Etape 31 - Moulmein
- Coucher de soleil depuis la pagode Kyaikthanlan
Samedi 25 janvier 2020.
Enfin arrive le grand moment du coucher de soleil sur Moulmein,
la ville et son fleuve, et au loin, la forêt tropicale.
Le tout gardé par les Nagas dressés aux quatre
coins de l'esplanade de la pagode Kyaikthanlan***.

Ce coucher de soleil est un moment
solennel pour tous, pour les quelques touristes qui sont encore
là, mais surtout pour les fidèles et pour
les moines, qui, chaque soir, s'émerveillent de tant de beauté.

Car depuis le sommet de la
pagode Kyaikthanlan***, la vue est tout simplement exceptionnelle.
Sur le fleuve bien sûr, sur les îles aussi, mais aussi
sur la prison construite par les Britanniques et toujours en activité.

Au coucher du soleil, le ciel
est littéralement incendié par des couleurs flamboyantes,
qui changent et évoluent d'un instant à l'autre.
Il faut absolument rester jusqu'au bout, des minutes encore après
que le soleil a disparu derrière l'horizon.

On ne se lasse pas d'un tel spectacle.
Une lumère blonde irise littéralement toute
la ville et fait du fleuve une rivière d'or. Les arbres se
couvrent d'un vert flamboyant tandis que les toits des pagodes reflètent
chaque rayon du couchant.

Pour la petite histoire, c'est sur
les marches de cette pagode Kyaikthanlan que Rudyard Kipling, le
grand écrivain anglais, auteur du Livre de la Jungle, vit
une jeune et belle Birmane dont il tomba aussitôt amoureux,
au point d'en être tourmenté pendant tout le reste
de son voyage et de gommer de sa mémoire tout souvenir de
la pagode elle-même.

A l'en croire, Kipling serait
resté éternellement à Moulmein si son ferry
n'était pas reparti dès le lendemain.

Il écrira dans "Mandalay"
: "Devant la vieille pagode de Moulmein qui regarde
paresseusement la mer... une Birmane se tient assise, et je sais
qu'elle pense à moi..."

Plus de 150 ans se sont écoulés
depuis ce moment, quand Kipling aperçut cette jeune
femme dans l'embrasement du coucher du soleil sur la pagode Kyaikthanlan,
mais on peut encore en ressentir tous les effets... Ce moment est
littéralement magique.

Et si les jolies Birmanes sont
bien au rendez-vous (des femmes d'une beauté inimaginables...),
les Nagas, qui font dos au fleuve pour veiller sur les fidèles
et le stûpa central, veillent au grain.

Derrière eux, le ciel s'embrase.
Le soleil, gigantesque, teinté de rose et de rouge, repeint
le ciel laiteux qui pèse sur la ville et s'écrase
sur les crêtes des montagnes dressées au loin.




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