Etape 47 - Ile
aux ogres - Près des forêts d'hévéas
Dimanche 26 janvier 2020.
Je vais profiter de ma visite des forêts d'hévéas,
l'arbre à caoutchouc, pour évoquer le poids
de l'agriculture dans le pays et le problème croissant de
la déforestation.

Autour des villages de l'île
aux Ogres, les forêts d'hévés sont omniprésentes.
Elles permettent à de nombreuses familles d'en tirer un maigre
revenu.

Le latex se récolte
par saignées sur l’écorce du tronc de l’hévéa.
Au moyen d’un couteau spécifique, les saigneurs pratiquent
une légère entaille en descendant sur la moitié
ou le tiers de la circonférence du tronc.

La saignée débute en
général à environ 1,50 m de hauteur,
lorsque les arbres ont atteint 50 cm de circonférence à
1 m de hauteur.

À chaque saignée,
l’encoche est ravivée en découpant une fine
lamelle d’environ 2 mm d’épaisseur, sur toute
la profondeur de l’écorce. Il est toutefois
important de ne pas toucher le cambium (assise génératrice
du bois) car cela provoque des cicatrices.

Les saignées ont lieu périodiquement.
Il existe des systèmes plus ou moins intensifs, allant de
la saignée deux jours sur trois à la saignée
hebdomadaire, la fréquence la plus courante étant
tous les deux jours.

Lorsque toute l’écorce
du côté exploité (appelé panneau) a été
consommée, on passe sur le panneau suivant. Cela
a lieu après six ans en général.

Lorsque toute l’écorce
basse a été utilisée, on peut pratiquer
la saignée haute, remontante. Cette dernière, bien
que délicate est très productive. Elle se
pratique en quarts de spirales et peut durer ainsi au moins quatre
ans. Il est alors possible de recommencer la saignée
basse sur l’écorce déjà saignée
qui se sera entretemps régénérée.

L’arbre peut ainsi produire
du latex à partir de l’âge de cinq ans et pendant
trente ans environ. Cependant, dans de nombreuses régions
et en particulier en Thaïlande et Birmanie, la tendance
est au raccourcissement des cycles, avec une exploitation
sur moins de vingt ans.

Le latex, en sortant de l’entaille,
coule dans la tasse pendant quelques heures. Puis l’encoche
se bouche par coagulation du latex et l’écoulement
s’arrête. La récolte peut se faire sous forme
liquide (on parle de récolte en latex) si on procède
juste après la saignée, ou solide si on laisse le
latex coaguler dans la tasse (récolte en coagulum).
En cas de récolte sous forme liquide, on peut ajouter un
peu d’ammoniac pour empêcher la coagulation précoce.


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