Etape 107 - Lac
Inle - Le ballet magique des pêcheurs à pied
Jeudi 30 janvier 2020.
Nous demeurons encore un instant auprès de ce maraîcher
au milieu de ses jardins flottants. De la fumée s'échappe
encore du brûlis qu'il a entrepris sur sa parcelle.
Une chose est sure, cela ne mettra pas le feu aux champs d'à
côté !

Sa pirogue découpée
dans le soleil couchant est magnifique, très esthétique.
En clair, parfaite pour une bonne photo.

Passé ce moment, nous sortons
de la parcelle et regagnons le grand canal où nous croisons
encore une pirogue chargée de touristes. Quel dommage,
ils s'en vont juste au moment où la lumière devient
parfaite pour faire de bonnes photos.

Et une chose est sûre, je ne
vais pas être déçu. A peine avons-nous
navigué cinq minutes au large du village pour rejoindre le
milieu du lac que nous croisons un premier pêcheur traditionnel.

Alors bien évidemment, pas question
de me méprendre. Je ne suis absolument pas dupe de la scène
et je sais que ce pêcheur a depuis belle lurette abandonné
la quête de poissons pour ferrer du beaucoup plus gros...
Des touristes qui, comme moi, cherchent à faire une photo
insolite.

Du coup, notre pêcheur
traditionnel se mue très rapidement en artiste de cirque
multipliant les acrobaties au-dessus des eaux du lac, plantant sa
rame dans les flots et tenant en équilibre à la proue
de sa pirogue.

Pour ma part, je ne suis pas
venu tant pour assister à de telles acrobaties que pour réaliser
surtout des photos des pêcheurs à la lumière
du soleil couchant... et donc pour réaliser une
belle photo.

Et là, forcément, je
vais être servi. Je demande à ma guide de m'amener
face au soleil couchant afin de pouvoir multiplier les prises...
De quoi fatiguer un peu mon pêcheur qui, las de tant
d'acrobaties, finit par retrouver l'équilibre et tient fermement
dans sa main droite sa nasse désespérément
vide.

Toutefois, la lumière est véritablement
parfaite. Les rayons du soleil filtrés par la masse
nuageuse donne une lumière absolument parfaite.
Adoucie sans être trop crue, tout ce qu'il faut pour
plonger ma scène dans une délicieuse atmosphère
dorée.

Puis nous nous approchons encore. Et
cette fois, mon pêcheur est prêt à tout pour
obtenir sa dîme. Il se dresse sur la proue de sa pirogue,
soulève sa nasse du coude du pied et plante sa rame dans
les eaux du lac.

Un équilibre parait et une
photo absolument divine. Quoiqu'un peu trop attendue.
Mais qu'importe, ce n'est pas sur le lac d'Annecy qu'on assisterait
à pareille scène !

Qu(importe après tout que celui-ci
tienne la pose. Rester à l'extrémité
d'une frêle pirogue en équilibre sur une jambe durant
de longues minutes n'est pas donné à tout le monde.
Et du coup, bien sûr, je lui donne ce qu'il mérite.
Cette
autre technique de pêche, avec une grande nasse conique,
est certes une méthode traditionnelle (absolument unique
au monde), mais elle n'existe pratiquement plus aujourd'hui.

Ces hommes qu'on peut voir avec leurs
nasses, habillés en costume traditionnel, sont avant
tout là pour les touristes, et prennent gentiment la pose
pour la photo-souvenir contre un petit billet bien mérité...

Les puristes me diront que ce n'est
encore que de la fantaisie, mais je ne vois rien de mal à
ça. Et ce serait boudé mon plaisir que de
ne pas assister à ce spectacle absolument inouï.

D'autant qu'une fois la pose
terminée et les billets rangés de côté,
la plupart reprennent la pêche comme tous les autres.
La technique
de rame à une jambe, en revanche, est toujours bien ancrée
dans la tradition des Inthas. Et quelque chose me dit qu'elle
n'est pas prête à disparaître.




|