Etape
106 - Athènes - Des invasions barbares à la domination
byzantine
Dimanche 11 juillet 2021. Profitons
de ces derniers moments du village pour admirer le coucher
du soleil et le crépuscule tomber sur les vestiges de l'agora
romaine. Demain matin, je m'en vais. Mais je garde en mon coeur
ce merveilleux voyage en Grèce effectué dans des conditions
tout à fait exceptionnelles, en dehors de tout tourisme de
masse. Une chance si rare de nos jours.

Retour à l'histoire des derniers
moments de la grande Athènes. Athènes reste
longtemps fidèle aux dieux helléniques, même
si Paul de Tarse prêche en 53 sur l’Aréopage
et que Constantin se convertit au début du IVe siècle.

Zosime écrit au Ve
siècle que les Athéniens affirmaient avoir vu Athéna
Promachos et Achille défendre les murs de la ville contre
les Wisigoths en 395-396.

Les Panathénées
sont encore célébrées au milieu du IVe siècle,
mais un siècle plus tard, Proclus en parle au passé,
et semble peu au fait des détails.

Aucun objet chrétien
n’a pourtant été retrouvé dans les fouilles
aux niveaux correspondant à cette période.

La restauration du complexe de
la « bibliothèque d’Hadrien » après
le pillage wisigoth inclut une église, au second quart du
Ve siècle.

Elle aurait été fondée
par l’impératrice Eudocie (originaire de la ville).
Le bâtiment devient rapidement la cathédrale du diocèse.

Les mesures impériales dans
le siècle qui suit s’attaquent aux diverses
manifestations du paganisme pour culminer avec l’édit
de 529 de Justinien fermant l’école néoplatonicienne
et mettant de fait fin au rôle culturel de la ville.

Cependant, il est probable
que l’édit venait entériner une situation de
fait, fermant des écoles qui périclitaient depuis
des décennies proportionnellement aux progrès
de la christianisation.

À partir du VIe siècle,
la ville entre dans la civilisation byzantine, mais les
centres de celle-ci sont désormais Constantinople ou Thessalonique,
et Athènes n’est plus qu’une bourgade de province.

Le Parthénon et l’Érechthéion
sont transformés en églises vers le VIIe siècle.

Le Parthénon abrita
même la cathédrale du diocèse, à
une date indéterminée, mais il l’est de façon
certaine en 693.

Vers 662-663, l’empereur
Constant II visite Athènes. La ville est si éloignée
de la capitale, qu’elle devient lieu d’exil aux VIIIe
et IXe siècles.

Durant les invasions arabes
des IXe et Xe siècles, Athènes pourrait avoir été
plus ou moins brièvement occupée : une demi-douzaine
d’inscriptions arabes ont été retrouvées
et une mosquée pourrait avoir été installée
dans l’Asclépiéion.

Du Xe au XIIe siècle, la ville
reprend de l’importance : de nombreuses églises
sont construites, signe de prospérité. Basile II passe
par Athènes vers 1018-1019, de retour de sa campagne victorieuse
contre les Bulgares.

Il y remercie la Mère
de Dieu en faisant de nombreux dons à son église (le
Parthénon).

La ville est alors à
nouveau citée comme centre culturel et intellectuel,
de façon croissante jusqu’au XIIe siècle.

L’évêque d’Athènes
semble être devenu archevêque en 806.
À la fin du XIIe siècle, pas moins de douze évêchés
suffragants lui sont subordonnés.

L’invasion des Seldjoukides
en Anatolie après la bataille de Manzikert en 1071 et les
guerres civiles ne touchent pas, ou peu, Athènes.

Durant les règnes des
empereurs Comnènes Alexis Ier, Jean II et Manuel Ier, l’Attique
et toute la Grèce connaissent une période de prospérité.

Des traces archéologiques nous
montrent que la ville médiévale connaît
une période de croissance rapide et continue dans les XIe
et XIIe siècles.

L’agora, abandonnée
depuis la fin de l’Antiquité, est désormais
un quartier densément bâti, et la ville devient
un important centre de production de savons et teintures.

La croissance de la ville attire
les Vénitiens et d’autres marchands du bassin méditerranéen.
Cette activité commerciale augmente elle aussi la prospérité
de la ville.

Les XIe et XIIe siècles voient
l’âge d’or de l'art byzantin à Athènes.
Presque toutes les églises byzantines les plus importantes
d’Athènes et ses environs sont construites en cette
période, ce qui reflète le développement de
la ville.

Voilà pour les grandes heures
d'Athènes. Le reste ne sera qu'une longue et lente
décadence accélérée parfois par les
destructions, les conquêtes et les dominations...
Mais ceci est une autre histoire. Et il est grand temps pour moi
de refaire ma valise et de rentrer en France. En attendant de nouvelles
aventures.


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