Etape
70 - Au sommet des Météores - Les gardiens des monastères
Vendredi 9 juillet 2021. Je publie
maintenant les photos que j'ai prises du coucher de soleil
sur les monastères et les formations géologiques des
Météores.

Et je profite de ces quelques
pages pour évoquer avec vous brièvement les autres
monastères.

A commencer par le monastère
Saint-Nicolas Anapafsas qui se trouve près du village
de Kastraki.

C’est le premier monastère
que l’on rencontre en quittant ce village en direction des
Météores.

Autour se trouvent les ruines
des monastères du Précurseur, d’Aghia Moni,
du Pantocrator ainsi que la chapelle de Panagia de Doupiani.

Le monastère est construit
sur un rocher de dimensions réduites et étroit à
son sommet.

Cela a influencé sa forme architecturale
et la disposition de ses bâtiments, qui ne pouvaient
pas s’étendre en largeur, et a amené à
une solution de construction sur plusieurs étages.

Lorsqu’on monte l’escalier
en pierre, on rencontre d’ abord la petite chapelle
Saint Antoine et la crypte où jadis étaient gardés
les manuscrits et les objets précieux du monastère.

La chapelle Saint-Antoine
présente un intérêt particulier car ses
fresques, datant du XIVe siècle, sont encore en partie conservées.

A l’étage supérieur,
près d’une galerie, se trouve l’église
principale du monastère, dédiée à saint
Nicolas, alors qu’au dernier étage se trouve le vieux
réfectoire dont les fresques (la Vierge à l’Enfant,
la parabole du riche et du pauvre Lazare) ne sont pas d’un
art extraordinaire.

Le réfectoire, aujourd’hui
rénové, sert de lieu de réception.

Au même étage se trouvent
aussi l’ossuaire du monastère et la chapelle
Saint-Jean le Précurseur récemment restaurée
(1971).

On ne connaît pas avec précision
l’origine du nom du monastère Saint-Nicolas Anapafsas.

Il est vraisemblablement dû
à un ancien fondateur que l’on pourrait situer au XIVe
siècle, au début de la vie monastique sur le rocher.

Certains historiens avancent l’hypothèse
que le nom Anapafsas est étymologiquement associé
au verbe "se reposer"; le qualificatif "Anapafsas"
devrait donc signifier lieu de repos et d’agrément.

Le monastère est complètement
restauré durant la première décennie du XVIe
siècle.

A la même époque saint
Denis le miséricordieux (Aghios Dionysios Eléimon),
métropolite de Larissa (†28 mars 1510), qui s'est retiré
en ces lieux comme moine et y a passé paisiblement les dernières
armées de sa vie, et l’hiéromoine Nikanor,
exarque de Stagi (1521/22), érigent aussi le Katholicon du
monastère (l’église Saint-Nicolas).

Le Katholikon du monastère est
une petite église dont la nef a une seule travée
est presque carrée — mais asymétrique a cause
de l'exiguïté du rocher avec une petite coupole sombre
et sans ouvertures, étant elle-même surmontée
d'un étage supérieur.

La nef est précédée,
selon l’usage, d’un vestibule (liti), assez
spacieux comparé a l’étroitesse de la nef.

Selon la dédicace de fondation,
située au-dessus de l’entrée menant
du narthex à la nef, l’élégant katholikon
du monastère fut historié en Octobre 1527 par le célèbre
peintre crétois Théophane Strélitzas, surnommé
Bathas.

Les fresques du Katholikon de Saint—Nicolas
Anapafsas constituent le plus ancien ouvrage connu de la main du
célèbre peintre Théophane, chef de l'école
crétoise, «hagiographe parfait», comme son fils
Néophyte le qualifie dans la dédicace située
à l’église de la Vierge à Kalambaka.

Dans le narthex une série
de saints, de bienheureux et d’ ascètes figurent en
pied: saint Jean de <<Climax>>, saint Pacôme en
train de discuter avec un ange, saint Antoine, saint Savas, les
bienheureux Euthyme, Théodose, Théophane Graptos,
etc.

Plus bas, entre la Vierge de
majesté à l'Enfant et le bienheureux Athanase du Météore,
sont représentés en pied les fondateurs du monastère
dans leur tenue de moine: Le métropolite de Larissa
Denis le miséricordieux figure à gauche et l’exarque
de Stagi l’hiérodiacre Nikanor à droite.

A la zone supérieure, les miracles
accomplis par le Christ: les guérisons d’un
hydropique, des démoniaques, d’un aveugle de naissance,
d’un paralysé, la tentation de Jésus dans le
désert, les noces à Cana en Galilée…

Des imposantes fresques, compositions
de plusieurs personnages, tiennent une place dominante: le Jugement
dernier, la dormition de saint Ephrem le Syrien et celle de saint
Nicolas.

Une autre peinture remarquable est
celle d’Adam au Paradis en train de désigner
les animaux et les oiseaux par leur nom: "l’homme
désigna par leur nom tout bétail, tout oiseau du ciel
et toute bête des champs".

Dans la nef, au sommet de la coupole,
domine la figure pleine de douceur et de compassion du Christ
Pantocrator, "Jésus Christ le miséricordieux".

A la zone inférieure figure
la Liturgie des anges. Viennent ensuite les
dix prophètes dans des postures dynamiques, tenant a la main
des parchemins avec des citations sur le Christ. Sur les
triangles sphériques sont peints, selon l’usage, les
quatre évangélistes.



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