Etape
111 - Baptistère de Florence- Une dernière vue sur
la porte du Paradis
Jeudi 2 novembre 2023. Avant de
quitter Florence et l'Italie, je veux jeter un dernier coup d'oeil
sur cette incroyable porte du Paradis du Baptistère.

Ghiberti, qui revenait tout juste d'un
séjour à Venise, fut choisi pour décorer cette
porte. L'artiste a eu la liberté d'interpréter
le thème, qui devait concerner une série de scènes
de l'Ancien Testament choisies par Leonardo Bruni, chancelier de
la République.

Initialement, le schéma prévu
devait être tout à fait similaire aux autres
portes, avec vingt-huit panneaux dont huit, dans les deux rangées
inférieures, réservés à des figures
uniques de prophètes.

L'idée de créer quelque
chose de nouveau est née lors de la construction, à
tel point que le schéma de vingt-huit carrés centrés
par des montants est encore visible à l'arrière de
la porte.

Spécialisé dans ces années-là
dans les scènes de plus grande envergure (les panneaux du
Baptistère de Sienne, l'arche de Saint Zanobi), Ghiberti
dut prendre la décision de réduire au maximum les
cloisons, en réduisant le nombre de panneaux et en agrandissant
le format.

La nouvelle idée plut aux ouvriers,
qui demandèrent probablement à Ambrogio Traversari,
général de l'Ordre camaldule, de lui fournir un nouveau
plan iconographique : lui, protégé par Cosimo l'Ancien,
était en fait un expert en grec, pratiquement le
seul capable à cette époque à Florence pour
consulter certains textes qui ont servi de sources à de nombreux
épisodes représentés, car ils avaient souvent
encore besoin d'être traduits.

Le changement de programme s'est certainement
produit en 1435, l'année où Cosme de Médicis
revint d'exil à Florence, épisode auquel semble faire
allusion le panneau des Histoires de Joseph.

Ce n'est qu'en 1452 que Ghiberti,
alors âgé de soixante-dix ans, installa les derniers
panneaux de bronze.

Au fil des ans, de nombreux assistants
et étudiants ont repris l'entreprise, parmi lesquels
quelques artistes confirmés: outre les fils de l'artiste
Vittore et Tommaso Ghiberti, il y avait Luca della Robbia, Donatello,
Michelozzo (de 1436 à 1442), Benozzo Gozzoli (depuis 1442)
et Bernardo Cennini.

Chaque panneau carré regroupe
plusieurs histoires bibliques représentées
en même temps.

Plus d'une cinquantaine de scènes
au total ont été représentées. Les
nouvelles découvertes de la perspective influencent le choix
de la division en dix compartiments, cette méthode étant
mieux adaptée aux valeurs de rationalité et de synthèse
apportées par la Renaissance.

Après les trois premiers panneaux,
centrés sur le thème du péché, à
partir du quatrième on commence à souligner plus explicitement
le rôle salvifique de Dieu et la préfiguration de la
venue du Christ : le sacrifice d'Isaac rappelle celui du
Christ, le renoncement au droit d'aînesse. d'Ésaü
Jacob rappelle le passage du bâton du peuple élu aux
païens, et l'histoire de Joseph vendu par ses frères
puis miséricordieux envers eux rappelle le Christ qui se
sacrifie puis pardonne.



|