Etape
65 - Au sommet des Météores - Un miracle géologique
Vendredi 9 juillet 2021. Les Météores
constituent un ensemble de blocs de grès qui se sont
formés sous la mer il y a 30 millions d'années.

Ces sculptures fascinantes formées
tout au long de l'histoire ont été découvertes
lorsque le niveau de la mer a baissé.

Comment se sont formés ces pitons
? Il y a environ 30 à 50 millions d'années,
la région qui forme aujourd'hui la Thessalie était
recouverte par la mer jusqu'à l'emplacement actuel des Météores
; la chaîne du Pinde n'existait pas.

Un grand fleuve descendait
de la Macédoine et se déversait dans cette mer par
un énorme delta, situé à l'emplacement même
de Météores.

Ce feuve charriait des éléments
(rochers, terre …) qui formèrent un conglomérat,
c'est à dire des pierres agglutinées entre elles par
un "ciment" composé de diverses substances chimiques.

Les pitons rocheux actuels sont
des fragments de cette couche de conglomérat qui, une fois
la mer retirée, a subi l'érosion normale de l'air
et de l'eau.

La hauteur de ces formations
témoigne de l'importance du fleuve et du delta qui s'était
formé.

Au XIVe siècle, pour échapper
aux querelles et règlements de compte entre l'empereur
de Byzance et celui de Serbie, installé à Trikala,
ville toute proche, quelques saints hommes s'aménagent là
des retraites pratiquement inaccessibles.

Comment ? C'est un mystère !
Quand on voit la façon dont certains monastères
sont construits et que l'on pense au travail nécessaire pour
hisser les matériaux, on ne peut que se poser des questions
…

Le christianisme s’est
implanté dans la région au Ve siècle mais les
premiers moines à habiter les Météores ne sont
attestés qu’au XIe siècle : comme les
bergers ou les réfugiés avant eux, ils vivaient dans
les grottes, en ermites.

Athanase, chassé de
la République monastique du Mont-Athos, fonda le Grand Météore
avec plusieurs de ses fidèles, suivi par d’autres communautés
(jusqu’à 24 lors de l’apogée au xve siècle)
qui occupèrent les sommets des rochers.

À partir du XVIIe siècle,
de nombreux monastères furent progressivement abandonnés
(surtout les dépendances appelées skites).

Certains furent détruits
ou abîmés au cours des guerres, notamment au début
du XIXe siècle par les troupes d’Ali Pach.

Vers 1920 furent aménagés
les escaliers actuels permettant un accès plus facile.
Auparavant, on montait dans de grands paniers suspendus à
des poulies et manœuvrés à l’aide de contrepoids.

Pendant la Seconde Guerre mondiale
le site fut occupé par les troupes italiennes jusqu'en octobre
1943, puis allemandes en 1944, combattues par les Antartes.

Ces résistants, notamment
l'ELAS, contrôlent la région de 1945 à 1949,
y compris pendant la Guerre civile grecque.

De nombreux moines et popes s'engagent
parmi les Antartes : dès l’été
1943, l’ELAS a libéré un tiers du territoire
de la Grèce, tout au long de la zone montagneuse qui va de
la Macédoine occidentale au golfe de Corinthe.

Dans cette Grèce libre, la résistance
crée un véritable État de type nouveau : des
assemblées générales où participent
les popes (qui tenaient une place importante du fait qu’ils
étaient parfois les seuls à savoir lire et écrire),
et aussi les femmes (chose inédite alors en Grèce)
qui élisent différents comités locaux : auto-administration,
tribunal populaire et commissions pour la sûreté, le
ravitaillement, l’école et l’église.

On a beau avoir vu de nombreuses photos,
entendu des amis décrire maintes fois cet endroit
hors du commun, on n’en reste pas moins émerveillé
lorsqu’on découvre le site des météores
de ses propres yeux pour la première fois. C’est tout
simplement époustouflant !

Les météores, ne sont
pas “des rochers envoyés par le ciel”
comme le suggère l’étymologie du mot. Ce sont
en réalité des sédiments rocheux que le fleuve,
se jetant dans la mer de Thessalie, a laissé durant l’ère
tertiaire.

A partir de 985, les premiers
ermites occupent des grottes dans ces pitons rocheux. Ce n’est
qu’à partir du XIVème siècle que l’on
voit apparaître des édifices.

Le premier monastère,
appelé Megalo Meteoro, est fondé en 1382. Entre le
XIVème et le XVIème siècle, 22 autres monastères
seront construits.

On y accède alors difficilement,
par des cordes, échelles et d’astucieux systèmes
de filets accrochés à des poulies.

Malheureusement, au XVIIIème
siècle, la plupart des monastères tombent en ruine.

Seuls six subsistent et, au
début du siècle dernier, des escaliers sont construits
pour rendre l’accès plus facile.

Aujourd’hui, ils sont
encore en état et même très bien entretenus
par les moines ou nonnes qui y habitent.

Ainsi, les anciens systèmes
de poulies ont pour la plupart été conservés
et automatisés et servent toujours à hisser les provisions.

Sur le site, vous remarquerez aussi
les nombreuses ruines des anciens monastères, comme le monastère
celui de Saint Antoine par exemple. Elles sont impressionnantes
elles aussi car elles témoignent d’un mode de vie pour
le moins spartiate.



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