Etape
10 - Nauplie - Une histoire mouvementée entre turcs et Vénitiens
Lundi 5 juillet 2021. Après
être resté un bon moment près de la digue pour
assister au coucher du soleil sur la baie et l'ancien fort vénitien,
je décide de remonter dans la vieille ville.

Une corniche permet de surplomber
le port et au moment où je scrute l'horizon j'aperçois
au loin un trois mats qui remonte les eaux de la baie. Un moment
magique.

Je vais réaliser là quelques
unes de mes plus belles photos de Nauplie et de mon voyage en Grèce.
Je suis vraiment chanceux d'assister à un tel spectacle.

Je demeure pendant un long
moment interdit devant une telle beauté. Je connais des centaines
de photographes qui payeraient cher pour assister à un tel
spectacle !
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Le trois mats
va sillonner les eaux de la baie pendant cinq à
six minutes qui sont pour moi autant de temps d'éternité.
A jamais gravées dans ma mémoire. |
Depuis le sommet
de la corniche, je n'en perd pas une miette. Et je chausse
alternativement mon télé-objectif et mon 35 milimètres
pour tenter de faire la photo la plus jolie possible. A vous de
choisr parmi toutes celles que j'ai réalisées !

Derrière le trois mats, le soleil
flamboie encore. Ses derniers rayons frappent de plein fouet
les montagnes mycéniennes qui me font face.

Il me suffit de fermet les yeux pour
imaginer les hommes de l'Antiquité, qui, il y a 2500
ans de ça, regardaient eux aussi les bateaux de la grande
Mycènes remonter les eaux du golfe. Quel spectacle ce devait
être alors !

2500 ans plus tard, les marins
de Mycènes ne sont plus que des fantômes qui errent
au-dessus des eaux calmes du port. Et, au loin, le trois mâts
remontent sans bruit les eaux de la baie.

Derrière lui apparaît
dans la lumière du crépuscule la silhouette
massive de l'ancien fort vénitien.

Difficile de ne pas se laisser dépasser
par ses émotions devant un tel spectacle. Après
ce court intermède, je reprends tranquillement mon histoire
de la ville de Nauplie.

En 1686, après la victoire
de Morosini sur les Turcs, celui-ci fit entreprendre de grands travaux
de fortifications, notamment sur le fort Palamède (où
les travaux furent dirigés par les ingénieurs Lasalle
et Levasseur).

On construisit des églises
catholiques mais aussi de nombreux entrepôts et bâtiments
commerciaux, accentuant ainsi le rôle de pôle d'échanges
de la ville de Napoli di Romania (le nom d'« Empire byzantin
» proposé par Hieronymus Wolf en 1557 ne s'est imposé
qu'au XVIIIe siècle).

Malgré ces travaux,
la forteresse fut reconquise par les Turcs en 1715 après
un siège de seulement huit jours qui fit 8.000 morts parmi
les troupes ottomanes.

Après cette bataille sanglante,
les habitants chrétiens furent massacrés ou réduits
en esclavage.

Peu après, les Turcs
ayant besoin de main d'oeuvre, une partie de la région est
repeuplée par des chrétiens d'origine albanaise venus
d'Épire.

Pendant la guerre d'indépendance
grecque, Nauplie fut l'un des objectifs des Grecs insurgés.

Dès 1821, des navires
commandés par Laskarina Bouboulina mirent la ville en état
de blocus.

Le siège se prolongea plusieurs
mois, émaillé de diverses péripéties
(échec d'un assaut en décembre 1821, contre-offensive
ottomane, bataille de Spetses) ; la garnison et la population turque
finirent par succomber à la famine.

Le 12 décembre 1822 (30 novembre
julien), le chef de guerre Stáikos Staïkópoulos
s'empara du fort Palamède, abandonné par sa garnison,
avec 350 hommes.

Les Ottomans capitulèrent alors,
et furent évacués à la fin du mois,
les portes de la ville, occupée par les troupes de Theódoros
Kolokotrónis, n'étant ouvertes que le 4 janvier afin
d'éviter le massacre de la population et le pillage du butin
par les insurgés irréguliers, en fait brigands ralliés
à la cause grecque.

La ville ne fut plus jamais
reconquise par les Turcs, mais assiégée au cours des
guerres civiles puis menacée lors de la campagne d'Ibrahim
pacha en 1825.

Le 7 janvier 1828, Ioánnis
Kapodístrias arrive à Nauplie. La ville devint capitale
l'année suivante (après l'île d'Égine).

Kapodistrias réorganise
la ville. Il fait construire le faubourg de Pronia.

Le chef de l'État grec fut assassiné
le 27 septembre 1831 sur les marches de l'église Saint-Spyridon.






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