Etape
57 - Sur la Piazza San Marco - De l'apogée au déclin
Lundi 30 octobre 2023. La croissance
progressive des intérêts commerciaux permanents sur
le continent, c'est-à-dire la croissance de l'importance
de l'agriculture et la construction de nombreuses villas-fermes
comme celles de Palladio, modifièrent également
la condition économique et le mode de vie de la classe dirigeante
vénitienne.

Au XVIIIe siècle, Venise était
l'une des villes les plus importantes d'Europe, avec une forte influence
sur l'art, l'architecture et la littérature de l'époque.

Après plus de 1.000 ans d'indépendance,
le 12 mai 1797, le doge Ludovico Manin et le Maggior Consiglio
furent contraints par Napoléon Ier à abdiquer pour
proclamer le « Gouvernement provisoire de la municipalité
de Venise ».

Au cours de la première décennie
après la perte de la souveraineté de la République
de Venise, de nombreuses interventions ont été
réalisées sur la ville, comme le comblement
du Rio di Sant'Anna, devenu Via Garibaldi, les démolitions
pour créer les jardins du Castello et la destruction des
greniers de Terranova pour construire les jardins royaux dans les
Procuratie Nuove.

Avec le traité de Campo Formio
entre les Français et les Autrichiens, le 17 octobre 1797,
la "Municipalité de Venise" cessa d'exister
et la Vénétie, l'Istrie, la Dalmatie et les Bocche
di Cattaro furent cédées à l'Autriche, qui
formèrent ensuite la "Province vénitienne"
de l'Empire autrichien.

Elle revient aux Français avec
la paix de Pressbourg le 26 décembre 1805, puis redevient
autrichienne jusqu'à l'unification de l'Italie.

En 1848, la ville participa activement
aux soulèvements révolutionnaires et, sous
l'initiative de Daniele Manin, fut, quoique brièvement, indépendante
avec l'établissement de la République de Saint-Marc.

Après un an de siège
par les Autrichiens, la République dut capituler
le 22 août 1849.

En 1866, elle devint partie intégrante
du Royaume d'Italie et l'annexion fut sanctionnée
par le plébiscite des 21 et 22 octobre 1866, qui
vit le oui l'emporter avec 99,9% de voix favorables de l'électorat
actif.

En 1883, la commune de Malamocco comprenant
tout le Lido de Venise fut abolie et incorporée à
Venise.

Le 24 mai 1915, l’Italie entre
dans la Première Guerre mondiale aux côtés des
puissances de l’Entente.

Avec la retraite de Caporetto, dans
une tentative désespérée de défendre
Venise et sa précieuse base navale, l'armée
italienne s'installe sur la Piave et repousse deux offensives austro-hongroises
(une à la fin de l'année, la seconde en juin 1918).

Venise se retrouve donc proche du front.
Dans ce contexte, elle subit de nombreuses attaques aériennes
de la part de l'Autriche-Hongrie, qui causèrent divers dégâts
à la ville.

En 1917, la zone de Bottenigo (dont
le nom fut changé en Marghera) fut intégrée
à la municipalité de Venise, et là commença
la construction des nouvelles installations portuaires
de Porto Marghera.

Dans les années 1920, la ville
voit son territoire s'agrandir considérablement,
grâce à la fusion des communes de Burano, Murano, Pellestrina
(1923), Chirignago, Zelarino, Mestre et Favaro Veneto (1926).

L'annexion du continent, en particulier,
était liée à la naissance du centre
industriel de Marghera, souhaité par les politiques économiques
de ces années-là.

Venise, en raison de sa conformation
urbaine en mer, s'est avérée en fait incapable de
disposer de sa propre zone industrielle complète : l'expansion
sur le continent est devenue la solution nécessaire pour
donner un nouveau développement à la ville lagunaire
et fournir du travail à la main-d'œuvre.

En 1933, le pont routier entre
Venise et le continent a été construit (à
côté du précédent pont ferroviaire construit
en 1846).

Pendant la Seconde Guerre mondiale,
les centres de Marghera et Mestre subirent de lourds bombardements
aériens.

Le 21 mars 1945, la ville lagunaire
subit la seule attaque aérienne du conflit : jusqu'à
ce moment-là, en effet, les Alliés s'étaient
concentrés sur les installations portuaires et les voies
de communication du continent, évitant ainsi de toucher une
ville d'une si grande valeur culturelle et architecturale.

Le bombardement fut très précis,
touchant le port et ses entrepôts et coulant trois
navires marchands.

Dans l'ensemble, Venise a survécu
à la guerre presque indemne, grâce aux précautions
prises par les puissances belligérantes ainsi qu'à
sa position isolée et facilement reconnaissable par les pilotes
de bombardiers.










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