Etape 32 - Salar
de Uyuni - La production et l'exploitation du sel
Dimanche 23 juin 2019.
Nous voilà donc partis à la découverte
du Salar de Uyuni***, le plus grand désert de sel du monde,
vestige antique d'un non moins grand lac d'eau douce, encore plus
important que le lac Titicaca, qui sous les effets conjugués
de la sécheresse et du manque d'eau, finit par s'assécher
totalement.

A peine quelques kilomètres
parcourus que nous voyons apparaître les premières
familles de camélidés, lamas et autres gunacos. Longtemps
chassés, appréciés pour leur chair tout autant
que pour leur laine, ces animaux ont appris désormais à
se méfier des hommes.

Aussi, dès que nous tentons
de nous approcher d'un troupeau, le mâle dominant
donne le signal à son petit harem de prendre les jambes à
son cou.

Après seulement deux heures
de route, nous faisons halte à Colchani**,
un petit pueblo situé à l'entrée même
sur parc naturel du Salar de Uyuni. On s'y arrête
le temps de déjeuner, mais c'est aussi l'occasion
de s'interroger sur l'importance de l'extraction et de la production
de sel pour les paysans locaux.

Un de ces producteurs va ainsi nous
permettre d'en savoir un peu plus sur cette extraction qui
présente encore, par bien des façons, un côté
artisanal.

Colchani. Bled de misère
qui ne vit que par et pour l'extraction du sel et pour accueillir
le flot de touristes qui s'arrêtent ici pour reprendre des
forces avant l'épreuve du désert. Les gargottes
sont nombreuses et se disputent la place avec les boutiques de souvenirs
qui proposent à n'en plus finir les mêmes petites babioles
qui finiront par s'entasser dans la valise du retour.

Voici donc le sel. Ou plutôt
les milliers de petites montagnes de sel. Car c'est dans
cet enfer blanc que des centaines d'hommes piochent et creusent
à llonguer d'année pour dégager du sol des
briquettes de sel non iodé.

Au chargement, chaque extracteur
de sel est payé une misère : 6 Bs la tonne de sel.
Même pas de quoi se nourrir pour la journée.
Ils triment la tête recouverte d'un passe-montagne
et de lunettes noires contre la réverbération du soleil,
pieds et mains brûlés, rongés par le sel.

Pour une poignée de bolivianos
donc, notre hôte qui fait partie de la coopérative
artisanale nous explique le conditionnement du ciel.

Séché sur des
plaques de fer sous lesquelles brûle un feu nourri d'arbustes
ramassés dans les montagnes, le sel est ensuite
moulu en y ajoutant de l'iode.


Une fois moulu, le sel est
mis en sachet à la main. Un travail laborieux à peine
rémunéré : le sachet se vend 5 Bs. Une
misère. Nous achèterons trois paquets de ce sel.



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