Etape 116 - In
Dein - Au coeur de la pagode Shwe Inn Tain
Vendredi 31 janvier 2020.
Après m'être résolu à quitter (avec regret)
les ruines du monastère Nyaung Oak, je reviens
dans le droit chemin et m'engouffre dans le long (très
long) passage couvert qui mène à la pagode Shwe Inn
Tain, la pagode des mille stûpas.

Ce long passage couvert aménagé
en même temps que la pagode Shwe Inn Tain fait étrangement
penser aux vastes chaussées égyptiennes construites
au temps pharaoniques, qui, elles aussi, menaient
directement aux temples et pyamides du haut et Moyen Empire.

Ici, pas de pyramides donc, mais une
forêt bien réelle de stûpas élevés
pour la plupart en gré.

Si les références historiques
qui évoquent la construction de ces pagodes parlent
du XIIe et XIIIe siècle, elles font avant tout référence
aux ruines que je viens de visiter, car celles-ci, en parfait état
de préservation ont été élevées
beaucoup plus tardivement. En témoigne ces
sculptures qui n'atteignent pas la finesse d'exécution de
celles que l'on peut admirer dans le champ de ruines qui bordent
le passage couvert.

Toutefois l'ensemble est ravissant
dans l'unité architecturale que le site présente.

Pour rappel, les pagodes (les ruines
anciennes) furent construites sur ordre du roi Narapatisithu
(XIIe siècle-XIIIe siècle). Cependant, la tradition
retient plutôt qu'elles furent construites sous le règne
du roi Ashoka (IIIe siècle av. J.-C.) et restaurées
sous le règne du roi Anawrahta (XIe siècle)
mais aucune étude archéologique ne corrobore à
ce jour cette thèse.

Pas étonnant qu'aucune étude
ne corrobore cette tradition ancestrale au vu de la faîcheur
du site !

Finalement, à voir l'excès
de peinture blanche, bleue ou dorée qui orne désormais
cette forêt du stûpas, on se demande s'il n'aurait
pas fallu laisser le site dans son état originel.

Alors certes on peut effectivement
s'émerveiller sur cette multitude de stûpas dorés,
mais de cette restauration proprète ne se dégage aucun
sentiment d'authenticité au contraire des ruines qui bordent
la chaussée centrale.

J'ai beau tourné et retourné
autour des temples et des pagodons, me pencher au plus près
pour observer les sculptures, les figures de dêvas, on est
bien loin de la magie originelle.


Cependant la plupart des touristes
présents sur le site semblent se contenter de ce triste spectacle.
Pour ma part, mes yeux sont encore marqués par les
extraordinares ruines qui se dressent à quelques pas de là.

Toujours est-il que cette visite
de la forêt de stûpas me permet de visser (chose de
plus en plus rare) mon grand angle à mon appareil photo.
Une telle architecture est une aubaine pour un 14 mm.

A l'entrée de la forêt
de stûpas, on pourra également s'attarder sur
les petits pagodons plus modernes qui abritent sous leurs toits
successifs quelques jolies statues de Bouddha.

A proximité, les autorités
religieuses ont quasiment inondé de peinture doré
les stûpas circulaires.

Le résultat est certes agréable
à l'oeil, mais manque singulièement d'authenticité.

Comble
du comble de cette restauration, les nombreux fils électriques
qui pendouillent mollement au-dessus de la forêt de stûpas...

Bref, après cette courte visite,
il est grand temps d'emprunter en sens inverse la grande chaussée
centrale bordée de centaines de boutiques de marchands ambulants
qui proposent tous plus ou moins les mêmes souvenirs.





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