Etape
45 - Dolomites - Devant le spectacle grandiose des Trois Cimes
Samedi 28 octobre 2023. Après
cinq heures de marche, et après avoir dépassé
les merveilleuses lagunes et les autres massifs des Dolomites, nous
arrivons enfin au refuge, depuis lequel on a une vue éblouissante
sur les Trois Cimes.

Au-dessus des trois pics, le
ciel est déchiré, tourmenté à souhait,
tragique. Un ciel béni des dieux pour faire de la
photo. Le temps idéal.

Une petite séance de photos-souvenirs
devant le spectacle inouï de ces Trois Cimes qui se
dressent au milieu des nuages déchiquetés
et nous demeurons bouche bée devant la beauté du paysage.

Pour la petite histoire, les premières
ascensions des trois sommets ont eu lieu entre 1869 et 1881
le long des versants sud, qui se reflètent dans le Lac Misurina.

Le premier grimpeur de la Cima
Grande fut le Viennois Paul Grohmann, accompagné
du guide de Franz Innerkofler et Peter Salcher.

La Cima Piccola a
été gravie en 1881 par le guide Michel Innerkofler
selon un itinéraire parmi les plus difficiles de l'époque.

Aujourd'hui, les trois voies normales,
dont les difficultés varient entre les niveaux II et III,
sont de belles ascensions à la portée de nombreux
alpinistes.

L'intérêt s'est tourné
à nouveau vers le massif dans les années qui ont précédé
la Première Guerre mondiale (entre 1909 et 1914),
avec les exploits de grandes figures de l'alpinisme comme Paul Preuss
(bordure nord-est de la Cima Grande), Angelo DibonaHans Dülfer
(faces ouest de la Cime Grande et Ovest et face nord de Punta di
Frida) et Rudolf Fehrmann (face nord de Cima Piccola).

Après la Grande Guerre, l'ascension
la plus emblématique fut précisément
celle d'Emilio Comic, en 1933, une ascension encore impressionnante
aujourd'hui en termes de conception et de difficultés surmontées.

Deux ans plus tard, la face
nord de la Cima Ovest était escaladée par Gelbe Kante.
Elle est encore aujourd'hui très recherchée et populaire.

Quelques mois plus tard, Comici
lui-même tracera un autre itinéraire très classique
de niveau VI : le célèbre Spigolo Giallo
(classique de l'alpinisme d'élite qui s'achève sur
la face nord de la Cima Grande, longtemps considérée
comme inaccessible.

Entre 1958 et 1959, les projecteurs
se tournèrent à nouveau vers le côté
nord des Trois Pics.

Avec une utilisation intensive
de moyens artificiels (pitons, boulons à pression, supports),
les routes directes vers Cima Grande (par les Allemands
Dieter Hasse et Lothar Brandler) et vers Cima Ovest (trois routes
presque parallèles ouvertes par les Scoiattoli di Cortina,
par les Suisses équipe) ont été ouvertes par
Hugo Weber et Albin Schelbert et par l'équipe française
de René Desmaison et Pierre Mazeaud).

Ce n'est que récemment que le
long de ces pentes ont été tracés des itinéraires
qui montent avec une prépondérance absolue
d'escalade libre de difficulté maximale (degré
IX), comme les itinéraires des frères tchécoslovaques
Koubal (1989) sur Cima Grande et sur la Piccolissima et la Grande.

Une figure importante de l'alpinisme
sur les Trois Sommets est Christoph Hainz qui, avec Kurt
Astner, a ouvert quatre nouveaux itinéraires de haute difficulté
: Das Phantom der Zinne sur la Cima Grande, Alpenliebe et Pressknödl
sur la Cima Ovest, Ötzi trifft Yeti sur la Cima Piccola.













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