Etape 96 - Sucre
- Au-dessus des toits de la vieille ville
Vendredi 28 juin 2019.
Retour sur nos pas pour revenir près de notre hôtel
et visiter la iglesia San Miguel*** dont le clocher
offre, paraît-il, une des plus belles vues sur la
ville. C'est bien ce que nous allons voir.

Et en effet, outre le merveilleux
cloître de l'ancien couvent San Miguel, la vue sur la ciudad
Blanca est absolument fantastique. C'est l'occasion pour
moi d'évoquer la riche histoire de cette ville.

Car de tout temps, la rivalité
entre la populaire La paz et la bourgeoise Sucre a toujours
été exacerbée. Rivalité encore plus
grande aujourd'hui, depuis l'élection d'Evo Morales, qui
a provoqué des tensions à travers tout le pays.

Car Sucre revendique plus que jamais
son ancien rôle de capitale, et concentre,
avec Santa Cruz, l'opposition au gouvernement de gauche
conduit par Evo Morales... Avant son éviction du pays en
novembre de cette même année 2019...

Cette situation ravive également
les antagonismes ethniques. Sucre est une ville de métis.
Les chollas en tenue traditionnelle y cèdent la
place aux chicas à la mode à la mode européenne,
et plus qu'ailleurs, les indiens sont repoussés
dans les quartiers extérieurs.

Il n'en reste pas moins que la ciudad
blanca demeure un des bijoux de l'architecture coloniale
espagnole en Amérique latine, berceau de l'art baroque, et
"ville repos" du tour de Bolivie.

Car ici, et pour la première
fois depuis notre arrivée, nous redescendons sous la barre
des 3.000 mètres d'altitude. Ici, à 2.750
m, après les rigueurs de l'Altiplano et le vertige de Potosi,
on savoure pendant cette journée la douceur du climat.

Inscrite au Patrimoine mondial de l'HUmanité
depuis 1991, Sucre n'a pas attendu la distinction de l'Unesco
pour promulguer une loi mettent le centre-ville historique à
l'abri des bétonneuses.

Plutôt une cité étudiante
dynamique, une référence pour l'enseignement
du droit, la ville abrite le siège de la cour suprême
nationale et un nombre incroyable de cabinets de notaire et d'avocats.

En outre, c'est à Sucre
que naquit, en 1624, la première université de Bolivie,
Saint-François-Xavier, où fut proclamée en
1825 l'indépendance du pays. C'est dire l'importance
de cette ville dans le coeur de la patrie bolivienne...

Seul point noir de la ville, et de
taille celui-ci, la circulation infernale dans le centre-ville.
Il nous fallut à plusieurs reprises plus d'une heure pour
nous rendre de notre hôtel à la gare centrale de bus
!

Aux heures de pointe, c'est carrément
l'enfer. Les trottoirs peinent à contenir la foule
dans laquelle on se plait à investir le marché coloré,
à flâner de place en parc, le long de rues aux édifices
religieux et édifices coloniaux d'un blanc immaculé.

Mais le must, comme ici, au
sommet du clocher de la iglesia San Miguel***, c'est bien de grimper
sur les toits de la ville pour profiter au maximum de la beauté
de cette ciudad blanca.

Côté météo,
Sucre jouit d'un climat ayant deux saisons. La saison des
pluies allant du mois d'octobre au mois de mars, d'une saison sèche
allant de mars à octobre.

La saison des pluies se caractérise
par des pluies parfois fortes et souvent des orages (on
compte plus de 35 orages en moyenne dans l'année à
Sucre), et les températures sont variables entre 10 et 30
°C en cette saison, attention aux inondations.

La saison sèche est principalement
ensoleillée (parfois quelques pluies) et froide. En cette
saison, les températures varient de -3 à 17 °C.
La neige y est très rare.





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