Etape 79 - Kow
Gon Cave - Aux sources de la religion birmane
Mardi 28 janvier 2020.
En me rapprochant plus près encore des tapisseries
de figurines votives, on peut se rendre compte de l'incroyable ferveur
des Birmans, ou plutôt des Môns, pour le culte de Bouddha.

Les représentations en miniatures
des grands édifices du culte sont d'une rare beauté,
reproduits dans des proportions qui laissent surtout la
part belle au culte du Bouddha.

On ne peut ainsi que rester subjuguer
par cette représentation de cette tour, coiffée
d'une sorte de clocher à ciel ouvert où sont placées,
à chaque ouverture, des représentations de Bouddha.
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Sur cette photo,
on comprend mieux la folie artistique qui accompagne ces oeuvres.
Cette représentation semble mélanger
plusieurs styles. A moi, elle me fait penser à une
imaginaire tour de Babal coiffée de statues de Bouddhas. |
Je vais
maintenant escalader le rocher qui surplombe la grotte,
marcher le long de ses flancs pour faire face aux représentations
votives sculptées sur la paroi du couloir de l'entrée
dont j'ai déjà parlé. Grâce à
cette position surélevée, je peux zoomer l'envie
sur chacune des figures votives plaquées sur le flanc de
la grotte.

Grâce à cette position
privilégiée, je peux faire des gros plans
des moindres petits détails de la décoration de la
grotte. Toutes les photos en sont l'illustration. Je vous
laisse donc admirer ces magnifiques décorations et je poursuis
mon histoire du bouddhisme en Birmanie.

La doctrine du Bouddha n'existant pas
sous forme écrite, les textes sacrés devaient
être appris par coeur à la suite des récits
faits par Ananda, le cousin du Bouddha, lors du premier concile
bouddhique.

Ces textes sacrés, psalmodiés
et chantés en commun, ne furent codifiés que vers
l'an 100 de notre ère par les moines de Ceylan. Le
canon bouddhique est la base du bouddhisme Theravada
birman.

Ce bouddhisme Theravada d'abord
confiné dans l'île de Ceylan (Sri Lanka) où
il est né, s'est ensuite répandu en Birmanie autour
de 1044, puis en Thaïlande et au Cambodge. C'est la
doctrine la plus ancienne du bouddhisme.

Les adeptes utilisent le pali
comme langue sacrée (on dit que c'était la langue
de Gautama, le prince Siddharta) et suivent un enseignement
légèrement différent des paroles du Bouddha.

Le Theravada, pratiqué au Myanmar,
ne reconnaît aucun dieu créateur. C'est une
doctrine non théiste qui ne nécessite pas d'intermédiaire
entre l'homme et son salut : donc point de prêtre ni de brahmane.
L'homme peut parvenir seul à l'état de Nirvana.

Pour cela, il n'a pas à transformer
son environnement. La libération du désir,
cause de toutes ses souffrances, s'obtiendra par des actes individuels,
la discipline (mais non l'ascétisme, jugé inutile
et dangereux) et la méditation.

De plus, le fidèle ne
pense pas que le bouddhisme Theravada puisse expliquer tous les
mystères de la nature. Pour un adepte de cette voie,
la méditation et l'abstinence demeurent la voie royale de
la libération.

Cependant, sans se rapprocher vraiment
du Mahayana, le Theravada birman évolue. Les moines
sortent de plus en plus souvent de leur monastère pour se
mêler au temporel.

Toutefois, le bouddhisme Theravada
demeure conservateur : "Le commissaire et le moine
se rencontrent à égalité sur le terrain commun
de la passivité indolente et souriante".




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