Header image  
Des images et des souvenirs  
   Mai 7, 2025
 

 Image 2
Albums photos

 
 Image 2
Cartes & itinéraires

 
 
Paris - Ville de lumière

Etape 64 - Musée du Louvre - Les collections d'Europe du Nord (suite V)

Jeudi 14 mars 2019. Je continue ma visite des collections hollandaises par cet extraordinaire toile de l'atelier de Gillis Moastaert, La Charette de foin, allégorie (vanité du monde, péchés capitaux).

Dans le domaine des allégories et paraboles, Mostaert suit la voie ouverte par Jérôme Bosh. C'est à lui qu'il emprunte son « chariot de foin », allégorie sur les abus de l'église, dont il produit diverses versions.

La bataille pour le foin représente la cupidité qui mène aux conflits, à la misère, à la mort et à la destruction. Ce n'est pas sans raison que Mostaert place les moines et les dignitaires de l'Église au plus près du foin.

À partir de 1550, Gillis Mostaert étudie la peinture de paysage avec Jan Mandijn. Il aurait également travaillé dans l'atelier de Frans Floris. En 1554, il est fait membre de la Guilde anversoise de Saint-Luc.

Mostaert dirige à Anvers un atelier prospère et ses œuvres atteignent rapidement des prix élevés. Les inventaires des plus importants collectionneurs de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle répertorient de nombreuses peintures de lui.

Parmi ces mécènes, on trouve l'archiduc Ernest d'Autriche (1553-1595) et l'archiduc Léopold Guillaume d'Autriche. Le plus grand collectionneur d'art d'Anvers, Filips van Valckenisse, chef de la milice anversoise, acquiert plus de 50 tableaux de Mostaert.

Très peu d'œuvres peuvent lui être attribuées avec certitude. Il semble avoir travaillé principalement pour des clients privés à qui il fournit des images dans un large éventail de sujets : scènes de marchés et de foires de villages, allégories et paraboles, sujets religieux, paysages hivernaux et enneigés, scènes de guerre, maisons en flammes…

A ne pas manquer, cette magnifique copie de Pieter Bruegel le Vieux, la Parabole des Aveugles, peinte autour de 1570-1600.

L'aveuglement évoqué ici sous le couvert de la parabole est d'ordre spirituel (atteintes à la foi chrétienne, hérésie, poids du mal et du péché). Cette copie (de bonne qualité) du tableau du grand Bruegel (Pieter I) conservé au musée de Naples (1568), est due à un peintre flamand non identifié de la fin du XVIe siècle. Elle a été parfois donnée (à tort) au fils de Pieter I, soit Pieter II (1564 - 1638).

Poignant également, ce Portrait d'homme tenant deux oeillets, exécuté par un peintre anonyme autour de 1540.

On ne connait ni l'auteur ni le sujet de ce portrait de cet inconnu peint à mi-corps et de trois-quarts, coiffé d'un chapeau sur un fond de paysage (feuillu, maison). On sait juste qu'il est l'oeuvre d'un maître hollandais du milieu du XVIe siècle.

A voir également, ce magnifique Sacrifice d'Isaac, peint par le Monogrammiste de Brunswick, actif à Anvers dans le second quart du XVIe siècle.

Le Monogrammiste de Brunswick doit son nom au tableau le Repas des conviés conservé au musée Herzog Anton Ulrich de Brunswick1. Il serait né à Amsterdam, vers 1500 et mort à Anvers, vers 1542 ou 1550.

Sa peinture religieuse constitue une étape importante dans l'essor du genre du paysage.

Il excelle en particulier dans la composition de scènes de foule en extérieur. Révélant un réel intérêt pour la beauté du paysage, il ouvre ainsi la voie à Pieter Brueghel l'Ancien.

Tout aussi étonnant, Loth et ses filles, exécuté par un peintre anonyme, actif à Anvers vers 1520-1530. Le tableau illustre une scène du chapitre 19 de la Genèse où Loth fait l'objet de séduction de la part de ses propres filles, tandis que la colère divine s'abat sur la ville corrompue de Sodome. On voit donc Loth qui se penche sur une de ses filles, tandis que la deuxième remplit une cruche pour enivrer leur père. Elles agissent ainsi, préférant porter les enfants de leur père plutôt que de païens.

Au loin, sur le bord droit du tableau, on aperçoit la femme de Loth transformée en statue de sel pour avoir désobéi à la consigne de ne pas regarder derrière elle. La richesse des costumes fait contraste avec la désolation de l'arrière-plan.

Ce tableau a longtemps été attribué au peintre Lucas van Leyden. Ce genre amorce une tendance durable où des peintres représenteront des scènes apocalyptiques.

D'une extrême délicatesse, voici Un Frère de l'ordre des Dominicains offrant son coeur à la Vierge à l'enfant, de Jos Van Cleve, peint entre 1515 et 1518.

Joos van Cleve, né Joos van der Beke, est un peintre flamand de l'École d'Anvers présumé originaire de Clèves ou des environs de cette ville allemande située au bord du Rhin. Sa date de naissance est inconnue. Il est décédé en 1540 ou 1541 à Anvers.

Son nom apparaît pour la première fois à Anvers en 1511 dans le registre de la guilde de Saint-Luc à Anvers, où il est inscrit comme maître. Il en sera d'ailleurs par trois fois le doyen, en 1519 (l'année de son mariage avec Anna Vydts), 1520 et 15258. Il compte plusieurs élèves, parmi lesquels son fils Cornelis van Cleve.

Sublime lui aussi de délicatesse, cette Sainte Madeleine lisant, exécuté par un peintre anonyme, sans doute identifié comme le Maître des demi-figures, actif vers 1500-1535.

Sainte Madeleine, reconnaissable à son attribut, le vase de parfum, est figurée dans un contexte domestique qui la rapproche de l'art du portrait.

Son costume suit la mode des années 1520, et l'horloge suspendue au mur, allusion au temps qui passe, double le sujet d'une allégorie de la vanité.

Eblouissant de lumière, La Vierge et l'enfant entourés de Sainte Catherine et Sainte Barbe, par Ambrosius Benson, exécuté vers 1530-1532.

La grappe de raisins tenue par l'Enfant Jésus, fils de Dieu, annonce le sacrifice du Christ perpétué dans l'Eucharistie. L'une des oeuvres majeures de l'artiste, fortement influencée par Gheeraert David.

La Vierge et l’Enfant sont entourés de sainte Catherine d’Alexandrie à gauche et sainte Barbe à droite. Catherine d’Alexandrie, dont l’historicité semble douteuse, était issue d’une famille noble d’Alexandrie. Son refus de se marier avec l’empereur, en raison de son mariage mystique avec le Christ, la condamnait à être déchirée par une roue garnie de pointes, qui se brisera sous l’effet d’un miracle. Elle finira décapitée. La roue et l’épée de son martyre, ses attributs habituels, sont figurées dans son diadème.

Figurant parmi les chefs-d’œuvre de cet artiste flamand né en Italie, ce tableau a toutefois longtemps porté une attribution à Gérard David. Ce dernier, dont notre peintre avait fréquenté l’atelier, a en effet exercé sur lui une influence considérable, notamment dans la construction de l’espace et la recherche de monumentalité par la simplification des figures et de la composition. Les trois figures féminines forment une pyramide, assez stricte, dans laquelle s’inscrit l’Enfant, schéma inspiré des modèles venus d’Italie. Comme souvent, la scène ouvre à gauche sur un vaste paysage qui se perd dans l’horizon. Ce point de fuite permet de contrebalancer l’aspect imposant des figures et d’aérer la composition. Benson prolonge, à sa manière, l’art de Gérard David en lui empruntant nombre de compositions religieuses comme en témoigne cette Sainte Conversation.

A voir également, la Vision de Saint Bernard, de Joos Van Cleve. Iconographie très expressive - et fort répandue en Europe du Nord à la fin du XVe siècle - témoignant de l'intense mysticisme marial de saint Bernard (le lait de la Vierge, nourriture spirituelle via l'Enfant Jésus ; la Vierge Marie, mère de l'humanité). Oeuvre de jeunesse de l'artiste, vers 1505/1510, sous l'influence de Memling et de l'Ecole de Cologne.

Absolument prodigieux, cette Sainte Madeleine, de Quentin Metsys, exécuté vers 1520-1525.

L'ouverture du vase et l'expression de réflexion du visage symbolisent le renoncement de Madeleine à la vie mondaine pour la pénitence, évoquée sur la droite.

La Circoncision figurée sur le vase illustre la même idée de purification. Le sujet, mis à la mode vers 1517-20 par un débat théologique sur l'identification des trois Maries, autorise une datation vers 1520-1525, près des portraits dynamiques sur fond de paysage (Vienne, Edimbourg, et Francfort).

Les historiens distinguent communément trois catégories dans la peinture de Metsys : les œuvres religieuses, les œuvres moralisatrices et les portraits.

Metsys tira des œuvres de van der Weyden la rigueur des contours et le soin pour le détail. De Van Eyck et de Memling, Metsys reprit les techniques basées sur la richesse des pigments transparents ainsi que les effets d'optique. Dans Le Prêteur et sa femme, il place un miroir semblable à celui des Époux Arnolfini de Van Eyck.

On retrouve également tout le talent de Metsys, dans cette magnifique Pieta, exécutée autour de 1515, à Louvain. Schéma d'ensemble dérivé de Bouts et paysage à la Patinir (peut-être même est-il de ce dernier).

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
Dernières destinations