Etape
29 - Monemvassia - Dans les derniers reflets du soleil matinal
Mercredi 7 juillet 2021. Je profite
de ces derniers instants à Monemvassia pour faire un apparté
sur l'influence et la domination byzantine et vénitienne
sur cette partie du monde après la chute de l'empire romain
occidental.

Des précisions historiques
indispensables pour comprendre l'environnement de cette forteresse
et de toutes celles qui fleurirent alors dans la Grèce du
Moyen Âge.

La disparition de la partie occidentale
de l’Empire romain et la fin du système des légions,
ainsi que les menaces permanentes sur leurs frontières
amenèrent les Byzantins à se doter d’une armée
puissante dont la tactique a évolué et commencé
à s’élaborer de manière autonome dès
le VIe siècle.

e terme « byzantin » vient
de Byzance, l’ancien nom de la capitale Constantinople, mais
l’appellation « Empire byzantin » apparaît
seulement au XVIe siècle, en 1557, sous la plume de l’historien
allemand Hieronymus Wolf, pour définir l’histoire de
l’Empire romain d’Orient considérée
comme une histoire grecque, distincte de celle de l’Empire
romain d'Occident.

En effet, bien que les citoyens de
l’Empire d’Orient nommaient leur État en grec
Basileía Rômaíôn (« Empire des Romains
»), qu’ils se considéraient comme Romains, et
qu’ils ne se soient jamais désignés comme «
Byzantins », il n’en reste pas moins que la langue de
communication, la culture et la liturgie de l’Empire romain
d’Orient étaient essentiellement grecques.

D’ailleurs, si certains chroniqueurs
désignent l’empire comme « Terre de Romanie
» (Geoffroi de Villehardouin), la plupart utilisent plutôt
« Imperium Graecorum », « Græcia »
ou « Terra Græcorum » et « Grecs »
pour ses citoyens.

Au cours des mille ans séparant
l’an 395 de l’an 1453, un certain nombre de valeurs
et de savoirs furent conservés par les Grecs byzantins...

A savoir : un État de droit
écrit gouverné par le Code Justinien, Empereur
responsable devant le Sénat, absence de servage, collectivités
agricoles libres, techniques agricoles élaborées (irrigation),
architecture romane, aqueducs, eau courante, tout-à-l’égout
et éclairage dans les villes, usage de bains, sémaphores
et phares, transmission des savoirs antiques, de la philosophie
grecque classique et de la médecine hippocratique dans les
universités de Constantinople, Trébizonde et Mistra.

Ces savoirs ont d'abord été
transmis à tout le monde chrétien et ensuite aux Arabes
qui à leur tour les ont communiqués au sein de leurs
conquêtes.

L'empereur Romain Ier Lécapène
envoie bibliothèques et traducteurs en Espagne musulmane,
à Hasday ibn-Chaprut (Xe siècle), ministre du calife
de Cordoue, Abd al-Rahman III.

L'empereur Justinien (527-565) a marqué
son époque dans plusieurs domaines : la politique,
les conquêtes militaires, la codification du droit romain
et une série de nouvelles lois dont certaines concernent
l'Église et la théologie.

C'est dans l'Empire Byzantin
que fut fondé la première université au monde
: l'Université de Constantinople, en 425.

De surcroît, les premiers
hôpitaux modernes s'y développent au cours des Ve et
VIe siècles sous l'impulsion de Basile de Césarée.

À partir de la seconde moitié
du Xe siècle, sous l'impulsion de grands empereurs-soldats,
Nicéphore II Phocas (963-969) et Basile II (976-1025), les
armées byzantines étendirent la frontière de
l'Empire vers l'Orient.

Elles s'emparèrent
d'Antioche et du nord de la Syrie. L’instabilité politique
caractérise cependant l’empire...

Après une période de
troubles, la dynastie des Comnènes reste au pouvoir
pendant un siècle (1081-1185) : le règne d'Alexis
Comnène est marqué par un regain de la puissance byzantine
et une lutte acharnée contre les Croisés et les Seldjoukides.

La puissance byzantine se caractérise
par une véritable domination des mers, que cela fût
économique ou militaire.

L'Empire byzantin est une véritable
thalassocratie, héritage de la Grèce hellénistique.

La société byzantine
est une société hellénisée,
profondément cosmopolite. Les byzantins se considèrent
à la fois comme les héritiers des Romains et des Grecs,
influencés par leurs voisins perses, arméniens et
arabes.

Constantinople en est le symbole :
c'est une ville multi-ethnique et multi-confessionnelle.

Les taxes étaient les
mêmes pour tous les habitants, ce qui est un cas assez unique
pour l'époque, a contrario de ce que fait plus tard l'Empire
ottoman.

Les marchands byzantins occupent une
place prédominante dans la société : le
commerce maritime représente la principale source de revenus
pour l'Empire, qui a une influence non seulement dans le bassin
levantin (Hellespont), mais aussi en Mer Noire (avec les ports grecs
d'Odessa, Trébizonde et de Théodosie) et en Méditerranée
(Syracuse en Sicile, Leptis Magna en Cyrénaïque, Alexandrie
en Égypte).

La culture byzantine s'articule essentiellement
autour de l'orthodoxie, et la religion est une partie centrale
de la société de l'époque.

La famille a une place importante :
les mères représentent l'unité familiale
et ont une place influente.

Les filles, comme les garçons,
peuvent recevoir une éducation, bien que celle-ci
ne fût pas mixte. De surcroît, les femmes sont admises
à l'Université de Constantinople et peuvent devenir
médecins



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