Etape
91 - Acropole d'Athènes - Un premier tour du Parthénon
Dimanche 11 juillet 2021. Passées
les Prolpylées, voici le temple du Parthénon
qui se profile à l'horizon. D'habitude, ici, c'est
la grande foule, des milliers et des milliers de touristes chaque
jour... Mais aujourd'hui, si nous sommes cent, c'est le bout du
monde. Quelle chance j'aie...

C'est sur l'Acropole d'Athènes,
pendant le règne de Cécrops, que le mythe situe l'affrontement
entre Athéna et Poséidon pour le contrôle de
l'Attique. Poséidon d'un coup de trident fit jaillir
une source d'eau salée ; Athéna offrit un olivier.
C'est cette dernière qui l'emporta.

Érichthonios est le plus souvent
considéré comme issu d'une tentative de viol
d'Athéna par Héphaïstos. Le sperme du dieu lui
ayant touché la cuisse, Athéna le jette sur la terre
Gaïa qui est fécondée.

Athéna cependant s'occupe du
nouveau-né. Elle l'installe dans une corbeille et
le confie à trois des filles de Cécrops (Aglaure,
Hersé et Pandrose). Quand celles-ci ouvrent la corbeille,
elles sont effrayées soit par les serpents qui gardent
l'enfant soit par le fait que l'enfant a une queue de serpent. Elles
se jettent du haut de l'Acropole et meurent.

La déesse élève
ensuite l'enfant dans son sanctuaire. Cécrops confie plus
tard à Érichthonios le pouvoir royal sur la cité.
Créuse fille d'Érechthée et de Praxithée
fut victime d'un viol commis par Apollon dans l'une des
grottes de l'Acropole. Elle abandonna leur enfant Ion ;
Hermès l'emporta à Delphes

Voilà pour le mythe
qui accompagne l'Acropole. Passons au bâtiment.
Historiens et archéologues ne s'accordent pas sur la véritable
fonction du Parthénon. Pour certains, il s'agirait d'un temple,
pour d'autres d'un trésor.

Dès 1863, Karl BötticherN
a fait la différence entre « Cultustempel »
(temple pour le culte) et « Thesaurustempel » (temple-trésor),
classant le Parthénon dans la seconde catégorie.

Il a été conçu
pour abriter, dans la grande salle à l'est, la statue d’Athéna
Parthénos. Celle-ci était une offrande
de la cité à la déesse, mais pas une statue
de culte : il n'existait pas de prêtre ou de prêtresse
d’Athéna Parthénos.

La petite salle à l'ouest,
le « Parthénon » proprement dit (la « salle
des vierges ») abritait lui aussi des offrandes.

Enfin, en 304-303 av. J.-C.,
la cité logea Démétrios Poliorcète dans
l'opisthodome à côté de la statue chryséléphantine.
Ce fut considéré comme un honneur et non comme un
sacrilège.

Dans sa Vie de Périclès,
Plutarque attribue la statue chryséléphantine d’Athéna
Parthénos à Phidias, et par extension tout le décor
sculpté du Parthénon. Il semblerait cependant
que celui-ci ait plus été un concepteur qu'un
sculpteur : il aurait fait travailler tout un atelier autour de
lui.

Cependant, il aurait pu aussi
jouer un rôle dans le plan et la taille du Parthénon,
afin d'en faire l'écrin digne d'accueillir sa statue colossale.
Il est donc probable que le projet de statue a précédé
le projet du bâtiment.

Au départ, seule la
petite salle ouest portait le nom de « Parthénon »,
salle des vierges, sans qu'il soit possible de savoir ce
que signifiait cette appellation. De plus, dès la
première moitié du IVe siècle av. J.-C., le
terme fut utilisé pour désigner l'ensemble du bâtiment.

Le maître d'œuvre du chantier
fut Phidias d'après Plutarque qui écrit aussi
que les architectes étaient Callicratès et Ictinos.

Plus de 1.000 ouvriers auraient
travaillé sur le chantier qui nécessita 22.000 tonnes
de marbre extraits du Pentélique, à 17 km de l'acropole
(et 700 m d'altitude).

Les blocs circulaient certainement
du côté sud du rocher (le passage par le Céramique
suggéré par Plutarque est peu probable) et montaient
par le flanc ouest, le plus pratique, mais avec encore
une pente à 30 degrés.

Le chantier devait composer avec les
lieux sacrés sur le plateau. Il est donc probable
que les sculpteurs étaient installés à l'extrémité
est du rocher et les tailleurs de pierre du côté ouest
devant le futur bâtiment. Il fallut cependant certainement
encore dégager de la place, en disposant des offrandes qui
s'étaient à nouveau accumulées.

Les travaux commencèrent en
447-446 av. J.-C. ; les colonnes furent érigées à
partir de 442-441 av. J.-C. ; les portes furent terminées
en 440-439 av. J.-C. ; la statue chryséléphantine
fut installée en 438 av. J.-C.

Les derniers comptes existants pour
les travaux évoquent un paiement des sculpteurs des
frontons en 434-433 av. J.-C. Il est donc possible de considérer
que le Parthénon était terminé l'année
suivante en 432 av. J.-C.

La terrasse prévue pour
le Préparthénon fut un peu élargie : à
l'est en arasant, à l'ouest en remblayant. Au total, elle
est de 7 m plus large et de 3 m plus longue.

Le nouveau bâtiment était
aussi plus large, rendant impossible de conserver une façade
hexastyle (à six colonnes) pour des raisons esthétiques
et techniques. Un peu plus grand que son prédécesseur,
il mesure (au degré inférieur, celui de la
crépis) 72,31 mètres de long sur 33,68 mètres
de large ou (au degré supérieur, celui du stylobate)
69,50 mètres de long sur 30,88 mètres de large.

Ce nouveau Parthénon est octostyle
(huit colonnes en façade et dix-sept par côtés),
permettant même de remployer des tambours de l'ancien bâtiment.
Les colonnes mesurent 10,43 mètres de haut et sont composées
de onze tambours et d'un chapiteau.

Au-dessus, l'entablement comporte une
architrave surmontée d'une frise dorique (alternance de triglyphes
et métopes, toutes porteuses d'un décor sculpté).
La corniche au-dessus dépasse de près de 70 cm permettant
d'évacuer les eaux pluviales au-delà de la crépis
à la base du bâtiment.

Les têtes de lion n'ont donc
pas cette fonction qu'elles remplissent sur d'autres bâtiments.
Elles ne sont que du décor. Le toit était
composé de 8 480 tuiles de marbre. Celles qui ont
été retrouvées sont soit en marbre
du Pentélique soit en marbre de Paros. Cela signifie que
le toit a fait l'objet d'une réfection pour laquelle le marbre
de Paros a été préféré car mieux
résistant aux intempéries.



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