Etape 43 - Ile
aux ogres - Entre ardoises et production d'élastiques
Dimanche 26 janvier 2020.
L'île aux Ogres (Bilu Gyun) est une véritable petite
start up d'artisans en tout genre. Et parmi eux,
quelques petites fabriques artisanales (forcément !) d'ardoises.
Oui, les vraies ! Celles avec lesquelles on a appris à écrire.
Mais là, je vous parle d'un temps que les moins de 40 ans
ne peuvent pas connaître...

On retrouve ces microfabriques dans
le petit village de Mudoon, le premier après avoir traversé
le pont métallique qui relie l'île aux Ogres à
la ville de Mawlamyaine.

Cette fabrique d'ardoises scolaires
mérite bien une petite halte. L'ardoise provient
naturellement d'un gisement local. Chaque atelier peut produire
jusqu'à 150 pièces par jour.

Et bien évidemment, mon guide
m'arrête également à la petite boutique attenante.
Franchement, le prix est dérisoire et il serait dommage
de s'en priver... et de priver ces artisans d'un maigre revenu qui
leur permettra de faire vivre leur famille.

Mais l'île aux Ogres
est également réputée... pour ses fabriques
d'élastiques 100% naturels ! Pour cela, il faut
se rendre jusqu'au village de Ywa Lut, à 8 km de
Mudoon, en poursuivant sur la route principale.

Ce village compte deux fabriques d'élastiques,
l'une se trouve en plein centre, l'autre à environ 2 km à
l'extérieur. Nous visiterons la première. Mais l'une
comme l'autre se fournit localement, grâce à la culture
des hévéas qui hérissent les collines boisées
du village.

C'est avec cet hévéa,
ces étranges lianes tissées, que l'on extrait le caoutchouc
nécéssaire à la fabrication de ces millions
d'élasiques de couleurs que l'on trouve en bout
de ligne de la fabrique.

Ces millions d'élastiques naturels
sont séchés au soleil pendant au moins quatre
jours pour éviter qu'ils ne s'agglomèrent.

A l'issue, ils sont brassés,
retournés, secoués par de petites mains de femmes
rassemblées autour d'un tas qui finissent par les assembler
avant de les glisser dans des sachets plastiques.

L'opération est délicate,
mais se fait dans la joie et la bonne humeur qui caractérisent
les femmes birmanes. Le sourire ne quitte pas leurs lèvres,
malgré la tâche ingrate.

Certes le travail est pénible,
et répétitif à souhait, mais il permet
à beaucoup de ces femmes d'obtenir un revenu décent
qu'elles arrondissent par le passage des nombreux touristes qui
viennent assister à leur travail de petites mains.

Bien entendu, je laiserai quelques billets à
chacune de ces femmes qui m'ont accueilli avec le sourire et un
vrai sens de l'hospitalité. Franchement, on est bien
loin de la Thaïlande voisine qui a depuis longtemps sombré
dans le mercantilisme aveugle.

Longtemps le sourire et l'hospitalité
de ces femmes birmanes m'accompagneront, témoins
de ces traditions asiatiques qui ont perduré pendant des
millénaires.






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