Etape
5 - Sanctuaire d'Asklépios - Au milieu des ruines
Lundi 5 juillet 2021. Après
la visite du petit musée d'Epidaure qui
m'aura également permis de profiter un peu de l'air conditionné
(il fait une chaleur horrible !), je poursuis mon chemin
en direction des ruines du sanctuaire d'Asklépios.

Car il faut bien comprendre que se
dressait ici une des plus importantes cités sacrées
de la Grèce antique, et au-delà, de l'Antiquité,
puisqu'elle conserva un rôle majeur sous la domination romaine.
Car en se précipitant
vers le théâtre d'Epidaure, on risque de passer
à côté des ruines de l'ancinne cité grecque.

Très étendus et de toute
première importance (rien moins que le premier hôpital
de l'Antiquité !), ces vestiges ne sont pas très
parlants car le site est dévasté (tout le monde s'est
servi en blocs de marbre pendant des siècles !).

Mais quelques bâtiments
en partie restaurés et des panneaux très didactiques
(hélas en anglais !) êrmettent de reconstituer cet
immense jeu de Lego.

Selon la légende, Asklépios
Esculape), fils d'Apollon et de Coronis, né sur les hauteur
du mont Kynortion, fut élevé par le centaure Chiron,
qui lui laissa en héritage la connaissance des plantes médicinales.

Asklépios acquit même
le pouvoir de ressusciter les humains !

Pas très satisfait de voir un
homme concurrencer les dieux, Hadès, le dieu des
Enfers, souffla à Zeus l'idée d'éliminer Asklépios,
ce qui fut fait en un éclair...

Mais, même foudroyé, Asklépios
cntinua néanmoins d'attirer du monde.

Ses disciples soignaient ici d'une
façon bien particulière. On égorgeait
ainsi des animaux en sacrifice aux dieux...
Les
malades s'assoupissaient dans le dortoir sacré (avaton) peuplé
de serpents inoffensifs, en s'enroulant dans la peau de l'animal
sacrifié...

Là, Asklépios
leur apparaissait en songe sous les traits du serpent sacré
(personification du dieu), et leur indiquait, sous forme cryptée,
le traitement à suivre, ce que les prêtres
traduisaient ensuite en une sorte de prescription.

Les plus chanceux étaient, paraît-il,
guéris dès leur réveil (on n'a donc
rien inventé à Lourdes !)...

Malgré les efforts de
Théodose 1er au IVe siècle après J.-C. pour
mettre un terme à ces pratiques, le culte d'Asklépios
s'est répandu dans tout le bassin méditerranéen
où il a perduré jusqu'au Ve siècle.

Trois bâtiments du sanctuaire
ont fait l'objet d'anastyloses (reconstitutions partielles),
l'avaton, le tholos (bâtiment ceinturé par une colonnade,
et un complexe appelé hestiatorion, où l'on a retrouvé
des résidus de repas et qui incluait aussi un odéon.

Enfin, il ne faut surtout pas
manquer le stade, en contrebas, qui a conservé une partie
de ses gradins qui surplombient, bien visible encore, la ligne de
départ des athlètes.

Du sanctuaire d'Asklépios,
notre civilisation moderne a conservé le fameux caducée.

Ce bâton entrelacé
de deux serpents était ni plus ni moins le sceptre d'Asklépios,
dieu de la Médecine.

Ce caducée, adopté
par les médecins de l'Antiquité, inspira leur symbole
aux pharmaciens : un serpent entoure ainsi la coupe d'Hygie, fille
d'Asklépios, déesse de la santé (et
de l'hygiène bien sûr !).

Quant aux sages-femmes, elles
ont accouché d'un ovoïde (symbole utérin) percé
d'un serpent (symbole phallique...).






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