Header image  
Des images et des souvenirs  
  
 

 Image 2
Albums photos

 
 Image 2
Cartes & itinéraires

 
 
Paris - Ville de lumière

Etape 74 - Sainte-Chapelle - Un joyau de l'architecture gothique

Jeudi 14 mars 2019. Au sud, le mur de l'oratoire de saint Louis se remarque par sa balustrade de fleurs de lys, par deux gargouilles et par des personnages en buste tenant des phylactères en haut de chaque angle.

Les fenêtres sont rectangulaires, et au centre du trumeau, l'on aperçoit une petite statue de la Vierge dans une niche, qui marque le sommet d'un gâble.

Garni de crochets et orné de réseaux plaqués, il repose sur des piliers ondulés, qui, tout comme les bustes et les soufflets sur le réseau plaqué, annoncent le style gothique flamboyant.

Deux grandes niches à statues et leurs dais finement ciselés agrémentent les angles et abritent des statues de saint Louis et d'un évêque.

Ces aménagements remontent à la période de Louis XI. Le gâble suggère un portail, mais il n'en est rien : l'on ne trouve qu'une niche sous une voûte d'ogives.

Le toit est couvert de grandes feuilles de plomb. À la limite orientale de la ligne de faîte, se trouve une statue monumentale de l'archange Saint Michel, conçue pour tourner avec le soleil moyennant un mécanisme d'horloge.

La flèche de 1853-1855 a été entièrement exécutée en bois et revêtue de plomberies historiées. De plan octogonal, elle se compose d'un soubassement, de deux étages ajourés d'arcatures et d'une haute pointe qui est la flèche proprement dite.

De fins clochetons entourent le premier étage et y sont reliés par des arcs-boutants.

Les détails foisonnent : feuillages, crochets, fleurons et fleurs de lys dorées sur les arêtes de la pointe. Des baguettes d'or recouvrent les joints entre les feuilles de plomb.

Des statues colossales des Douze Apôtres sont adossées aux arcatures trilobées plaquées du soubassement, à raison de deux par face, sauf devant les faces ouest et est, où les rampants du toit ne laissent pas de la place.

Selon une coutume médiévale, saint Thomas a reçu les traits de Lassus ; on le reconnaît grâce à son attribut, l'équerre. Le peintre Steinheil a prêté ses traits à saint Philippe.

D'autres statues, plus petites, se trouvent à la naissance de la pointe ; ce sont des anges porteurs des instruments de la Passion.

Les statues ont été exécutées par l'atelier de Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume, par Michel Pascal et par Aimé-Napoléon Perrey, qui collaborent habituellement aux chantiers de Lassus et Viollet-le-Duc.

Exhibées à l'Exposition universelle de 1855 avant d'être montées, elles ont été favorablement accueillies par le public, et la flèche a suscité un concert de louanges pour sa prouesse technique, le scrupule archéologique de son concepteur, et son élégance.

La flèche a servi d'inspiration de la flèche de Viollet-le-Duc à Notre-Dame de Paris.

La Sainte-Chapelle inspirera de nombreux autres édifices construits ultérieurement. Avant même son achèvement, vers 1245, les tailloirs en forme d'étoile de la chapelle basse, les oculi feints du pignon et le dessin des fenêtres latérales de la chapelle haute sont repris par l'abbatiale de Saint-Martin-aux-Bois.

Par son très haut chevet à un seul niveau d'élévation à l'effet « cage de verre », Saint-Martin-aux-Bois n'a pas son pareil, mais l'on ne peut s'empêcher de penser que l'idée soit venue de la Sainte-Chapelle, bien que le style soit très différent.

Un autre édifice très singulier est l'église de Saint-Sulpice-de-Favières, qui présente une autre forme de chevet tout aussi inondé de lumière, ce qui motive parfois la comparaison avec Saint-Martin-aux-Bois.

Stylistiquement, l'on note surtout une proximité avec la chapelle Saint-Louis de Saint-Germain-en-Laye, mais les arcatures plaquées sont les mêmes que dans la chapelle basse de la Sainte-Chapelle, et les fenêtres des collatéraux imitent le remplage des fenêtres latérales de la chapelle haute, tout en renonçant à la mouluration.

Finalement, l'abside de la cathédrale Saint-Étienne de Meaux remanié au milieu du XIIIe siècle présente des remplages et un triforium évoquant la Sainte-Chapelle, et plus particulièrement son Trésor des chartes (démoli).

Le trait caractéristique de cette architecture est un sens de l'économie ou un délai de construction très bref, qui pousse à aller à l'essentiel, et qui donne une force et unité dans la composition, et une rationalité dans le choix de la décoration.

Entre le début du XIVe siècle et le milieu du XVie siècle, dix Saintes-Chapelles seront construites par des membres de la famille royale ou la haute noblesse, et six d'entre elles subsistent encore.

Du fait du grand laps de temps de plus de soixante ans qui sépare ces imitations du modèle parisien, l'on ne peut plus identifier d'influences stylistiques directes : ce n'est que l'idée et le concept qui ont été repris.

S'y ajoutent de nombreuses chapelles abbatiales, dont celles de Saint-Germer-de-Fly et Chaalis.

Après la restauration du milieu du XIXe siècle, la Sainte-Chapelle de Paris et ses vitraux ont servi de modèle à l'architecte Tony Desjardins pour la chapelle de l'Institution des Chartreux à Lyon, commencée en 1859 et muni de vitraux peints par Steinheil.

Entre 1916 et 1920, l'Archbishop Quigley Preparatory Seminary de Chicago apparaît également comme une miniature de la Sainte-Chapelle, et ses vitraux en sont inspirés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
Dernières destinations