Etape
55 - Olympie - Les autres grands monuments du sanctuaire
Jeudi 8 juillet 2021. Au fur et
à mesure de ma balade au milieu des ruines d'Olympie, je
réajuste mon impression première, qui, je l'avoue,
était influencée par l'attente que j'en avais.
Car là où je pensais retrouver des monuments significatifs,
il ne reste à peu près que des ruines. Mais la présence
des oliviers, le soleil, et l'extraordinaire tranquilité
dont je jouis pour cette visite post covid vient contrebalancer
ma déception.

Les autres monuments donc. Commençons
par la palestre qui remonte au IIIe siècle av. J.-C.

Elle a le même plan carré
qu'un gymnase, mais elle est plus petite. Les athlètes s'y
entraînaient aux sports ne nécessitant pas trop de
place : lutte et saut principalement.

Autour de l'espace central,
les portiques étaient organisés en petites pièces
où les athlètes se préparaient et s'entretenaient
avec leur entraîneur. Les petites pièces des angles
est et ouest sont des bains.

La palestre est séparée
du gymnase par un propylée de style corinthien datant du
IIe siècle av. J.-C.

C'est l’école de lutte,
où tous les compétiteurs sont obligés de s’entraîner
un mois avant les jeux.

Ils s’exercent aussi à
être de bons soldats, capables de défendre leur cité,
leur liberté, leur civilisation. Les athlètes se dépassent
dans l’effort physique en l’honneur des dieux.

En outre, l’exercice physique
a une place importante dans la civilisation grecque car,
pour les Grecs, la perfection morale et l’excellence physique
vont ensemble. Le but est d’obtenir l’équilibre
du corps et de l’esprit.

L’étymologie de palestre
vient de Palaestra, une fille du dieu Hermès qui
a grandi à côté d’Olympie et qui aurait
inventé l’art de la lutte.

Le gymnase remonte à
l'époque hellénistique. Les athlètes y pratiquaient
les sports nécessitant de la place dont le javelot, le disque
et la course.

Il est constitué d'un
grand espace rectangulaire central (120 m sur 200 m) bordé
de portiques doriques.

Le portique est fait d'une double colonnade,
avait la longueur d'un stade et permettait donc de s'entraîner
à la course, même par mauvais temps. Le portique
sud est le mieux conservé.

Le Prytanée
était le lieu où les vainqueurs des Jeux sont
reçus et se divertissent.

Il y a aussi de nombreuses
infrastructures sportives (comme les bains et les thermes) qui sont
des édifices remarquables pour leur aspect fonctionnel et
leur élégance.

Les infrastructures de la ville compte
plusieurs thermes : les Thermes de Kronion ou Thermes nord
du iie siècle av. J.-C., les Thermes du Kladéos, les
Thermes grecs et les Thermes sud.

Le Pélopion
est un monument en l'honneur de Pélops.
Il consistait en un autel ceint d'un mur pentagonal doté
d'une entrée monumentale.

Le monument connut de très
nombreuses transformations entre le VIe siècle av. J.-C.
et le IVe siècle av. J.-C.

Selon Pausanias, le plus petit
des temples du sanctuaire d'Olympie, le Métrôon,
était dédié à la mère des dieux.

Le temple dorique, de 6 × 11
colonnes, avec pronaos et opisthodome, se dressait au nord
du sanctuaire de Zeus, au sud de la terrasse des trésors
et à l'est du temple d'Héra.

Après ce petit tour des différents
monuments, revenons à l'histoire du site que j'ai
laissée au moment de la conquête du sanctuire par les
Eléens au début du VIe siècle avant J.-C.

Les Éléens faillirent
perdre à leur tour Olympie à la fin du Ve
– début du IVe siècle av. J.-C. au profit des
premiers occupants et ils durent finalement remettre la conduite
des concours aux Arcadiens en 364 av. J.-C.

Après des luttes sanglantes
dans le sanctuaire même, ils reprirent le contrôle
du sanctuaire et des concours, qu'ils conservèrent sans discontinuité
jusqu'à la dernière célébration des
Jeux en 393 ap. J.-C.

Cette année-là, l'empereur
Théodose Ier, sous l'insistance d'Ambroise, évêque
de Milan, ordonne l'abandon des rites et des lieux de culte païens
dont les jeux faisaient partie.

Les monuments ne seront cependant
détruits qu'à la suite de l'édit de Théodose
II en 426. Une petite communauté chrétienne s'installe
ensuite sur le site.

On considère généralement
qu'en 522 et 551 ap. J.-C., des tremblements de terre contribuèrent
à la ruine définitive du site.

Cependant une étude géomorphologique
récente menée sous la direction d'Andreas Vött
tendrait à prouver qu'un raz-de-marée a aussi
joué un rôle.



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