Etape
26 - Lever de soleil sur Monemvassia - Les vestiges de l'époque
ottomane
Mercredi 7 juillet 2021. Je profite
encore de ce moment merveilleux de l'aube pour déambuler
dans le village.

Quel doux moment de plénitude.
L'impression d'être seul au monde et au milieu d'un des plus
beaux villages d'Europe.

Les tuiles rouges des maisons
du village se gorgent des premiers rayons du soleil et se couvrent
d'une magnifique teinte dorée. C'est magique.

Les façades des églises
sont repeintes elles aussi d'une belle couleur blonde et,
au loin, découpées dans le bleu pâle de la mer
Egée, quelques maisons abandonnées prennent les premières
lueurs du jour.

C'est l'occasion pour moi de parler
des édifices musulmans qui subsistent encore de l'époque
de domination ottomane.

A commencer par la mosquée
de Monemvasia située elle aussi dans la ville basse.

L'ancienne mosquée restaurée
abrite depuis 1999 la collection archéologique de la ville.

En novembre 1540, les Ottomans
prirent possession de la place forte vénitienne de Monemvasia.

Peu après la conquête,
une mosquée fut érigée au sud de la
place centrale de la ville basse, en face de l'église métropolitaine
Elkómenos Christós.

Selon la tradition locale, l'édifice
fut construit à l'emplacement d'une église
vénitienne du XVIe siècle dédiée à
saint Pierre, évêque de Monemvasia au VIIIe siècle.

Cependant, aucune trace ne
semble attester la présence initiale d'une église
dans l'architecture actuelle des voûtes inférieures
du monument.

Selon l'historienne Cháris Kalligá,
une loggia vénitienne non achevée aurait plus
probablement précédée la mosquée.

Durant la seconde occupation vénitienne
(1690–1713), l'édifice fut transformé
en hospice, vraisemblablement à l'initiative de moines capucins,
ou bien en église dédiée à saint Antoine
de Padoue.

Reconverti au culte musulman lors
de la seconde domination ottomane (1715–1821), le monument
devint une prison à l'indépendance de la Grèce,
comme l'atteste le diplomate Thomas Wyse.

Au début du XXe siècle,
lorsque l'architecte et historien Ramsay Traquair visita Monemvasia,
le lieu servait de café.

Depuis 1999, à la suite de travaux
de restauration, l'ancienne mosquée abrite la collection
archéologique de la ville ainsi que des bureaux de la 5e
Éphorie des antiquités byzantines.

Sont notamment exposés les
vestiges d'un templon en marbre du XIIe siècle, des éléments
sculptés provenant de l'église Sainte-Sophie, de la
céramique et des objets du quotidien de la période
paléochrétienne à la fin de la domination ottomane.

L'architecture du monument
est de nos jours difficilement lisible à cause des reconstructions
et changements d'usage successifs.

Le lieu présente actuellement
une salle de prière carrée de 6,5 m de côté
intérieur, une extension rectangulaire à l'ouest,
tandis que sur le côté nord, un espace à deux
étages sert aujourd'hui d'accueil pour les visiteurs et de
bureaux pour le service archéologique.

Le mihrab et le porche ne sont
pas conservés.

La coupole, culminant à
l'origine à 8,5 m de hauteur, repose sur quatre trompes.

Le minaret, aujourd'hui détruit,
occupait l'angle sud-ouest.






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