Etape 33 - Salar
de Uyuni - Au milieu du désert de sel
Dimanche 23 juin 2019.
Course effrénée vers le désert de sel,
longues traînées blanches des pneus des 4X4 qui foncent
sur cette vaste étendue plane, avec pour seul horizon encore,
les contreforts des montagnes et des volcans qui entourent les flancs
de ce lieu aride... Voici enfin le Salar de Uyuni.

De longues minutes encore nous roulons
droit devant en longeant les rives de cet ancien lac asséché.
C'est une course folle où chaque véhicule
dont les roues crissent sur le sel comme en Europe sur la neige
semble suivre sa propre route.

Enfin, nous nous arrêtons. Devant
nous se dresse la sculpture de sel érigée
à l'occasion du passage d'une épreuve du Dakar qui
a pris ses quartiers un temps en Amérique du Sud.

Cet immense logo de sel rappelle
que l'épreuve a pris ses quartiers ici pendant dix ans...
avant de déménager dès 2020 en Arabie Saoudite...
A moins que les récentes attaques de drones ne viennent
encore changer la donner et inviter les organisateurs à revenir
en Amérique du Sud. Qui vivra verra...

Un peu plus loin enfin, voici
le grand désert de sel, le plus grand du monde, qui pourait
englober à lui seul deux départements français.
Du blanc jusqu'à perte de vue et de petits monticules ici
et là qui rappellent que les extracteurs de sel
ne sont jamais si loin.

C'est simple, on croirait marcher
sur la neige d'une banquise sans fin. Les flancs des montagnes et
des volcans environnants ont disparu de l'horizon. Il ne
reste plus que le sel qui s'étend jusqu'à perte de
vue.

Sous mes semelles, le sel craque
de la même façon que la neige l'hiver venu.

Un peu plus à l'ouest, on parvient
tout de même à distinguer les silhouettes des
montagnes, ocres sur l'horizon, rappelant qu'autrefois s'étendait
ici la plus vaste étendue d'eau de toute l'Amérique
du Sud.

Le sel est compact, infiniment lisse,
et parfois il se présente sous forme de plaques géométriques.

Les petits monticules de sel
formés par les extracteurs permettent de faire sécher
partiellement les cristaux. Une fois débarassés
de leur eau, ils sont transportés vers le village de Colchani
dans d'antiques camions d'un autre siècle.

Hélas, nous ne verrons pas cet
étrange ballet des forçats du sel. Sans doute
patientent-ils tranquillement que la horde des touristes s'éloigne
enfin de leur bagne à ciel ouvert.

Pour ce qui est de la photo
du ciel et des nuages se reflétant dans les flaques d'eau
du salar, ne faisant plus qu'un entre le ciel et la terre, il faudra
repasser. Pour réaliser cette photo, il faut venir
ici à l'hiver austral, quand la saison des pluies
vient gorger d'eau le Salar.

Pas d'usine d'extraction du
lithium en vue. Pourtant elles sont bien là, à échelle
humaine encore, ne défigurant pas encore le paysage. Le
président bolivien a encore su dire non aux sirènes
chinoises. Mais dans d'autres coins du salar, elles sont pourtant
bien présentes...

Cette étendue de sel
est située à 3.658 mètres d'altitude. Avec
une superficie de 10.582 km2, elle constitue le plus vaste
désert de sel du monde et représente la moitié
des réserves de lithium exploitables de la planète.
Ses dimensions sont de 150 kilomètres sur 100.

Le salar d'Uyuni est balayé
par des vents constants soufflant de façon relativement continue
durant toute l'année. Entre janvier et mars, les
précipitations inondent les bords du salar d'Uyuni, qui peuvent
être recouverts d'une trentaine de centimètres d'eau,
sur cette étendue presque absolument plate.




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