Etape
76 - Sur la route de Delphes - Au monastère Hosios Loukas
Samedi 10 juillet 2021. De bon
matin, je quitte avec regret les montagnes des Météores
pour remettre le cap, direction l'antique cité de
Delphes. Mais en chemin, je ne veux surtout pas manquer de faire
un crochet par le monastère d'Hosios Loukas.

Le monastère d’Ósios
Loukás , « monastère du bienheureux Lucas »,
compte parmi les plus beaux monastères byzantins de Grèce.

Situé près de Dístomo,
entre la Béotie et la Phocide, il est classé
au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1990 avec le monastère
de Daphni et celui de Nea Moni de Chios.

Il est réputé pour ses
mosaïques à fond d'or du XIe siècle, ses fresques
et le raffinement de sa décoration : pavements de marbre,
jaspe et porphyre.

L'histoire du monastère commence
avec celle de son fondateur, un saint anachorète
local prénommé Luc de Steirion (ou Steiris), né
en 896 dans l'ancien village de Delphes appelé Castri, en
Phocide.

Il s'installe en ermite sur
les lieux de son futur monastère en 945, sur les flancs du
mont Hélicon, sous l’acropole de l’antique cité
de Steirion, à l’emplacement même du temple de
Déméter.

Avec le soutien et l’aide financière
de riches fonctionnaires et du stratège du thème d’Hellade,
le protospathaire byzantin Krénitès Arotras, saint
Luc et les moines venus le rejoindre bâtissent une grande
église dédiée à sainte Barbe, mais de
nos jours consacrée à la Vierge, sous le nom de Panaghia.

Il y demeure jusqu'à
sa mort le 7 février 953 ; ses ossements sont recueillis
dans un reliquaire que l’on peut voir dans la crypte.

L’église est achevée
en 955. Plusieurs blocs de calcaire portant des
inscriptions antiques, et venus de Stiris, ont été
utilisés en remploi dans les murs byzantins.

En 961, la libération
de la Crète du joug arabe, prophétisée par
saint Luc quelques années auparavant, contribue à
la renommée du monastère, qui reçoit
de nombreux dons et bénéfices impériaux.

En 1011, l’higoumène
Philothéos et les moines élèvent une
seconde église, le catholicon, dédiée à
saint Luc.

Le monastère est occupé
par des moines latins pendant la période franque ; la région
dépendait alors du duché d'Athènes.

Les moines latins furent remplacés
par des moines orthodoxes après la conquête turque,
à la fin du XVe siècle.

En 1790, un tremblement de
terre endommage sérieusement l’église de la
Vierge, et des travaux de consolidation sont entrepris en 1846.

Les surfaces intérieures
de cette église ont été malheureusement recouvertes
de crépi en 1870-71, et on y ajouta même des
corniches et des ornements de plâtre.

Ce n'est qu'en 1971 que ces
ornements surajoutés qui déparaient le style de l’église
ont été supprimés.

Le monastère a été
pillé à de nombreuses reprises au cours de différents
conflits depuis le Moyen Âge, et a servi parfois de base à
certains chefs militaires.

C’est ainsi qu’en 1821,
l'évêque Salonon Isaias y déclara son soutien
à la cause de l'indépendance nationale, en bénissant
les armes des Grecs de Roumélie insurgés contre l’occupant
turc.

En 1943, le réfectoire
des moines est détruit par un bombardement, mais a été
restauré par la suite.

Des travaux de conservation
et de consolidation ont été effectués dans
le catholicon du monastère dans les années 2000.

De nos jours, le monastère
est encore occupé par quelques moines orthodoxes.





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