Etape
84 - Delphes - Le théâtre antique et autres monuments
Samedi 10 juillet 2021. Le site
du sanctuaire dénombre d'autres monuments, qui ont
fait considérablement évoluer son aspect entre la
période archaïque et l'époque hellénistique
: la plupart d'entre eux avaient un caractère votif ou commémoratif.

En revanche l'époque
romaine se caractérise par un certain abandon, et même
un pillage organisé comme sous l'empereur Néron.

Le théâtre de Delphes
est l'un des théâtres les mieux conservés
de Grèce. Construit au IVe siècle av. J.-C., en calcaire
du Parnasse.

Il fut restauré au IIe
siècle av. J.-C. et orné, un siècle plus tard,
d’un bas-relief représentant les travaux d’Héraclès.

Contemporain du temple d’Apollon,
il subit en effet encore quelques travaux au IIe s. après
J.-C. par les Romains pour pouvoir accueillir jusqu’a 5.000
spectateurs.

Tout n'est pas là et
certains fragments conservés sont exposés au musée.

Il faut imaginer aujourd'hui que
des concours dramatiques et lyriques avaient lieu dans le théâtre
lors des grandes fêtes du sanctuaire.

L’orchestra, grande piste
circulaire dallée où évoluait le chœur,
était entourée d’un aqueduc encore visible servant
à l’écoulement des eaux de pluie.

Juste derrière se trouvaient
la scène et, plus loin, les bâtiments de scène.

Ceux-ci étaient volontairement
bas afin de permettre aux spectateurs de profiter de la
vue sur la vallée.

En longeant le théâtre,
et en suivant le chemin tracé, on atteint un endroit d’où
l’on peut voir : en contrebas à droite, la
base dite des Corcyréens, devant laquelle une fondation en
calcaire gris et en tuf portait la haute colonne de trois jeunes
femmes en train de danser.

En hauteur à gauche, le
hall de Knidé, qu’il n’est pas nécessaire
d’aller voir de près.

Il s’agissait sans doute d’une
grande salle richement décorée de peintures dont le
toit était soutenu par deux rangées de quatre piliers
en bois.

Comme l’occupation du site fut
extrêmement longue, les nombreux monuments révélés
par les fouilles ne furent pas toujours présents en même
temps. Sur la plupart des représentations modernes, c'est
l'aspect le plus récent qui est figuré.

L'évolution de l'occupation
du site dépend étroitement de la topographie
qui dicta l'aménagement du sanctuaire en trois étages
(théâtre, temple, autres monuments)...

Mais il dépend aussi des
cataclysmes (incendies, tremblement de terre, etc.) et des événements
politiques qui modelèrent l'espace delphique au gré
des offrandes et des (re)constructions.

La répartition des édifices
sur le site est hétérogène : certaines
zones sont densément construites, d'autres laissées
presque vides...

Et encore, la taille même
de ces édifices varie considérablement avec une prédominance
des monuments de taille modeste, en raison de leur coût moins
élevé et de problèmes d'espace.

Un calendrier quasi-liturgique déterminait,
à travers un certain nombre de célébrations
communes (les « Panégyries »), l'occupation de
l'espace : rites, concours musicaux et théâtraux peuvent
expliquer, aussi, dans une certaine mesure l'implantation des monuments.

Dans l'espace sacré appelé
« Aire », devant le grand mur polygonal, les archéologues
français ont retrouvé deux fosses (favissae) dans
lesquelles avaient été enfouis de nombreux objets
endommagés vraisemblablement lors d'un incendie.

Dans la partie basse du sanctuaire,
un chemin permet d'accéder à la terrasse du
temple : de part et d'autre de ce chemin étroit (la «
Voie sacrée ») se trouvent des monuments de types divers
conçus pour abriter des offrandes au dieu, pour lui exprimer
des remerciements ou pour commémorer un événement
heureux.

Ces monuments sont soit des
édifices (en général des trésors mais
aussi des portiques), soit des bases de statues, simples ou élaborées
: colonnes (simples ou doubles), piliers (triangulaires ou rectangulaires).

Cette architecture typique
importée de la Grèce jusqu'à Rome fut pendant
longtemps associée à Athènes, à tort,
car, Delphes est une cité plus ancienne.





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