Etape 114 - Pagode
Shwe In Dein - Dans l'enchevêtrement des ruines
Vendredi 31 janvier 2020.
A l'entrée du village de In Dein, voici
surgir, comme dans un rêve, le plus extraordinaire
temple du lac Inle, et très probablement de l'ensemble de
la Birmanie.

Un ensemble de temples, de
stûpas et de pagodes en ruines laissé littéralement
à l'abandon et dévoré par la végétation.

Autat le dire tout de suite, ce Nyaung
Oak monastery*** n'est pas sans rappeler les incroyables
ruines des temples d'Angkor. La délicatesse des sculptures,
les similitudes des dieux et des déesses représentées
à l'entrée de chaque temple, la relation encore étroite
avec les dieux hndous, rappellent la magnificence d'Angkor.

Je suis littéralement subjugué
par la beauté des lieux réhaussée justement
par cet état de ruines, cette ambiance mystique incroyable
qui règne dans cette enceinte.

A l'entrée, de jeunes
femmes de la tribu Intha accueillent les rares touristes à
venir s'aventurer dans ce lieu... Et pour cause, la plupart
passent à côté de ces ruines sans même
les apercevoir. Car à deux pas de là, dans
le prolongement de la vaste allée principale couverte et
bordée d'étals de marchands de souvenirs se dressent
les 1.000 stûpas du nouveau temple.

Du coup, il faut savoir s'écarter
du chemin pour pénétrer à l'intérieur
de l'ancien monastère dont les ruines se dressent tout le
long du passage couvert.

Les femmes Inthas qui gardent
l'accès de ces ruines sont d'une beauté désarmantes.
Sur leur tête se dresse une pile de foulards qu'elles
vendent à petits prix aux touristes de passage.
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Je profite
de cet instant pour réaliser quelques portraits
de ces femmes qui vivent ensemble dans une étroite
communauté. |
Puis
je m'éloigne et me perds au milieu de ces ruines où
se dressent tour à tour stûpas à taille humaine
et temples plus imposant gardés par de magnifiques
sculptures de déesses hindoues.

A l'intérieur de quelques uns
de ces temples reposent encore quelques statues de bouddhas
qui sont vénérées comme de précieuses
reliques d'un monde disparu.
A
quelle époque ces ruines ont-elles été élevées
? Nul n'en sait trop rien. Il n'existe quasiment pas de documentation
sur ce fabuleux monastère. Mais à y regarder de plus
près, en remarquant le même style que bon nombre
de temples angkorien dont on sait que les armées parvinrent
jusqu'ici, on peut supposer qu'elles datent plus ou moins de la
même époque, soit entre le XIIIe et le XVe siècle
de notre ère.

Du coup, je reste subjugué
par tant de délicatesse dans l'exécution de ces sculptures.
C'est certainement ce que j'ai vu de plus beau depuis le
début de mon voyage en Birmanie.

A la base de plusieurs temples, on
peut remarquer la présence de plusieurs représentations
de dieux éléphants qui ne sont pas sans rappeler encore
une fois les ornementations de plusieurs temples d'Angkor,
et bien évidemment, la relation étroite qui
unit le bouddhisme à l'hindouisme.

L'exécution délicates
de toutes ces ornementations sont magistrales, l'oeuvre
de grands sculpteurs. Quelle beauté devait avoir ce site
avant que la jungle ne vienne peu à peu le ronger et le détruire
!

Dans l'hindouisme, les devas
deviennent des personnages surnaturels qui peuvent être symbolisés
par l'iconographie, et dont le nombre varie.

Dans le bouddhisme par contre, les
dieux, ou devas, sont aussi des êtres dotés de conditions
de vie extrêmement favorables (longévité, puissance,
jouissances, etc.) mais ils les ont acquises par leur mérites
antérieurs.

Toutefois s'ils épuisent leur
karma personnel, ils se retrouvent dans la même situation
que tous les êtres des six domaines d'existence et doivent
encore renaître selon leurs mérites.
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Au coeur du
monastère, on trouve plusieurs temples, qui, comme
à Angkor, font désormais corps avec
les arbres qui les habitent. Des racines profondes enserrent
toutes leurs structures et, par ricochet, augmentent la puissante
poésie qui émane de ces lieux. |
En poussant
et en prenant de la vigueur, les racines de ces arbres tropicaux
se sont glisser entre les interstices des briques des monuments
jusqu'à les faire littéralement exploser.




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