Etape
74 - Météores - Un décor de conte de fées
Vendredi 9 juillet 2021. Le soleil
se couche sur les Météores et nous
sommes encore une petite cinquantaine à assister à
ce moment. Le paysage ressemble à un décor
de conte de fées...

Je cotinue ma description de l'église
du monastère de la Sainte-Trinité. Le spacieux
narthex à dôme constitue un ajout postérieur
au bâtiment. Il est entièrement couvert de fresques.

Selon la dédicace, il fut érigé
en 1689 et historié en 1692 du temps du métropolite
de Stagi Arsène et de l`higoumène du monastère
Jonas.

En 1684, on a construit à côté
du sanctuaire une petite sacristie. Le complexe des édifices
comprend encore le réfectoire, les cellules, des salles de
réception, des citernes et d’autres bâtiments
annexes; tous sont aujourd’hui rénovés et en
bon état.

La chapelle du Précurseur
présente un intérêt particulier. On
y accède par une galerie fermée située
à gauche de l’entrée du monastère.

C’est une petite rotonde
a dôme taillée dans le roc, couverte de fresques artistiques.
Selon la dédicace, elle fut construite et
historiée en 1682, aux frais et grâce au labeur des
hiéromoines Damascène, Jonas et Parthénios.
Il se peut qu’elle ait servi d’ermitage avant d’être
transformée en église.

L’archéologue et voyageur
français L. Heuzey, qui a visité les monastères
des Météores en été 1858, indique
que dans la chapelle du Précurseur (sans en préciser
le lieu) il a lu la dédicace suivante: «De
la main de Nicodème, moine pauvre et loqueteux».

Cette inscription, gravée sur
plinthe, se trouve aujourd’hui encastrée au
mur extérieur sud de l’église principale.
Nous ne savons pas quand et pourquoi elle fut désencastrée
et transférée de la chapelle. Il est difficile
aussi de dire à quoi elle faisait allusion et quelle fut
l’œuvre du moine Nicodème.

Enfin, dernier des six monastères,
celui de Roussano qui est situé
entre les monastères de Saint-Nicolas Anapafsas et de Varlaam
sur la route qui mène du village de Kastraki aux Météores.

Il est bâti sur un rocher
vertical et imposant. Le complexe de ses édifices
couvre complètement la plateforme du sommet de ce
rocher abrupt dont il paraît constituer l’aboutissement
naturel.

De là haut, le pèlerin
et visiteur communie â toute la majesté et la magie
de cet unique paysage des Météores.

Le croyant se sent exalté
et élevé aux cieux où vivent dans la félicité
les âmes des bienheureux anachorètes et ermites
qui, par leur vie ascétique et leurs œuvres, ont sanctifié
ces rochers bénis.

A l’est, on voit les
monastères Sainte-Trinité et, un peu plus au fond,
Saint-Etienne; à l’ouest les monastères de Varlaam
et, plus loin, du Grand Météore.

Autour s’étendent d’innombrables
et gigantesques rochers, tels une forêt de pierres et, à
l’horizon, pointent les chaînes montagneuses de Koziaka
et de Pinde.

L’accès au monastère
n’était autrefois possible que par une échelle
de corde.

Aujourd’hui on peut facilement
y accéder par un escalier en ciment et deux petits ponts
solides, construits en 1930, don de madame Daphné
G. Boukas, originaire de Kastraki, sous le épiscopat du métropolite
de Trikki et Stagi Polycarpe.

Déjà en 1868, à
l’époque de l’higoumène Gédéon,
un pont en bois avait remplacé les échelles
de corde dangereuses et avait permis un accès plus facile
et sur au monastère.

L’origine de nom «Roussano»
n’est pas éclaircie. Plusieurs hypothèses
furent avancées dont la plupart ne semblent pas correspondre
à la réalité.

Vraisemblablement, ce nom est
du au premier habitant du rocher ou au fondateur de l’église
initiale (XIV/XVe siècle). Des documents officiels
et des textes en font mention dès la troisième décennie
du XVIe siècle, ce qui signifie que le rocher était
connu déjà avant sous ce nom.

Le katholikon du monastère
est du type athonite, comme d’ailleurs ceux de la
plupart des monastères des Météores.

La nef est en forme de croix
inscrite avec deux piliers surmontée d’une coupole
au centre. Elle a deux conques latérales, les chœurs.

La coupole est polygonale avec
des fenêtres à un lobe et domine par sa hauteur l’élégant
complexe des bâtiments du monastère.

Pour des raisons de configuration
du rocher, le sanctuaire est tourné vers le nord. Le vestibule
(liti) est entièrement surmonté d’une voute.

L’église est dédiée
à la Transfiguration du Seigneur.

Au monastère cependant on a
une dévotion particulière envers sainte Barbara dont
la mémoire est célébrée avec solennité
le 4 décembre avec l’affluence massive des fidèles
de la région.



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