Etape 62 - Sud
Lipez - Les geysers Sol de Mañana
Mardi 25 juin 2019.
La nuit a été courte. Lever à cinq
heures du matin. Cette dernière journée d'excursion
du Salar de Uyuni s'annonce longue. Petit-déjeuner copieux
avant d'affonter le froid polaire. - 15°C au bas mot.
Nous sommes frigorifiés, mais reposés. Avec un froid
pareil, on ne traîne pas trop longtemps dans la salle commune
du refuge. Une fois au lit, pelotonné dans le sac
de couchage, on dort.

Ce matin, nous partons à
l'assaut des geysers Sol de Mañana*** qui propulsent dans
l'air pétrifié leurs gaz bûlants et toxiques.
Le tout à plus de 5.000 mètres d'altitude.
Mais nous n'y sommes pas encore. Pour cela, il faut d'abord
nous y rendre...

Et ça commence plutôt
mal. Le froid sibérien a congelé le système
de refroidissement de la voiture. Les doutes que j'avais déjà
hier quand le chauffage ne fonctionnait pas dans la voiture se confirment
quant à l'état du joint de culasse de notre 4X4...
Au bout de cinq minutes de route (ou plutôt de piste cahoteuse
!), un panache de fumée blanche jaillit de sous le capot
de la voiture. Pour l'instant, les geysers, ce sont surtout
les nuées de vapeurs d'eau qui s'échappent du système
de refroidissement de notre Toyota.

Du coup, nous devons nous arrêter
en plein milieu de la route et réparer. Dieu merci,
sous ces contrées hostiles, la solidarité
joue à plein entre chauffeurs. Et d'autres conducteurs viennent
à la rescousse pour aider notre guide à réparer
la voiture. Tout du moins à faire en sorte qu'elle
puisse repartir et passer les premières heures de cette matinée
sibérienne...

Du coup, toutes les bouteilles
d'eau que nous avons à bord sont mises à contribution.
Il faut absolument refroidir le moteur pour l'empêcher de
nous lâcher définitivement. J'ai déjà
connu ça sur deux voitures personnelles. Je ne suis pas trop
inquiet. Dans ces cas-là, une seule solution : rouler
le plus possible pour refroidir au maximum la machine. C'est
le seul moyen d'économiser le système de refroidissement.
Et après une petite heure d'arrêt, nous pouvons enfin
repartir. Ouf !
Finalement, notre petite mésaventure
mécanique va nous être des plus favorables. Car lorsque
nous arrivons enfin aux fameux geysers, la place est presque libre
de touristes. Tous les autres véhicules s'en sont
déjà allés et nous pouvons profiter à
plein de cet endroit unique au monde, et ce, en toute liberté.
L'occasion pour moi de faire des photos sans nulle trace d'autres
touristes sur la pellicule. Un privilège. Je remercie
le bon dieu de nous avoir offert cette petite panne mécanique
en chemin !

Autre avantage d'arriver trente minutes
après l'aube, la luminosité est parfaite.
On ne peut pas demander mieux. Alors certes, pas de ce côté-ci
du site qui se colore encore de l'aube naissante, mais dans
quelques minutes la lumière blonde du jour nouveau va frapper
d'un tout autre éclat les nuées ardentes des geysers.

Une véritable chance car le
phénomène de condensation qui provoque l'éruption
de ces gax toxiques chargés d'eau et de souffre notamment
se produit uniquement aux premières heures du jour.

Du coup, photographiquement, je vais
pouvoir m'en donner à coeur joie. Les nappes de boue
toxiques fument encore et permettent de réaliser d'incroyables
clichés libres de la présence de tous les autres touristes.


Je prends une petite photo-souvenir
de Brenda près des mares de boue et des geysers, puis je
m'en vais faire le tour du site, armé de mon trépied
et de mon 35 mm. On va bien voir ce que ça va donner...






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