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Italie - Des Dolomites à l'Emilie Romagne - Octobre 2023

Etape 76 - Ravenne - L'éblouissante Basilica San'Apollinare Nuovo

Mardi 31 octobre 2023. L'autre grand chef-d'oeuvre de Ravenne est sans conteste l'église de Sant'Apollinare Nuovo, que l'évêque Agnello fit redécorer vers 560-570, la réconciliant avec le culte catholique, purgeant les images ou les reconstruisant de toutes pièces.

Cette basilique a été construite à l'origine par le roi gothique Théodoric en 505 comme église de culte arien sous le nom de Domini Nostri Jesu Christi. C'était l'église palatine de Théodoric, à l'usage de sa cour.

Après la conquête de la ville par l'Empire byzantin (540), l'empereur Justinien fit passer tous les biens immobiliers déjà possédés par les Ariens dans la propriété de l'Église catholique.

Tous les édifices liés aux Goths et à l'arianisme furent intégrés au culte catholique. L'ancienne basilique Théodoric fut reconsacrée à saint Martin de Tours, défenseur de la foi catholique et opposant à toute hérésie.

Sant'Apollinare Nuovo porte les signes tangibles de cette opération : la bande au-dessus des arcs qui divisent les nefs était accompagnée d'un cycle de mosaïques aux thèmes liés à la religion arienne.

A l'initiative de Mgr Agnello (556-570), le cycle fut annulé et l'orchestre redécoré de toutes pièces. Seuls les ordres les plus élevés ont été épargnés (avec les "Histoires du Christ" et les prophètes), tandis que dans l'ordre le plus bas, le plus grand et le plus proche de l'observateur, une véritable redécoration a été réalisée, qui n'a sauvé que les dernières scènes avec vue sur le Port de Classe et Palais de Théodoric, bien que purgés en raison de tous les portraits, qui appartenaient probablement à Théodoric lui-même et à ses dignitaires.

En 725, l'église fut endommagée par un violent tremblement de terre, qui provoqua l'effondrement de l'abside. Le tremblement de terre a également détruit la basilique pétrienne de Ravenne.

La basilique n'a pris son nom actuel que vers le IXe siècle après que les reliques de saint Apollinaire, premier évêque de Ravenne, y furent amenées de la basilique du même nom de Classe pour les sauver du danger des incursions de pirates.

Pendant la Première Guerre mondiale, dans la nuit du 12 février 1916, l'église fut bombardée et subit de graves dommages. L'image de l'ancienne église byzantine défigurée par les bombes a fait le tour du monde, suscitant la plus large désapprobation.

L'église est un édifice à trois nefs, précédé d'un portique ou narthex, datant du XVIe siècle.

Extérieurement, l'édifice présente une façade saillante en brique. Dans la partie supérieure se trouve, exactement au centre, une grande fenêtre à meneaux en marbre, surmontée de deux autres très petites ouvertures, l'une à côté de l'autre.

Le narthex a un toit en pente qui descend de la façade vers les colonnes porteuses. Celles-ci sont en marbre blanc et créent un contraste notable avec l'obscurité du bâtiment lui-même. Dans la partie avant droite de la basilique, un clocher de plan circulaire, également en brique, s'élève vers le ciel.

La nef centrale, deux fois plus large que les latérales, se terminait par une abside semi-circulaire à l'intérieur et polygonale à l'extérieur, qui fut reconstruite au XVIe siècle et décorée au XVIIIe siècle, reprenant son aspect actuel, récemment rénové, témoignant au sol le plan de l'abside du VIe siècle.

La nef médiane est délimitée par douze paires de colonnes placées l'une devant l'autre qui supportent des arcs en plein cintre. Suivant les modèles de l'architecture byzantine, l'abside centrale est flanquée de deux petites absides latérales appelées pastiphoria.

Comme toutes les églises de Ravenne, des périodes impériale (jusqu'à 402-476), ostrogoth (jusqu'à 476-540) et justinianique (à partir de 540-565), Sant'Apollinare Nuovo est également décorée de magnifiques mosaïques colorées.

Cependant, ce mosaïques ne datent pas de la même époque : certaines sont théodoriciennes, d'autres remontent à la redécoration souhaitée par Mgr Agnello, lorsque l'édifice fut reconsacré au culte catholique chrétien.

Les murs de la nef centrale sont divisés en trois bandes nettement distinguées par les décorations en mosaïque.

Le beau clocher cylindrique, qui flanque la façade de la basilique, a été construit en brique à partir des IXe-Xe siècles.

Le rez-de-chaussée est éclairé par une paire de fentes sur deux côtés, l'étage supérieur par une paire de fenêtres et les troisième et quatrième étages par six fenêtres chacun ; aux cinquième, sixième et septième étages, il y a pour chacun six fenêtres à meneaux (dans l'ordre supérieur, les fenêtres sont plus grandes).

Le clocher, éclairé par deux ordres de six fenêtres à trois lancettes, renferme un « double » de quatre cloches anciennes. L'ancienne sonorisation "bolognaise" était pratiquée sur cette tour probablement jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale. Les cloches sont immobilisées depuis plusieurs décennies et sont en très mauvais état.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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