Etape
9 - Péloponèse - Nauplie, une cité rentrée
dans l'histoire de la Grèce
Lundi 5 juillet 2021. Le soleil
commence à décliner franchement sur l'horizon.
Voici le moment propice pour faire de magnifiques photos du coucher
de soleil sur le golfe de Mycènes.

Franchement, la vue est belle à
couper le souffle. Je m'approche au plus près du
quai du port pour installer mon trépied et faire quelques
clichés de cet instant sublime.

Au loin, au milieu de la baie, le
vieux fort vénitien trône sur son îlot, gardien
d'une menace aujourd'hui révolue.
Derrière,
en toile de fond, le superbe golfe et l'horizon dentelé
par les reliefs de la cité de Mycènes. Exceptionnel
!

Alors oui, c'est l'une des
cartes postales les plus célèbres de la Grèce,
mais alors quelle carte postale ! ça vaut vraiment
le coup.

Revenons un peu à l'histoire
de Nauplie qui plonge ses racines jusque dans l'Antiquité
grecque et la mythologie.

À l'époque mycénienne,
Nauplie appartenait à la Ligue maritime de Calaurie
qui regroupait, outre Nauplie, Calaurie, Athènes, les Myniens,
Orchomène, Trézène, Hermione, Égine
et Prasiae.

On pense que cette ligue aurait été
une coalition des différents royaumes mycéniens
du pourtour du golfe Saronique destinée à réduire
la piraterie dans leurs eaux.

Depuis lors, la ville est dominée
par deux forteresses : Acronauplie et Palamède, qui
ont été largement remaniées entre-temps, entre
autres par les ingénieurs français Lasalle et Levasseur
au XVIIe siècle.

a ligue maritime de Calaurie serait,
selon Strabon une amphictyonie (une ligue à vocation
sacrée, ayant la charge de l'administration d'un sanctuaire)
durant l'époque archaïque.

Centrée sur Calaurie, elle
aurait regroupé diverses cités : Hermione, Épidaure,
Égine, Athènes, Nauplie, Brysées et Orchomène.
Cependant aucune preuve archéologique ne vient corroborer
le texte du géographe.

À partir de 628 avant notre
ère, Nauplie fut soumise à la domination d'Argos,
puis à celle des Spartiates et, en 233 av. J.-C., elle rejoint
la Ligue achéenne qui dure jusqu'en 146 av. J.-C.

La ville aurait été déserte
du temps de Strabon et du temps de Pausanias.

Par la suite, la région
de Nauplie appartient longuement aux Romains devenus « byzantins
».

En 1032, l'amiral byzantin
Nicéphore Carantino en est nommé gouverneur et repousse
une flotte arabe.

La ville est alors fortifiée
et devient un important centre commercial et administratif.

Au XIIe siècle, l'Empire
Byzantin renforce la forteresse d'Acronauplie et y installe une
garnison.

À l'aube du XIIIe siècle,
Nauplie, alors repeuplée et port du thème
du Péloponnèse (province civile et militaire de l'Empire
byzantin) est gouvernée par de l'archonte local Léon
Sgouros.

À partir de la quatrième
croisade,Nauplie appartient aux « Francs »,
plus précisément elle fut prise en 1211 par Geoffroi
Ier de Villehardouin soutenu par les Vénitiens.

La cité fut remise à
Othon de La Roche, duc d’Athènes, et intégrée
à la Seigneurie d'Argos.

Marie d'Enghien, épouse
du Vénitien Pietro Cornaro, vendit ses droits sur la ville
en 1388 à la République de Venise.

Nauplie connut alors un nouvel
essor, devenant une étape essentielle de la route commerciale
de Venise vers l'Orient.

Elle fut renforcée face à
la menace ottomane : de cette période date la forteresse
Bourdzi, de style vénitien, qui garde l'entrée du
port.

En novembre 1540, selon les
termes du traité concluant la troisième guerre vénéto-ottomane,
Venise dut céder Nauplie à l'Empire ottoman qui en
fit pour un temps la capitale du Péloponnèse et l'un
des grands centres commerciaux de la Grèce ottomane
sous le nom de Mora Yenisehri.

En 1686, Francesco Morosini
s'empara de la ville pour Venise au cours de la guerre de Morée
et en expulsa les Turcs.



|