A
Header image  
Des images et des souvenirs  
  
 

 Image 2
Albums photos

 
 Image 2
Cartes & itinéraires

 
 
Birmanie, du sud au centre - Janvier-février 2020

Etape 64 - Grotte Kaw Ka Thaung - Les paysans dans les rizières

Mardi 28 janvier 2020. Il ne faut pas se cacher la face, la Birmanie demeure un pays pauvre, un des plus pauvres de la planète, même. Et même si ces dernières années, elle affiche un taux de croissance à deux chiffres, cette statistique ne reflète pas le retard qu'elle a pris sur les pays industrialisés. Du coup, l'agriculture demeure encore le principal secteur d'activité du pays.

Du coup, tomber nez-à-nez avec une communauté villageoise qui s'est donnée rendez-vous au champ pour récolter ensemble les rizières est un véritable privilège.

Ce sont eux que j'ai aperçus depuis le sommet de la grotte voisine. Quelle chance inouïe j'ai de pouvoir assister à un tel spectacle, une tradition d'entraide qui se perpétue depuis des siècles dans les villages birmans.

Pour arriver jusqu'à eux, j'ai dû traverser un fossé par le biais d'une simple planche, puis suivre les chemins rehaussés qui délimitent les parcelles des rizières, le tout en évitant bien entendu de m'enfoncer dans l'eau jusqu'aux genoux !

Mais à l'arrivée, quel spectacle ! Ici, on est bien loin de la Birmanie touristique, loin de tous les clichés qui prévalent sur ce pays très pieux. On est dans le travail, dans cette vie paysanne qui se perpétue depuis des milliers d'années.

J'ai la chance d'avoir emporté avec moi mon 300 mm qui me permet de capter ces scènes d'un autre temps. Et tant pis si quelques unes sont floues, j'ai dans le lot quelques unes des plus belles photos de mon voyage en Birmanie.

D'ailleurs, un couple d'Allemands qui m'a vu courir comme un beau diable au milieu des rizières pour aller capter cette scène m'a emboîté le pas. Je me dépêche donc de "tirer" à vue sur cette scène incroyable, d'une beauté intemporelle.

Grâce à mon téléobjectif, je reste discret et j'ai la chance que personne dans le groupe n'a encore remarqué ma présence. Je peux donc capter toute l'intensité de la scène sans craindre qu'un de ces hommes ou une de ces femmes ne prennent la pose.

La culture du riz se perpétue en Birmanie depuis des millénaires et nourrit encore plus de 80 % de la population. La culture y est si importante que le pays exporte une partie de sa production vers la Chine voisine.

Je prends encore un moment pour capter ces scènes de groupes. Ici, pas de chefs, chacun sait ce qu'il doit faire. Il faut récolter le riz une fois qu'il est bien mûr. Trop, il pourrirait sur pied.

Premier exportateur à l’indépendance, la Birmanie est productrice et grosse consommatrice de riz. Irrigué ou non… le mode de culture est adapté à la pluviométrie de l’endroit.

Dans les zones montagneuses, près des frontières, territoires des minorités ethniques, on pratique l’essartage ou culture sur brûlis. Le village se déplacera après 5 ou 6 ans pour permettre à la forêt de se régénérer.

On prépare le sol en mettant le feu sur la surface nécessaire au village. Les broussailles, l’herbe et le haut des arbres brûlent, ne laissant que les souches qui permettront la repousse de l’arbre pendant la jachère.

Commence alors, avant la saison des pluies, un travail familial : le labour et les semis de riz. En mai, lorsque les pluies arrivent, les femmes passant les premières et font des trous à intervalles réguliers, dans lesquels les hommes déposent les graines et rebouchent le trou et de tasser la terre.

Les pluies de la mousson suffiront à faire pousser ce riz pluvial, récolté à la fin de la saison des pluies. Il n y a donc qu’une récolte par an.

Ici, les esprits jouent un rôle important ; les villageois leur dressent des autels, font des offrandes et le chamane veille à ce que chacun respecte les rites pour que la récolte soit abondante car, sans les esprits, rien ne pousserait.

Dans les plaines ou les terres plus basses, on cultive le riz irrigué permettant jusqu’à 3 récoltes par an ; autour des rizières, on construit des digues, travaux de terrassement importants : les populations qui pratiquent la culture du riz irriguée sont donc sédentaires.

On peut aussi utiliser le lit des rivières riches en alluvions ; on plante lorsque le niveau de l’eau monte, on récolte lorsqu’ il descend. Là encore, il n’y aura qu’une récolte par an.

Dans la langue birmane, trois mots différents servent à désigner le riz : « zaba », le paddy, « sain », le riz cru qu’on achète au marché, dont on trouvait autrefois plusieurs centaines de variétés, et « thamin », le riz cuit que l’on mange.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
Dernières destinations