, seulement un homme normal qui mena une vie d'ascète
et fut d'abord bodhisattva, c'est-à-dire futur bouddha.

Il tint tête pendant 4 jours
à Mara, le démon, assis sous un figuier, les
jambes croisées dans la fameuse position que chacun connaît.
Il atteignit ainsi l'Eveil et parvint à
se libérer de toute souffrance.

Dès lors, le Bouddha
parcourut une partie du continent asiatique pour enseigner le Dharma,
loi selon laquelle toute action, bonne ou mauvaise, conditionnera
sa prochaine réincarnation.

Le bouddhisme s'inscrit ainsi dans
un mouvement de réaction au brahanisme, refusant le système
des castes et les rites. Il s'appuie sur une démarche
strictement personnelle, individuelle, ou voie de libération,
qui ne peut dépendre que de soi.

La pensée du Bouddha vise
à se libérer de la douleur, qu'elle soit morale ou
physique. Les quatre nobles vérités éclairent
la mécanique bouddhique : l'attachement conduit à
la souffrance ; l'origine de l'attachement est dans les passions
; pour se libérer de la souffrance, il faut maîtriser
les passions ; pour maîtriser les passions, il faut suivre
une discipline.

Des règles pas si simples à
suivre (et qui ressemblent à s'y méprendre aux enseignemetns
des moines chrétiens !), mais le Bouddha a été
assez précis sur la façon d'accéder au nirvana
: le bouddhiste doit suivre la voie qui se présente
en huit catégories, seule façon d'éviter de
se voir renaître en rat ou en grenouille, la pire terreur
des Birmans.

Les bouddhistes birmans attendent ainsi
la venue d'un cinquième bouddha (quatre
ont déjà été révélés)
qui marquera la fin de ce monde et le début d'un
autre. Cela peut être n'importe qui. En suivant l'enseignement
du Bouddha, on peut - théoriquement - devenir un Bouddha
soi-même.

Pour ceux qui souhaiterait devenir
bouddha, voici la marche à suivre : contrôler
sa parole, sa volonté, ses actions, son mode de vie, ses
aspirations, sa pensée et sa concentration.



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