Etape
20 - Museo di Castelvecchi - Une collection picturale hors du commun
Vendredi 27 octobre 2023. On passe
ensuite aux œuvres de Vérone au tournant de la Renaissance,
avec les premières tentatives pré-mantegnesques
d'imitation du nouveau style dans les œuvres d'Antonio Badile
et quelques chefs-d'œuvres de l'école vénitienne
comme le grand crucifix de Jacopo Bellini.

Ppuis on arrive à la pleine
Renaissance avec les œuvres de Domenico et Francesco
Morone, père et fils, et de Liberale da Vérone.

Les chefs-d'œuvre de grands maîtres
ne manquent pas comme une Vierge à l'Enfant debout
sur un parapet de Giovanni Bellini ou le Christ
en Miséricorde de Filippo Lippi.

Cette oeuvre qui fait partie d'une
prédelle comme panneau central, a été
attribuée pour la première fois à Lippi par
Carlo Volpe en 1956, après avoir été précédemment
attribuée à Jacopo Bellini.

La tablette est datée du séjour
de l'artiste à Padoue (1432-1437), dont elle reste
l'un des rares témoignages qui nous soient parvenus.

L'iconographie du Christ est traditionnelle,
représentée sortant du tombeau les bras ouverts comme
une boussole et montrant les signes de la Passion. Les notations
naturalistes du corps révèlent la main d'un maître,
tout comme le fort clair-obscur qui modèle les muscles, ou
les dispositifs spatiaux, comme les mains à moitié
à l'intérieur du tombeau pour donner plus de profondeur
à la scène.

On trouve également une Madone
de la Passion de Carlo Crivelli et la Sainte Famille
et un Saint d'Andrea Mantegna.

Girolamo dai Libri est le peintre
véronais qui a le plus assimilé la leçon de
Mantegna et l'a appliquée dans ses chefs-d'œuvre.

Paolo Morando et Giovan Francesco Caroto,
avec le très célèbre Jeune homme au
dessin d'une marionnette, clairement influencé
par Léonard, trahit sa singulière recherche sur les
relations entre observé et observateur, entre portraitiste,
portrait et spectateur.

Le tableau représente un garçon
dans l'attitude de montrer un dessin qui, malgré son caractère
extrêmement schématique, pourrait être un autoportrait.
Le jeune garçon semble surpris lorsqu'il tourne la tête
vers l'observateur à qui il montre le dessin qu'il tient
dans sa main droite, tandis que l'autre main, bien que non représentée,
tient un chapeau rouge.

Le sujet choisi par Giovan Francesco
Caroto pour cette toile apparaît résolument original
pour l'époque, où il était très
rare de représenter un enfant comme une figure autonome.

De plus, la modernité de l'idée
inhérente au fait d'avoir remis un dessin entre les mains
de l'enfant contribue à rendre l'œuvre encore plus singulière.
Concernant le croquis de l'enfant protagoniste, bien qu'il s'agisse
d'une imitation, il semble qu'il s'agisse du dessin d'enfant le
plus ancien qui ait survécu à ce jour.

Nous arrivons ensuite aux XVIe et XVIIe
siècles, en passant par quelques premières œuvres
de Paolo Caliari dit Véronèse (comme le Retable de
Bevilacqua-Lazise et la Lamentation sur le Christ mort qui ont établi
sa renommée), Jacopo Tintoretto, Paolo Farinati et
Alessandro Turchi connu sous le nom de « Orbetto » ,
auteur de grand succès à Vérone comme à
Rome, sa deuxième patrie.

Dans chaque salle, les fiches explicatives
permettent de mieux apprécier les fresques de lécole
véronaise du XIVe siècle et les chefs-d'oeuvre de
la collection de peinture.

A ne pas manquer non plus le
formidable panneau de bois peint racontant 30 histoires de la Bible
(XIVe siècle) à travers d'étonnantes vignettes
colorées naïves.

Les amateurs de gothiques tardif comme
moi se réjouiront de la Madone aux cailles de Pisanello
(salle 10) et de la superbe Vierge au rosier de
Stefano di Giovanni (salle 10), tout en dorures, paons,
anges et roses.

Dans la section Renaissance, ne pas
manquer non plus la Dama delle Licnidi de Rubens
(salle 12) et, à l'étage, la Madone à
l'enfant de Giovanni Bellini (salle 13).

On retrouvera aussi l'étonnant
faisceau de lumière rouge dans les Stigmates de saint-François
par Francesco Morone (salle 14).

Sans oublier la sainte Famille
de Mantegna (salle 18) ou l'admirable Vierge de
la Passion de Carlo Crivelli (salle 18).

La dernière galerie renferme
une étonnante Adoration des Bergers de Tintoret (salle
22) et plusieurs Véronèse.

Enfin, ne pas manquer la violente Expulsion
de l'Eden par Strozzi (salle 25) et Bacchus et
Ariane du Luca Giordano (salle 26), à la grâce
délicieuse et aux fraîches couleurs.






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