Etape 12 - Paris - Fin de journée aux jardins des Tuileries
Mercredi 14 décembre 2016. Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé l'hiver. C'est à cette saison, quand le ciel est bleu et le oleil bas sur l'horizon que les lumières de l'hiver éclairent le mieux Paris. En quittant le Louvre, et en me dirigeant vers les Jardins des Tuileries***, je passe sous l'arche de l'Arc de Triomphe du Carrousel***.

Peu de gens le savent, mais édifié entre 1807 et 1809, l'arc de Triomphe célèbre la victoire de la Grande Armée de Napoléon Bonaparte à Austerlitz. Il illustre la campagne de 1805 et la capitulation d'Ulm le 20 octobre 1805. C'est une copie à échelle réduite de l'Arc de Constantin (313-315) à Rome, ce dernier s'inspirant lui-même des arcs de Septime-Sévère et d'Orange. Le quadrige surmontant l'arc est une copie des Chevaux de bronze de Constantin Ier, attelage ornant le dessus de la porte principale de la basilique Saint-Marc de Venise.

A deux pas de là, et avant de me diriger vers les Jardins des Tuileries, je ne peux résister à l'envie de faire un petit détour par le pont Royal***. Il est le troisième plus ancien pont de la ville, après le pont Neuf et le pont Marie.

Il offre une vue imprenable sur le pont du Carroussel. Il relie la rive droite au niveau du pavillon de Flore à la rive gauche entre la rue du Bac et la rue de Beaune. Il a pour voisins, en amont, le pont du Carrousel, et en aval, la passerelle Léopold-Sédar-Senghor. Pourqui le pont Royal ? Parce qu'il fut entièrement financé par Louis XIV, en 1689, remplaçant ainsi le fameux pont du Bac, alors en bois, et emporté par une crue de la Seine en 1684.

Retour au Caroussel du Louvre*** pour pénétrer dans les Jardins des Tuileries***. Pour la petite histoire, les fameux chevaux de bronze volés par Napoléon lors de la campagne d'Italie, furent restitués à l'Autriche après la chute de Bonaparte et la défaite de Waterloo. Les Autrichiens le restituent aussitôt à la cité des doges qui venait d'être annexée à l'Empire d'Autriche par le Congrès de Vienne. La copie est alors effectuée et placée au-dessus de l'arc de triomphe. C'est elle qu'on peut admirer aujourd'hui.

Me voici enfin dans les Jardins des Tuileries***. Peu de gens le savent encore, mais ce jardin public, le premier de la capitale, doit son nom aux anciennes tuileries de Paris qui se trouvaient là. Il est le plus important et le plus ancien jardin à la française de la capitale qui, autrefois, était celui du palais des Tuileries, ancienne résidence royale et impériale, aujourd'hui disparu.

C'est Catherine de Médicis, qui, en 1564, qui décide de créer un jardin à l'italienne à l'ouest du palais des Tuileries jusqu'à l'actuelle place de la Concorde. Il est constitué de six allées dans le sens de la longueur et huit dans le sens de la largeur, qui délimitent des compartiments rectangulaires comprenant des plantations différentes (massifs d'arbres, quinconces, pelouses, parterres de fleurs, etc.). Une fontaine, une ménagerie et une grotte décorée par le célèbre céramiste Bernard Palissy décorent le jardin.

En 1664, Jean-Baptiste Colbert et Louis XIV ordonnent que le jardin soit entièrement redessiné par André Le Nôtre. Le jardin s'agrandit vers l'ouest en incorporant le jardin Renard. André Le Nôtre donne à celui-ci l'aspect qu'il va conserver, dans ses grandes lignes, jusqu'à nos jours : il perce dans l'axe du palais une allée centrale délimitée à l'est par un bassin rond, à l'ouest par un bassin octogonal ; il construit la terrasse du Bord de l'eau le long des quais des Tuileries et Aimé-Césaire et la terrasse des Feuillants le long de laquelle sera tracée la future rue de Rivoli ; enfin, il bâtit sur le tracé de l'enceinte de Charles IX deux terrasses le long desquelles sera placée la future place de la Concorde, avec deux rampes en courbe permettant d'y accéder.

Craignant que le public n'abîme le jardin ainsi aménagé, Colbert veut en réserver l'accès à la famille royale. Mais Charles Perrault le convainc de la sagesse des Parisiens et de la nécessité que constitue pour eux l'accès à un jardin.

Deux grands bassins circulaires sont creusés aux entrées et sorties du jardin. Des chaises permettent de s'asseoir et de passer des heures tranquilles à lire ou à contempler les jardins. C'est encore un rendez-vous très prisé de tous les Parisiens.


De nombreuses statues de marbre viennent par ailleurs orner le jardin. En 1719, l'entrée principale est flanquée de deux statues d'Antoine Coysevox, représentant Mercure et la Renommée chevauchant un cheval ailé.

Près du jardin du Carrousel, se trouvent le deuxième bassin du jardin et son loueur de bateaux à voile miniatures.

À l'est du jardin, près de l'arc du Carrousel, se trouvent de nombreuses statues d'Aristide Maillol. Le jardin abrite de nombreuses sculptures animalières d'Auguste Caïn.


Pour la petite histoire encore, la grande roue de Paris était d'abord installée dans les Jardins des Tuileries, à quelques pas de la rue de Rivoli, avant de rejoindre son emplacement initial place de la Concorde.




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