Etape
27 - Monemvassia - Sous la domination vénitienne et ottomane
Mercredi 7 juillet 2021. Monemvassia
demeure la patrie du poète grec Yannis Ritsos et
un lieu au charme unique.

La citadelle est un peu au
milieu de nulle part (à 67 km de Gythio, 214 km de Nauplie,
97 km de Sparte...).

L'énorme rocher, aux allures
d'îlot, est en fait rattaché à la terre
par une fine lagune qui assure l'unique accès. Monemvassia
est divisée en deux : la nouvelle ville et la vieille ville.

La vieille ville trône sur son
gros rocher et défend farouchement son accès, interdit
aux véhicules... qui auraient de toute façon
du mal à passer sous la voûte d'entrée de la
citadelle ou à se faufiler dans ses ruelles pavées
!

On y trouve quelques hôtels,
mais l'absence de plages et les limitations imposées
en général aux constructions sur un site historique
ont remarquablement contribué à la préservation
de Monemvassia.

Se balader dans la vieille ville, monter
au sommet de la citadelle pour jouir d'une vue formidable ou errer
dans les rues pavées sont autant de moments inoubliables...
Surtout au petit matin, quand la lumière blonde remplit les
ruelles vides d'humanité. Magique !

En raison de sa difficulté à
être prise, elle était considérée
comme le "Gibraltar de l'Orient".

Au cours d'une histoire extrêmement
mouvementée, elle a été sous la domination
de Byzance, des Francs, à nouveau de Byzance, des Ottomans,
du pape, de Venise, puis à nouveau des Ottomans, à
nouveau de Venise et enfin des Turcs, jusqu'à ce qu'elle
revienne finalement à la Grèce en 1821 lors de la
guerre de libération grecque.

À la fin du Moyen-Âge,
sous la domination vénitienne, la ville était
un lieu de transbordement réputé pour le commerce
du vin doux de la mer Égée, en particulier des îles
de Crète (Candia), Paros, Santorin (Thira) et Chypre, qui
était ensuite expédié vers de nombreux pays
européens.

C'est de là qu'est née,
par déformation, l'appellation générique
malvasia pour les vins de dessert, généralement sucrés,
issus de différents cépages qui n'ont souvent aucun
lien de parenté.

Après une courte domination
des papes, le secteur a été capturé par les
vénitiens en 1464.

En 1540 il a été occupé
par les Turcs et son déclin est devenu plus évident.

En 1690 il a été livré
aux vénitiens et en 1715 a été repris
par les Turcs. C'était la première des villes fortifiées
du Péloponnèse à être libérée
par les Grecs en 1821.

Le temps s'y est arrêté
au Moyen Age. Le château construit sur des vestiges
plus anciens et les remparts, les vieilles demeures patriciennes,
les simples maisonnettes, les étroites ruelles pavées,
les églises en ruines, les vieux passages voûtés,
les escaliers à moitié éboulés, tout
rappelle Byzance et Venise.

Les voûtes, blasons, trônes
impériaux en marbre, icônes byzantines (Le Christ Elkomenos)
donnent l'impression d'une ville fantasmagorique sur laquelle le
temps n'a pas eu de prise.

Notons la présence d'une
collection archéologique, de vestiges d'une mosquée
et l’église Agia Sophia (XIIIe) couronnant l'éperon
rocheux (acropole).

C’est une église octogonale
à coupole du XIIIe siècle qui possède quelques
traces de fresques byzantines (restaurées).

Dans la ville inférieure, la
digue a été reconstruite, la mosquée
musulmane a été restaurée, les bastions oriental
et occidental du mur de fortification ont été consolidées
et plusieurs des églises ont été réparées
et restaurées.

Le site est divisé en deux sections,
établies à différents niveaux, chacune
avec sa fortification indépendante.

Des vestiges de nombreux bâtiments
byzantins et post-byzantins sont préservés dans le
secteur de la ville supérieure qui n'est pas habitée
aujourd'hui.

L'église d'Agia Sophia (Sainte
Sophie, ville haute). Octogonale, voûtée, l'église
en croix-inscrite est identifiée par certains comme le monastère
de la Panagia Hodegetria daté de 1150.

Le secteur de la ville basse
est habité de nos jours et plusieurs bâtiments en ruines
ont été restaurés.






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