Etape 42 - Ile
aux ogres - Au milieu des champs de tournesols
Dimanche 26 janvier 2020.
Après ma petite escapade sur l'île du Lavage
des Cheveux***, le temps de descendre l'embarcadère,
de grimper dans le tuk-tuk de mon guide, et nous voilà en
train de traverser l'immense pont métallique qui
enjambe le delta de la Salouen pour rejoindre la plus grande île
de Moulmein : l'île aux Ogres***.

Et si l'on m'avait dit que dans ce
petit bout du monde, il se trouvait de vastes cultures de
tournesols, qu'on trouverait plus généralement en
Amérique centrale dont cette plante est originaire,
je ne l'aurais sans doute pas cru.

Il faut donc le voir pour le croire
! Et ces champs qui s'étendent jusqu'à perte
de vue sur l'île aux Ogres fait non seulement la fierté
de ses habitants et de ses cultivateurs, mais aussi le bonheur des
jeunes Birmanes qui raffolent de se faire prendre en photo
au milieu des fleurs du soleil.

C'est un moment vraiment unique. Du
coup, je bondis hors du tuk-tuk et m'empresse d'aller au-devant
de ces jeunes femmes pour leur demander l'autorisation de les photographier,
demande à laquelle elles accèdent avec grâce
et gentillesse. Quel peuple délicieux et accueillant
vraiment.

Je demande à chacune de ces
jeunes filles de se saisir d'une fleur et de poser avec elle. J'aime
ces moments de grâce et de communion avec la nature. Au
contraire des Européennes ou des Chinoises qui s'empressent
de valoriser leur égo, ces jeunes femmes sont vraiment naturelles,
heureuses de faire corps avec la nature qu'elles respectent et honorent
chaque jour. Un moment magique.

Avec près de 250.000
tonnes d'huile de tournesol récoltées chaque année,
la Birmanie est le 3e pays importateur d'Asie. Pas étonnant
dès lors que l'on retrouve partout dans le pays, et notamment
dans le sud, ces champs de fleurs du soleil.

Le tournesol est en outre un met dont
raffolent les Birmans. Ils en mangent les graines grillées.
On peut ainsi en déguster partout dans les rues des villes
birmanes.

Le tournesol, ou anciennement héliotrope
et maurelle1 (Helianthus annuus), est une grande plante
annuelle, appartenant à la famille des Astéracées
(Composées), dont les fleurs sont groupées
en capitules de grandes dimensions. Le genre Helianthus
comprend une cinquantaine d'espèces, toutes originaires
d'Amérique du Nord, dont le topinambour.

Le mot « tournesol »
est emprunté à l'italien girasole, «
qui tourne avec le soleil ». Il existe de nombreux
noms ou expressions vernaculaires pour le désigner : grand-soleil,
soleil des jardins, soleil commun, graine à perroquet, hélianthe…

Cette plante est très cultivée
pour ses graines riches en huile alimentaire de bonne qualité
(environ 40 % de leur composition). Le tournesol est, avec
le colza et l'olivier, l'une des trois sources principales d'huile
alimentaire en Europe.

Cette grande plante annuelle,
à tige très forte et peu ramifiée, peut atteindre
jusqu'à 4 m de hauteur.

Ce qu'on appelle communément
« fleur de tournesol » n'est pas une fleur, mais un
pseudanthe : les capitules, réceptacles floraux charnus,
qui ont tendance à se renverser après la floraison,
peuvent atteindre 30 cm de largeur.

Les fleurs extérieures ligulées
du capitule disposées sur un seul rang, sont généralement
jaunes, et stériles sauf dans les variétés
Turf ayant fait l'objet de mutations génétiques.

Le tournesol est sujet à
l'héliotropisme avant la floraison. Ce phénomène
agit sur la croissance de la tige en fonction de l'éclairement.
Il permet aux feuilles de garder tout au long de la journée
une exposition optimale au soleil.

Cette plante a été domestiquée
par les Amérindiens et les Mexicains qui l'utilisaient
pour ses propriétés alimentaires, médicinales
et tinctoriales. Les graines contenaient alors environ 20
% d'huile. Il faisait partie du mythe de la création chez
les Onondagas tandis qu'il était associé au dieu de
la guerre Huitzilopochtli chez les Atzèques.

L'hypothèse qu'elle provenait
initialement de l'Ouest de l'Amérique du Nord semble être
remise en question par la découverte en 2010 d'empreintes
fossilisées de fleurs semblables à des astéracées,
plus anciennes car datées d'environ 50 millions d'années,
au nord-ouest de la Patagonie.



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