Etape 17 - Tiwanaku
- Au centre du temple de Kalasasaya
Jeudi 20 juin 2019.
Au centre du temple d'Apakana, se dressent deux immenses
monolithes de grés, rappelant effectivement les statues moai
de l'île de Pâques. Mais difficile d'imaginer
que ces deux civilisations, si éloignées l'une de
l'autre, aient pu un jour croiser leur destin.

C'est donc dans le Temple de
Kalasasaya que fut mis à jour en 1957 le
Monolithe Ponce, du nom de l'archéologue Carlos Ponce. Ce
bloc de pierre de 12 tonnes et de 3 mètres de hauteur représente
une divinité très ressemblante à celle que
l'on peut voir sur la Porte du Soleil.

Selon les dernières études,
ce monolithe "Ponce" figure une personnalité
de très haut rang, comme en témoigne le sceptre et
la coupe qu'il tient dans sa main.

Si la forme du monolithe est anthopomorphe,
on découvrira sur la pierre des motifs zoomorphes
comme des larmes en forme de poissons, des hommes ailés,
des condors, des aigles, des plumes et divers motifs géométriques.
Les yeux de la statues sont carrés et son nez a
la forme d'un T. On distinguera parfaitement ses deux oreilles
sculptées sur les côtés et le couvre-chef posé
sur sa tête et duquel pendent quelques rubans. Cette
statue a été découverte par les espagnols
au moment de la conquête comme en témoigne la croix
gravée sur l'épaule droite. Puis elle tomba dans l'oubli
avant d'être découverte par l'archéologue bolivien
Carlos Ponce en 1957.

L'autre monolithe important découvert
dans ce temple est un bloc de pierre nommé "El
Fraile" et qui représente un personnage enigmatique,
assez ressemblant aux statuettes polynésiennes, représentations
du dieu Tiki.

Comme Ponce, il mesure 3 mètres
de hauteur et aurait était découvert par les conquistadores
espagnols au XVIe siècle. Son apparence porte à
croire qu'il faisait l'objet d'un culte de la part des civilisations
lacustres qui vivaient au bord du lac Titicaca.

C'est en découvrant
des statues semblables à celles-ci sur le continent sud-américain
que le norvégien Thor Heyerdahl organisa en 1947 une expédition
sur un radeau de balsa pour rejoindre les îles polynésiennes
depuis la côte Pacifique du Pérou. Il souhaitait
prouver sa théorie sur le peuplement des îles polynésiennes
à partir du Pérou.


Comme la plupart des temples de Tiahuanaco,
celui de Kalasasaya est orienté par rapport aux quatre
points cardinaux de telle façon que le soleil apparait aux
équinoxes du 21 mars et du 21 septembre au centre de la porte
d'entrée à laquelle on accède par
un très bel escalier.

Pendant le soltisce d'hiver, le 21
juin, le soleil apparait sur l'angle nord-est du temple
tandis que pendant le solstice d'été, le 21 décembre,
il fait son apparition sur l'angle opposé au sud-est.

Son nom veut dire "Temple
des Pierres Dressées" faisant allusion aux
pierres plus élevées que l'on peut voir tout autour
de l'enceinte.

A l'intérieur on distinguera
les vestiges de pièces semi-souterraines, 7 de chaque côté.
Sur le mur nord on pourra voir des orifices imitant l'appareil auditif
de l'être humain et qui servaient d'amplificateurs
de son pour écouter ce qui se passe à l'extérieur.

C'est sur la grande place de 135 mètres
sur 130 du temple de Kalasasaya que l'on observera les trois
monuments les plus connus de Tiahuanaco : Ponce, Fraile et la Porte
du Soleil.

Moins connue que la Porte du Soleil
car l'édifice est beaucoup moins spectaculaire, la
Porte de la Lune se trouve sur l'emplacement de Putuni où
se trouvait le Palais des Sarcophages. D'une hauteur de
2,23 mètres et réalisée comme la Porte du Soleil
dans un seul bloc d'andésite, on y remarquera ses
bas-reliefs aux motifs zoomorphes.

Contrairement à la Porte du
Soleil où sont représentés des oiseaux comme
le condor, les bas-reliefs de la Porte de la Lune représentent
des pumas avec une bouche de poisson.


Comme la Porte du Soleil, la
Porte de la Lune devait avoir une très grande importance
dans la cosmogonie de Tiahuanaco. Cette porte est d'ailleurs
située à l'entrée du cimetière, comme
une porte vers un autre monde.




|