Etape
105 - Athènes - La tour des vents au milieu de l'agora
Dimanche 11 juillet 2021. Sur la
base des témoignages de Vitruvenote et Varronnote, cette
tour octogonale est présumée avoir été
construite au Ier siècle av. J.-C. par l'ingénieur
Andronicus Cyrrhestès (originaire de Cyrrhus en Macédoine
ou de Cyrrhus en Syrie).

Cependant, elle a aussi pu précéder
dans sa construction l'ensemble de l'agora romaine et remonterait
alors au IIe siècle av. J.-C., du temps d'Attale III, son
probable commanditaire.

Elle était réputée
pour être un lieu de rencontre entre les citoyens
antiques et les prostituées.

Plus tard, à l'époque
paléochrétienne, l'édifice fit office de baptistère
ou d'église.

Un témoignage du XVe siècle
mentionna le monument comme église, tandis que le
voyageur Cyriaque d'Ancône y fit référence comme
« temple d'Éole ».

La tour servit également de
tekke de derviches au cours de la période ottomane
et un mihrab fut percé pour l'occasion.

Au tournant du XVIIIe siècle,
Lord Elgin tenta de faire transférer l'édifice en
Angleterre mais le caractère sacré du lieu entraîna
le refus des autorités locales.

La tour des Vents finit par être
largement enfouie au cours du temps et ne fut dégagée
qu'entre 1837 et 1845, lors de fouilles menées par la Société
archéologique d'Athènes.

Entre 2014 et 2016, des travaux
de restauration furent conduits par l'Éphorie des antiquités
de la ville d'Athènes.

Au cours du iie siècle av. J.-C.,
la Grèce passe progressivement dans l’orbite
romaine mais, par respect pour ses écoles très estimées,
Rome reconnaît à Athènes le statut de «
ville libre ».

Après la victoire des Romains
contre la Macédoine en -168, Athènes récupère
même ses anciennes possessions de Lemnos, Imbros et Skyros,
Haliarte en Béotie, ainsi que le port de Délos dont
les habitants sont expulsés et remplacés par des colons
athéniens.

Mais, pour s’être rangée
aux côtés du roi Mithridate contre les Romains au cours
de la Première Guerre de Mithridate, Athènes perd
finalement son indépendance fin -88.

En effet, Mithridate est battu par
le général romain Sylla, qui prend la ville
en mars -86 après un long siège et fait raser la plus
grande partie des habitations et fortifications athéniennes
tout en préservant beaucoup de bâtiments publics et
monuments.

Athènes reste un important centre
culturel et est visitée par des empereurs, dont Néron
et Hadrien.

Plusieurs empereurs romains
construisent d’importants bâtiments, dont une salle
de concert, une cour de justice, une bibliothèque, un gymnase,
un petit temple sur l’Acropole, l'Olympiéion et un
aqueduc encore utilisé.

La ville est pillée
par les Hérules en l'an 267-268 apr. J.-C., par les Wisigoths
en 395-396 puis par des Slaves en 582-583.

Après chaque attaque,
la ville est reconstruite, mais il est difficile de savoir quel
siège a entraîné quels dégâts et
ensuite quelles restaurations.

L’enceinte de Thémistocle
(fortifications de la ville et de son port réalisées
de 478 à 475 av. J.-C.), restaurée au IIIe
siècle, probablement par Valérien ne fut pas
suffisante contre les Hérules.

Les fouilles sur l’Agora
ont montré l’ampleur des dégâts causés
alors (même s’ils sont moins importants que
le laisse croire la littérature).

Il est cependant certain que
l’Agora a alors perdu son rôle central dans la vie de
la cité, car elle reste en dehors de la nouvelle enceinte
(mur post-héruléen) qui réutilise des éléments
des bâtiments détruits.

Si Zosime écrit qu’Athènes
fut protégée par Athéna et Achille contre les
Wisigoths d’Alaric, l’archéologie montre qu’il
n’en fut rien.

La reconstruction ensuite est cependant
plus importante que lors des destructions précédentes.

Le nouveau centre de la ville devient
le vaste complexe autour de la « bibliothèque
d'Hadrien ».

Le dernier pillage slave au
VIe siècle semble cependant avoir fait perdre définitivement
tout rôle politique ou culturel à Athènes.

Déjà remplacée
politiquement par Corinthe avec la conquête romaine,
Athènes qui était restée ville culturelle et
universitaire perd même ce rôle.



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