Etape
6 - Sanctuaire d'Asklépios - A travers les ruines de la cité
grecque
Lundi 5 juillet 2021. Durant l'Antiquité,
les pèlerins accouraient de toute la Grèce
pour se faire soigner dans le sanctuaire d'Asclépios, dieu
guérisseur.

Ce lieu abritait des médecins
très réputés. Comme dans tous les sanctuaires
grecs, des épreuves sportives et théâtrales
étaient organisées en l'honneur des dieux. On a retrouvé
à Épidaure des vestiges importants d'équipements
sportifs, mais le site est surtout célèbre pour son
théâtre.

À l'époque classique,
la renommée du sanctuaire d'Asclépios est très
grande. On y pratique la médecine par les songes.

Il comprend plusieurs bâtiments
publics, dont un grand temple construit au début
du ive siècle av. J.-C. En l'honneur d'Asclépios sont
également organisés les Asclépiéia,
des jeux panhelléniques pentétériques comprenant
des courses de chevaux et, à partir du IVe siècle
av. J.-C., des concours de poésie. Le culte d'Asclépios
atteint son apogée à l'époque hellénistique.
|
Dès le début
du ve siècle av. J.-C., une fête panhellénique
avait lieu tous les quatre ans à Épidaure, au
sanctuaire d'Asclépios, les Asclépiéia,
qui combinaient épreuves gymniques et musicales. |
Le théâtre
et le sanctuaire sont pillés en 267 ap. J.-C. par les Hérules,
puis en 395 par les Goths d’Alaric 1er. Cependant,
les dégâts restent limités.

La route venant du nord conduisait
les pèlerins à l'entrée nord du sanctuaire,
marquée par un propylée monumental de la fin du ive
siècle av. J.-C., dont il subsiste un soubassement
massif à deux rampes symétriques. Le propylée,
inaccessible aux chars, avait deux façades symétriques
d'ordre ionique, tandis que la toiture était soutenue par
quatorze colonnes corinthiennes.

Le temple d'Asclépios,
construit vers -490 par l'architecte Théodotos, était
un temple dorique hexastyle (6 x 11 colonnes) de 24,30 ×
13,20 m, décoré de frontons (Amazonomachie, Centauromachie,
prise de Troie) et d'acrotères par le sculpteur Timothéos
d'Épidaure.

La statue de culte chryséléphantine
était l'œuvre du sculpteur Thrasymédès
de Paros. Du temple, il ne subsiste que le soubassement
et la rampe d'accès, ainsi que deux exèdres.

La tholos, œuvre de Polyclète
le Jeune, est un temple rond de marbre blanc du milieu du IVe siècle
av. J.-C., à 26 colonnes doriques externes et 14 colonnes
corinthiennes internes délimitant la cella.

Le plafond à caissons était
décoré de grandes fleurs sculptées,
dont certaines, parvenues jusqu'à nous, sont exposées
au musée. Le sol était couvert d'un
dallage noir et blanc comportant en son centre une dalle blanche
mobile qui donnait accès au sous-sol, conservée in
situ.

Ces fondations de 21,82 m de diamètre
sont composées de murs et couloirs circulaires concentriques
communiquant entre eux. Il est possible que la tholos soit le lieu
où étaient conservés les serpents sacrés
du dieu guérisseur Asclépios, de caractère
éminemment chthonien.

L'abaton date du IVe /IIIe siècle
av. J.-C., encore appelé abaton ou enkoimétérion
(« lieu où l'on est couché »), est un
long portique de 70 m de long et 9,50 m de large.

Il subsiste des éléments
de la structure dorique qui soutenait l'étage et quelques
supports des couchettes où les pèlerins attendaient
le rêve salvateur qui les guérirait de leurs maux.

Le stade, qui mesure 180 × 22
m, est situé à l'ouest du sanctuaire. Il est
de forme quadrangulaire, dépourvu de l'extrémité
orientale arrondie habituellement prévue dans ce genre de
bâtiments. La piste est bordée de rigoles d'écoulement
des eaux et jalonnée de bornes espacées de 32 m, avec
des lignes de départ et d'arrivée en dalles de pierre.

Un couloir souterrain menait
les athlètes vers des pièces privées et probablement
vers une palestre. Des vestiges importants des gradins sont conservés
des deux côtés.

Au nord-est du site, les thermes
romains ont été remaniés au IVe siècle,
pour la création de cellules de bains individuels.
Ils montrent un complexe réseau d'écoulement des eaux.

Le sanctuaire s'étend au sud
par des établissements destinés à la
restauration et à l'hébergement des pèlerins.

Un vaste établissement de 76
× 70 m, d'abord interprété comme un
gymnase aux nombreuses salles, est plutôt identifié
aujourd'hui comme un grand ensemble de salles de restauration (hestiatorion),
précédées d'une entrée monumentale dorique
hexastyle (propylon) et disposées autour d'une grande cour
intérieure à péristyle.

Le propylon précédent
a été remplacé à l'époque romaine
par un petit temple d'Hygie (la Santé, fille d'Asclépios),
tandis que la cour intérieure était occupée
par un odéon romain qui reste aujourd'hui bien lisible, marqué
par des restes de gradins, une orchestra en demi-cercle et des murs
de brique.

Plus au sud, le vaste xénon
ou katagogéion est un centre d'accueil et de logement des
pèlerins.

Le bâtiment carré
du IVe siècle av. J.-C., de 76 m de côté, comptait
160 chambres réparties sur deux étages et
donnant sur quatre cours à péristyle d'ordre dorique.

Depuis 1954, le théâtre
est le cadre du Festival d'Épidaure : tous les vendredis
et samedis soirs, de juin à septembre, ont lieu des représentations
de drames antiques, comme les tragédies d'Eschyle et de Sophocle.

On peut aussi assister à des
spectacles lyriques (Maria Callas y interprète Norma de Bellini
en 1960 ou, en 1961, Médée de Cherubini),
ainsi que d'autres manifestations culturelles.

Commencée en 1881, la
mise en valeur du site a été effectuée par
les archéologues grecs avec le concours de l'École
française d'Athènes.



|