Etape
58 - Musée d'Olympie - Des trésors antiques époustouflants
Jeudi 8 juillet 2021. La salle
numéro 10 propose la première partie de la collection
romaine du musée : celles des statues provenant du
nymphée érigé par Hérode Atticus et
son épouse Régilla en 160 pour résoudre les
problèmes d'approvisionnement en eau du sanctuaire.

D'un côté de la salle,
les statues, plus ou moins complètes, de l'étage supérieur
de la fontaine exèdre sont présentées dans
une organisation en arc de cercle rappelant la forme originale du
monument. De l'autre côté de la salle, du côté
fenêtres, sont exposées les statues du niveau inférieur
du Nymphée représentant les membres de la famille
impériale : la statue sans tête de Marc Aurèle
qui était placée dans un naïskos (dont provient
aussi un chapiteau corinthien exposé dans la même salle)
; Faustine l'Ancienne (femme d'Antonin le Pieux) ; Faustine la Jeune
(fille d'Antonin le Pieux et femme de Marc Aurèle) ; une
statue de jeune fille qui pourrait représenter soit Lucilla
soit Annia Faustina, filles de Marc Aurèle ; la tête
de Lucius Verus jeune. On peut voir aussi une statue complète
de Marc Aurèle, une statue d'Hadrien et enfin une statue
acéphale identifiée comme Hérode Atticus et
provenant aussi du naïskos.
Au centre de
la pièce, comme au centre du bassin supérieur de la
fontaine, un taureau en marbre portant une inscription indiquant
qu'il a été dédié à Zeus par
Régilla, épouse d'Hérode et prêtresse
de Démeter Chamyné.

La collection hellénistique
couvrant dans le musée la période allant du
IVe au Ier siècles av. J.-C. est regroupée dans la
petite salle no 9. Elle est en effet très réduite
alors que les statues offertes au sanctuaire le furent en très
grand nombre à l'époque.

Elles ont quasiment toutes disparu
: peut-être enlevées pour orner Constantinople
comme la statue chryséléphantine de Zeus, peut-être
détruites à la suite de l'édit de Théodose
II puis des tremblements de terre ou peut-être disparues dans
les fours à chaux dans les siècles suivants.

Mais revenons aux frontons
et métopes du temple de Zeus. La grande salle centrale
du musée est consacrée au temple de Zeus.
Sa longueur correspond à la largeur du temple, de manière
à exposer les frontons (42 statues au total, en style
sévère), dans leur intégralité. Et
comme je suis seul, ou quasiment à visiter le musée
(merci Covid !), j'ai tout le loisirs de réaliser des photos
de l'ensemble des statues qui constituaient les deux frontons.

Le fronton est (à gauche
en entrant depuis le hall) représente les préparatifs
de la course de chars entre Pélops et Œnomaos.

Le fronton ouest représente
le combat entre les Centaures et les Lapithes, sous l'œil d'Apollon,
figure centrale.

Les statues sont toutes en marbre de
Paros, sauf sur le fronton ouest où des figures sont
en marbre pentélique, signe d'une restauration durant l'Antiquité
: une femme dans le coin gauche (remplacée au IVe siècle
av. J.-C.) et les deux femmes dans le coin droit (remplacées
au Ier siècle av. J.-C.). Des traces de couleur montrent
que les frontons étaient peints.
Le fronton est
(daté 470 - 456 av. J.-C.), d'une largeur de 26,39 m pour
une hauteur de 3,15 m au maximum, représente, avec
21 statues, les préparatifs de la course de chars entre Pélops
et Œnomaos, un des mythes fondateurs des Jeux olympiques antiques.

Pausanias l'attribue au sculpteur
Paionios. Les versions les plus récentes parlent du «
maître d'Olympie ».

Le fronton daterait du milieu du Ve
siècle av. J.-C.. Les statues, à l'échelle
1,5, sont toutes en ronde bosse, hormis trois des chevaux. Aucune
des statues n'est complète.

Aucune trace des chariots (en
bronze comme les armes des personnages) n'a été retrouvée,
sauf là où ils étaient reliés aux chevaux.
La place des figures a été fixée en fonction
de l'endroit où elles ont été retrouvées
lors des fouilles, d'où les interprétations parfois
divergentes et contradictoires.

Le fronton ouest (daté 470 -
456 av. J.-C.), d'une largeur de 26,39 m pour une hauteur de 3,47
m au maximum, attribué par Pausanias à Alcamène,
représente le combat entre les Lapithes et les Centaures
lors du mariage de Pirithoos et Hippodamie. Aucune des statues n'est
complète ici aussi. Celle représentant Apollon est
la mieux conservée.

Le dieu Apollon, figure
centrale, haute de 3,10 m, semble au-dessus de la mêlée.
Il fait un geste d'apaisement de la main droite même s'il
est venu à l'aide des Lapithes.

Dans la main gauche, il tient
un arc, aujourd'hui disparu. À ses côtés, les
héros Thésée à gauche et Pirithoos à
droite.
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Le côté droit,
le mieux préservé, présente d'abord
Hippodamie agressée par Eurytion que Pirithoos s'apprête
à frapper. |
Ensuite, un
jeune homme est saisi par un centaure. Plus loin, une femme
lapithe, le vêtement déchiré, se libère
d'un centaure blessé par l'épée d'un Lapithe
agenouillé.

L'angle est orné de
deux figures féminines. Le côté gauche propose
un décor similaire, mais en moins bon état.

Les reconstitutions les plus
récentes proposent comme figure centrale Zeus, avec le foudre
à la main. Supposé invisible aux concurrents, il est
tourné vers Pélops qu'il favorise donc.

À gauche30, se tient debout
Œnomaos, casqué, avec une lance, disparue, à
la main, puis son épouse Stéropé, une main
sur le menton, en signe d'inquiétude.

Viennent ensuite les chevaux d'Œnomaos.
À leurs pieds se trouve une statue pour laquelle
les interprétations varient : certaines y voient un palefrenier
inconnu, d'autres Myrtilos, l'aurige d'Œnomaos.

Viennent ensuite un devin (Clytios
ou Amythaon), un jeune homme, qui pourrait être à
nouveau l'aurige Myrtilos et enfin la personnification du fleuve
Kladéos dans l'angle du fronton, ou l'Alphée selon
d'autres interprétations.

À droite se tient Pélops,
casqué, une lance disparue dans la main droite, et
un bouclier disparu dans la main gauche. À sa droite, sa
future épouse, prix de la course de chars, Hippodamie, soulève
un pan de son péplos, geste rituel de la jeune mariée.


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