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Birmanie, du sud au centre - Janvier-février 2020

Etape 121 - Lac Inle - Au coeur d'une filature de fibre de lotus

Vendredi 31 janvier 2020. Impensable de quitter le lac Inle sans avoir visité au moins un des ateliers de tissage de la soie et de la fibre de lotus***, une des activités phares proposées par les artisans Inthas.

Le temps de grimper les escaliers permettant d'accéder à l'immense atelier monté sur pilotis et de me déchausser, me voici au milieu des nombreux hommes et femmes spécialisés dans ce tissage.

C'est à Inn Paw Khone que j'ai rendez-vous pour assister à cet artisanat traditionnel, qui vaut d'abord par ses imposantes maisons en bois montés sur pilotis ancrées profondment dans la vase du lac Inle.

Mon piroguier me conduit ainsi à l'extraordinaire atelier Myat Pwint Chel***.

Une charmante jeune femme birmane m'explique dans un français impeccable qu'il faut environ une vingtaine de jours pour la fabrication d'une petite écharpe.

Et on comprend ainsi pourquoi les articles à base de fibre de lotus (la tige) sont bien plus chers que ceux fabriqués en soie.

Ce qui ne m'empêchera pas de ramener une magnifique écharpe à ma fille pour son vingtième anniversaire...

Dans un premier temps, le jeune fille, tige de lotus en main, m'explique comment on extrait les délicats fils situés à l'intérieur de la tige, puis comment on les entremêle pour leur donner de l'épaisseur et de la solidité.

Après quoi, on fait un tour dans l'atelier proprement dit où une dizaines d'ouvriers (hommes et femmes) travaillent pendant des heures pour un maigre salaire.

Le clic-clac des navettes sur la machine à tisser rythme la journée de ces ouvriers, dans une pénombre moite et un silence de cathédrale.

Les ouvrières réparties ainsi sur plusieurs maisons s'activent pendant des heures sur des métiers à tisser en bois.

A l'étage, dans un très vaste atelier, lui aussi placé dans la pénombre, d'autres ouvriers travaillent sur d'antiques métiers à tisser.

Tandis que d'autres ouvrières travaillent à fabriquer le fil grâce à un ingénieux système entraîné... par des roues de vélo.

Liée aux dieux de l’Egypte ancienne, à l’hindouisme et au bouddhisme, la fleur de lotus est précieuse tant pour sa beauté que pour sa signification. Selon la légende, lorsque Buddha a commencé à marcher le jour de sa naissance, de son premier à son septième pas, une fleur a poussé.

Des croyances culturelles vantent ses vertus médicinales et méditatives. De ses origines mystiques est née une structure magique : résistante à l’eau et aux tâches, il bénéficie d’une magnifique couleur ocre, chic et minimaliste, autonettoyante et infroissable.

La communauté Intha (“fils du lac”) reste la seule détentrice de la minutieuse tradition de tissage de la soie de lotus.

La tige de la fleur doit être divisée, filament par filament, dans les 24 heures après avoir été manuellement extraite du lotus. La très fine fibre est ensuite enroulée et tissée dans un métier à tisser traditionnel requérant environ 6 000 tiges de lotus pour produire un mettre de tissu.

Un travail intensif avec une incroyable qualité qui se retrouve dans chaque pièce, chaque jour 50 centimètres de matière est produite ; une veste demande 10 jours.

Une chose est certaine : la création du tissu de lotus est elle-même un processus artisanal. Si une récente hausse de la demande nécessite l’importation de tige de lotus d’autres régions, les populations du lac Inle ont transmis leur savoir avec passion, s’assurant que le respect de l’environnement est entretenu malgré le long processus.

Chaque année, des robes faites de soie sont traditionnellement vendues aux moines et des écharpes sont achetées par les touristes occasionnels. Petit à petit, les villageois produiront les 500 mètres de tissus qui seront exportés et roulés jusqu’à Rome, Paris, Genève et Tokyo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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