Etape 67 - Sud
Lipez - Jeux de lumière sur la laguna Polques
Mardi 25 juin 2019.
Ces jeux de lumière sur la laguna Polques***
sont absolument inouïs, d'une beauté sauvage
incomparable.

En se promenant plus près du
rivage, entre les quelques buissons sauvages qui poussent là
on ne sait trop comment tant ces rives sont une terre hostile
à la vie, on comprend aussitôt à
quel écart de températures sont soumis la faune et
la flore sous ces hautes latitudes.

A plus de 4.400 mètres d'altitude,
les écarts de températures sont démentiels,
la vie oscillant entre les presque 20°C du milieu de la journée
au - 30°C de la nuit, soit un écart de presque 50 degrés
entre la nuit glaciale et sibérienne et une région
montagneuse située plus au sud de l'Equateur, à
une latitude où les plaines sont soumises chaque jour à
des températures tropicales !

Ici, rien de tel. Et les latitudes
tropicales sont effacées d'un trait par l'altitude des hauts
plateaux andins qui peuvent grimper jusqu'à plus de 5.000
mètres d'altitude. Inconcevable pour des Européens
qui débarqueraient pour la première fois dans ces
contrées sauvages.

Plus près encore de la lagune,
les rayons du soleil de ce nouveau jour viennent rebondir sur les
plaques de gel et de sel qui recouvrent la lagune encore pétrifiée
par le froid de la nuit.

L'eau lentement reprend son état
liquide sous les coups du soleil, le sel se dépose
de nouveau sur le fond de la lagune, les plaques de borax blanchissent...

Bientôt, il ne restera plus rien
des plaques de gel formées dans la nuit. Seules subsisteront
ces mares de boue et d'eau salée qui se forment sur le rivage
de la lagune.

Mais il faudra encore patienter par
endroit. Car les plaques de glace sont encore bien épaisses
par endroits. Les couches blanches de givre recouvrent encore
les plaques de borax et les maigres touffes d'herbes.

La fragilité de ce milieu conjugué
au désolement du paysage font croire à un
paysage d'une autre planète. En arrière plan, les
plis des montagnes andines rappellent que l'on se trouve bien sur
terre.


En attendant, ce spectacle de désolement
fascine. Tout semble comme figé par le froid et le
gel. La couleur blonde du petit matin glisse sur les plaques de
glace.







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