Etape
71 - Au sommet des Météores - Au crépuscule
des dieux
Vendredi 9 juillet 2021. Je continue
mon petit tour des monastères des Météores
en terminant d'abord par la nef du monastère de Saint-Thomas.

Au bas des murs figurent en pied les
saints militaires et d’autres saints: Eustathe, Artème,
Nicolas le Jeune, Georges, Démètre, Nestor, Théodore
le «Térôn», Théodore le chef de
l’ armée, Constantin et Hélène, les archanges
Michel et Gabriel, Nicolas de Myra etc.

En haut, sont représentés
des saints en buste, des scènes des douze fêtes
de l’ Eglise (Dodécaorte) et de la Passion du Christ
(l’Annonciation, la Dormition de la Vierge, la Nativité,
le Baptême, la Chandeleur du Seigneur, les Rameaux, le lavement
des pieds, la Cène, la trahison de Judas, le reniement de
Pierre, la flagellation, le Christ bafoué, la Crucifixion,
la Résurrection etc.).

La fresque sur la crédence
du sanctuaire, représentant le Christ en extrême humilité,
est aussi très belle.

L’ iconographie du katholikon
de ce petit monastère des Météores porte sans
doute le sceau personnel de l’art incomparable du grand maître
crétois : noblesse, vivacité, fraicheur, douceur
et éclat des couleurs, plasticité et, en général,
haute qualité et perfection du dessin et de la coloration
des personnages.

Ces caractéristiques artistiques
se sont finalement cristallisées et formalisées dans
les grandes compositions murales de sa maturité artistique,
réalisées dans les monastères athonites de
Mégisti Lavra (fresques du katholikon en 1535; vraisemblablement
aussi celles du réfectoire en 1535/1541) et de Stavronikita
(1545/46).

Passons au monastère de Varlaam.
Le monastère de Tous les Saints, généralement
appelé de Varlaam, se dresse sur un vertigineux piton à
la pointe N.-O. de la forêt de pierres des Météores,
à proximité du Grand Météore et du monastère
de Roussanou.

Selon les sources disponibles,
le rocher de Varlaam a été habité pour la première
fois au milieu du XIVe siècle par l'ascète Varlaam
– contemporain de saint Athanase le Météorite-
dont le nom a été donné au monastère.

Toutefois, ce sont deux frères,
Nectaire et Théophane, fils d'une noble famille de
Ioannina, les Apsarades, qui sont considérés comme
les vrais fondateurs du monastère.

Le magnifique Katholikon (église
principale du monastère) du monastère de Varlaam,
dédié a la mémoire de Tous-les-Saints,
fut construit en 1541/,42 par les frères hiéromoines
Théophane (†17 mai l544) et Nectaire (†7 avril
1550), originaires de Ioannina et surnommés Apsaras.

Le katholikon est de style typiquement
athonite à nef en forme de croix inscrite avec coupole prenant
appui sur deux piliers, flanquée de deux conques latérales,
les chœurs.

La nef centrale est précédée
d'un vestibule (liti) surmonté d’une belle coupole,
analogue à celle de la nef, prenant appui sur quatre piliers.

L'iconostase de la nef, sculpté
en bois doré, le trône abbatial et deux lutrins incrustés
d’ivoire, sont d’une grande valeur artistique.

L’inscription sur l’un
des lutrins nous informe qu’ils furent créés
à l’époque de l’évêque de
Stagi Païssios (Klinovitis, 1784-1808) et de l’higoumène
Anatole.

Passons au monastère
Saint-Etienne (Aghios Stéfanos) qui se trouve à
l'extrémité sud — est de l'ensemble rocheux
des Météores juste au—dessus de la ville
de Kalambaka.

C’est le seul à
pouvoir être visité sans être obligé à
monter des marches, car on y accède par un petit pont.

La vue du balcon du monastère
est fascinante. Au pied du rocher s’étend la
ville de Kalambaka et un peu plus loin le fleuve Pénée.

Depuis 1961, une communauté
de moniales, nombreuse et active, vit dans le monastère.
Elle fait preuve à la fois d’une action caritative
et spirituelle et d’un admirable travail de restauration et
de construction.

Une ancienne tradition relie
ce monastère au monachisme féminin. Le voyageur
suédois Bjôrnstahl, qui visita le monastère
le 3 avril 1779, rapporte des informations recueillies auprès
des moines ou des habitants je la région: «Au
début, ce monastère était destiné à
des femmes qui désiraient faire une retraite, mais plus tard
il fut abandonné et tomba en ruines jusqu'au moment où
il fut à nouveau habité par des moines».

La première construction du
vieux catholicon (église Saint-Stéphane), le plus
ancien édifice du monastère remonte à la fin
du XIVe siècle.

L’église fut restaurée
depuis ses fondations par Saint Philothéos au milieu du XVIe
siècle. Les fresques qui ornent son intérieur
datent de la même époque.

La chapelle Saint—Etienne est
une basilique avec toit en bois compactant un vestibule
séparé de la nef par une ouverture trilobée
suivant le modèle des premières églises chrétiennes.



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