Etape
92 - Acropole d'Athènes - Au pied du Parthénon, le
temple d'Athéna
Dimanche 11 juillet 2021. Le Parthénon
fait l'objet de corrections des illusions d'optique créées
par les lignes droites. Ses diverses parties sont toutes un peu
convexes.

Sur l'horizontale : la terrasse,
la crépis et l'entablement (6,5 cm en façade et 12,3
cm sur le côté). Sur la verticale, les colonnes connaissent
un léger renflement (l'entasis) et sont inclinées
vers l'intérieur de 7 cm et même de 10 cm pour les
colonnes d'angle qui sont aussi plus épaisses que les autres.

Les verticales se rejoindraient
toutes aux alentours de 5 000 m d'altitude. Cela signifie
surtout que les blocs de marbre ne sont ni identiques ni
interchangeables. Ils ont été taillés pour
la place spécifique qu'ils étaient supposés
occuper : cela finalement facilite les travaux actuels de restauration.

À l'intérieur du péristyle,
le sékos (partie fermée) est divisé
en deux. La petite salle sans fenêtre à l'ouest (19,04
mètres de long sur 13,22 mètres de large), le «
Parthénon » proprement dit (la « salle des vierges
»), abritait le trésor de la ligue de Délos
et des offrandes.

Les visiteurs n'avaient pas
le droit d'y pénétrer, contrairement à la salle
voisine, avec laquelle il ne semble pas d'ailleurs y avoir eu de
communication possible.

À l'est, l'« hécatompédos
néos » accueillait la statue d'Athéna
Parthénos. La salle avait une longueur de 29,90
m, soit autour de cent pieds athéniens, sur 19 m
de large, avec une hauteur sous plafond de 12,50 m.

La statue d’Athéna
Parthénos mesurait, selon Pline l'Ancien, 26
coudées, soit à peu près 11,50 m de haut en
comptant sa base. Elle arrivait donc à environ 1,50 m du
plafond. Les comptes qui subsistent permettent d'évaluer
le coût de l'œuvre à 700 talents, soit l'équivalent
de 200 trières.

Mais, elle était aussi considérée
comme une réserve financière ultime, l'or
la décorant pouvant être fondu si nécessaire.
Sur le piédestal était représentée une
naissance de Pandore.

L'Athéna portait un péplos
entrouvert sur le côté droit. Sa jambe gauche
était un peu fléchie, le genou en avant, le talon
ne posant pas sur le sol. Cette posture semble avoir été
choisie plus pour des raisons techniques d'équilibre et de
volume du bas du mannequin que pour des raisons esthétiques.

Le buste par contre ne semble pas avoir
été touché par le déséquilibre
du bas du corps, il aurait été bien droit
et frontal. Par-dessus son péplos, elle portait en pectoral
l'égide bordée de serpents avec en son centre, au
niveau du plexus solaire le gorgonéion en ivoire.

Le visage de la déesse était
lui aussi en ivoire, les lèvres entrouvertes, symbolisant
le souffle de vie. Des pierres précieuses permettaient à
ses yeux d'avoir la couleur pers correspondant à une des
épithètes d'Athéna.

De longues mèches de
cheveux s'échappaient de son casque et descendaient jusque
sur l'égide. Le casque était de type
attique, avec trois cimiers : une sphinge au centre, entourée
de chaque côté d'un cheval ailé.

La tranche de ses sandales,
haute d'environ 20 cm, était décorée d'une
centauromachie peinte ou sculptée. La main gauche retenait
son bouclier et sa lance.

À ses pieds de ce côté
gauche, se lovait son serpent sacré. Dans la main
droite, peut-être appuyée sur une colonne pour la soutenir,
elle tenait une statue de Niké, haute de 2 m.

Cette symbolisation de la victoire
tenait elle-même une couronne de lauriers en or, qu'elle
devait s'apprêter à placer sur la tête de la
déesse.

La colonne est présente dans
les copies où elle est nécessaire pour des questions
d'équilibre, mais son existence pour la statue d'origine
reste discutée.

Le bouclier d'un diamètre
de 4,8 à 5 m était orné à l'extérieur
d'une amazonomachie.

L'intérieur du bouclier,
moins visible était peint d'une gigantomachie.

Les thèmes choisis pour
décorer cette statue, tout comme ceux qui ornaient l'ensemble
du bâtiment, faisaient partie d'un programme iconographique
et politique de la célébration de la cité à
travers sa déesse tutélaire.

Athènes, au faîte
de sa gloire à l'époque de Périclès,
évoquait ici la victoire de la (de sa) civilisation sur le
chaos, le désordre, l'hybris et la barbarie en général,
au-delà même de la commémoration de
sa victoire dans les guerres médiques.

Les vertus et la piété
de la cité se lisaient dans son offrande à sa déesse.

Sa puissance commerciale et
navale se matérialisait dans les matériaux employés
: l'or et l'ivoire, très chers, venus de très loin.

L'Acropole fut utilisée principalement
comme forteresse, les bâtiments étant modifiés
pour répondre à leurs utilisations successives ou
détruits. Elle subit plusieurs sièges qui endommagèrent
les bâtiments, notamment celui de 1687 par les Vénitiens,
au cours duquel une explosion détruisit en grande partie
le Parthénon.

Le temple d'Athéna Niké
fut démonté pour renforcer les défenses peu
avant le siège, et un mur de défense appelé
Serpentzé fut construit entre l'odéon d'Hérode
Atticus et le portique d'Eumène. Le doge Morosini
fit enlever une partie des sculptures avant d'évacuer la
ville.



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