Etape 50 - Moulmein - En traversant le pont de la Salouen

Dimanche 26 janvier 2020. Voici donc le grand pont métallique qui relie l'île aux Ogres au continent. Un pont récent. Il y a quelques années encore, il fallait prendre un bateau pour se rendre sur l'île.

Long de plus d'un kilomètre, ce pont de Mupon, situé à 7 kilomètres au sud de Moulmein, a contribué largement à l'essor économique de la ville. Les femmes môns sont nombreuses à l'emprunter pour se rendre d'une rive à l'autre.

Alors que nous retournons à Moulmein après cet après-midi de visite de l'île aux Ogres, mon guide me propose de me laisser à l'entrée du pont pour faire quelques photos des pêcheurs, puis de me récupérer de l'autre côté du fleuve. Je saute du tuk-tuk en même temps que sur l'occasion !

Et c'est en surplombant la Salouen, son cours tumultueux et ses eaux verdâtres chargées des sédiments transportés depuis l'Himalaya que l'on comprend l'importance de ce fleuve dans l'économie locale.

Les barques transportant toutes sortes de marchandises sont légion à faire commerce sur le fleuve, cabotant de rive en rive à la recherche de clients potentiels.

Beaucoup profitent de la Salouen pour transporter moult marchandises, faisant du fleuve une immense autoroute commerciale.

Ici, tout s'échange et tout se vend. Pour faire commerce, rien de plus simple. Il suffit de rapprocher son embarcation d'une autre et de s'échanger des marchandises. D'autres profitent de ce moment pour trouver de la compagnie et partager un moment, un repas le plus souvent, ensemble.

A ces scènes qui semblent immuables depuis des centaines d'années, on aura juste rajouté la présence des panneaux photovoltaïques qui permettent de produire un peu d'électricité et ainsi de recharger les téléphones.

Sur ces rives, on reste une demi-heure, une heure tout au plus, le temps d'échanger des informations, de prendre des nouvelles, avant de remonter le cours du fleuve, en amont, jusqu'à Moulmein et au-delà.

Il est d'ailleurs grand temps de repartir pour cette embarcation qui manoeuvre pour faire demi-tour et retourner vers Moulmein. Il n'y a plus rien à vendre en aval, juste le delta de la Salouen, ses méandres et ses tumultes.

D'autres embarcations demeurent au milieu du fleuve pour entamer une petite partie de pêche.

Les poissons et autres produits de la mer et d’eau douce ont une part importante dans les produits consommés localement.

Au cours de la dernière décennie, la production liée à la pêche continentale aurait quadruplé, atteignant plus de 1Mt en 2010. En ce qui concerne celle du secteur aquacole (hors plantes aquatiques et produits non destinés à la consommation humaine), elle était de 0,8Mt en 2010.

Les produits de la mer et d’eau douce constituent le second poste d’exportation agroalimentaire, avec comme principaux clients la Chine, le Koweït et Singapour.

Plus je m'approche de l'autre rive du fleuve, plus le spectacle est grandiose. De multiples temples accrochés à la rive apparaissent au milieu de la jungle.

Ailleurs, ce sont de petits pagodons qui permettent à des fidèles de venir se recueillir un moment pour venir prier Bouddha.

Plus loin, en allant vers le delta, d'immenses plateformes lancées au-delà de la rive permettent d'extraire du sable nécessaire à la construction.

Au pied du fleuve enfin, sur la rive où m'attend mon guide, un autre petit pagodon accueille des fidèles. Un bateau accoste. Il n'est jamais trop tard pour venir prier Bouddha...