Etape 52 - De
Moulmein à Hoa-An - En remontant le fleuve Salouen
Lundi 27 janvier 2020.
Retour sur le fleuve Salouen***. Ce matin, j'entreprends
un trajet que je n'avais pas vraiment prévu : remonter
le fleuve jusqu'à Hpa-An, située à une soixantaine
de kilomètres de là, à bord d'une barque,
au lieu de prendre le bus.

Une expérience unique, assez
inconfortable (on est simplement assis sur une planche pendant
toute la durée du voyage sans possibilité de se lever,
au risque de tomber à l'eau), mais véritablement
inoubliable.

La descente du fleuve va prendre quatre
bonnes heures de navigation, l'occasion de faire connaissance
avec un couple de Français qui voyage depuis deux
mois avec leurs enfants à travers l'Asie, mais surtout
de voir au plus près l'activité de la Salouen.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est
que les embarcations sont nombreuses. Pour la plupart, des
pêcheurs qui tentent leur chance dès les premières
heures du jour (les meilleures de la journée).

A deux pour la plupart, ces
pêcheurs occasionnels lancent leurs filets de fortune au milieu
du fleuve et peuvent rester là pendant des heures
avant de remonter leurs prises.

Protégés des morsures
du soleil sous leurs larges chapeaux asiatiques, les pêcheurs
répètent inlassablement les mêmes techniques
apprises de génération en génération.
Mais les prises ne sont pas bonnes. Comme partout ailleurs
dans le monde, le produit de la pêche a drastiquement baissé
à cause de la surexploitation.

Mais les nombreux barrages
mis en service par la Chine voisine sur les grands fleuves himalayens
(dont la Salouen fait partie) ont considérablement contribué
à la baisse des prises.

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Il n'empêche,
je reste émerveillé par ces scènes
immuables qui se déroulent sous mes yeux.
Et je ne regrette vraiment pas d'avoir emmené avec
moi dans ce voyage tout mon métériel photo.
Mon 300 mm est indispensable pour capter ces images. |
Avec
mon 300 mm, je peux capter sans problème ces scènes
de pêche.

Autour de moi, c'est l'effervescence
parmi les nombreux Français qui ont pris place à bord
de l'embarcation (il ne reste que des européens,
les Chinois ont été rapatriés d'urgence au
moment de l'épidémie de Covid-19).

Assis sur nos bancs de bois, on
ne se doute pas encore que l'épidémie se propagera
bientôt à notre pays pour y faire des milliers de morts.
Je me rends compte maintenant de l'insouciance que j'avais
à ce moment là. Et il me semble maintenant,
qu'un siècle entier s'est écoulé depuis que
j'ai pris ces images...

Ce matin, à bien observer les
embarcations, les prises ne sont vraiment pas nombreuses.
Les pêcheurs ont beau remonter et remonter encore leurs filets,
les poissons ne sont pas au rendez-vous.

Du coup, certains pêcheurs
profitent de ce moment pour se rapprocher et échanger des
informations, prendre des nouvelles les uns des autres.
Tous se connaissent à peu près m'ndique mon guide.







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