Etape 20 - Paris - Sur le parvis de Notre-Dame de Paris
Mercredi 28 décembre 2016. Me voici de nouveau devant la cathédrale Notre-Dame de Paris***. Sur le parvis, et malgré le froid, c'est la grande foule autour de moi. La cathédrale est de toute beauté dans le bel éclat de la lumière d'hiver qui n'écrase pas les couleurs comme peut le faire la lumière d'été.

J'ai déjà tout écrit sur les caractéristiques de ce monument qui demeure à ce jour le plus visité du monde. Vous pouvez retrouvez mes explications dans ma première étape, ici.

Du coup, je profite de cette nouvelle page consacrée à Notre-Dame de Paris pour évoquer un peu son histoire. Sa construction commencée sous l'impulsion de l'évêque Maurice de Sully, s'étend sur plus de deux siècles, de 1163 au milieu du XIVe siècle. Le style n’est donc pas d'une uniformité totale : la cathédrale possède ainsi des caractères du gothique primitif (voûtes de la nef) et du gothique rayonnant.
On pense qu’au début de l’ère chrétienne il existait à l’emplacement de Notre-Dame un temple païen gallo-romain dédié à Jupiter (comme en atteste la découverte du pilier des Nautes, découvert en 1711), ensuite remplacé par une grande basilique paléochrétienne semblable aux basiliques civiles antiques. On ne sait pas si cet édifice dédié à saint Étienne, a été élevé à la fin du IVe siècle et remanié par la suite ou s'il date du VIIe siècle avec des éléments plus anciens réemployés (hypothèse de la cathédrale de Childebert Ier, fils de Clovis.

Cette église dédiée à Saint Étienne, devenue cathédrale par la suite, était de très grandes dimensions pour l’époque. Sa façade occidentale se trouvait à une quarantaine de mètres plus à l’ouest que la façade actuelle de Notre-Dame et avait une largeur légèrement inférieure : elle mesurait 36 mètres. Cet édifice mesurait 70 mètres de long, c’est-à-dire un peu plus de la moitié de la longueur de la cathédrale actuelle. Des rangées de colonnes de marbre séparaient une nef et quatre bas-côtés. L’édifice était orné de mosaïques.

|
Un baptistère, dénommé Saint-Jean le Rond, était situé sur le flanc nord de la cathédrale Saint-Étienne et fut préservé jusqu'aux travaux du XVIIIe siècle. Entre ce temple gallo-romain et la cathédrale actuelle se succédèrent pas moins de quatre édifices religieux : une église paléochrétienne du IVe siècle remaniée en une basilique mérovingienne, puis une cathédrale carolingienne (reconstruite à la suite d'un incendie en 857) et enfin une cathédrale romane restaurée et agrandie mais qui s'avéra progressivement trop petite pour la population de Paris qui augmentait rapidement |
En 1160, l’évêque Maurice de Sully décida la construction d’un sanctuaire d’un nouveau type beaucoup plus vaste à la place de la cathédrale romane démolie au fur et à mesure, les pierres sacrées étant parfois retaillées ou utilisées pour les fondations. Comme dans l’ensemble de l’Europe de l’Ouest, les XIe et XIIe siècles se caractérisent en effet par une rapide augmentation de la population des villes françaises, liée à un important développement économique, et les anciennes cathédrales étaient un peu partout devenues trop petites pour contenir les masses de plus en plus grandes de fidèles. Les spécialistes estiment que la population parisienne passe en quelques années de 25 000 habitants en 1180, début du règne de Philippe II Auguste, à 50.00 vers 1220, ce qui en fait la plus grande ville d’Europe, en dehors de l’Italie.

L’architecture de la nouvelle cathédrale devait s’inscrire dans la ligne du nouvel art gothique. Plusieurs grandes églises gothiques avaient déjà été inaugurées à ce moment : l’abbatiale Saint-Denis***, la cathédrale Notre-Dame de Noyon et la cathédrale Notre-Dame de Laon, tandis que la cathédrale Saint-Étienne de Sens*** était en voie d’achèvement. La construction, commencée sous le règne de Louis VII dura de 1163 à 1345. À cette époque, Paris n’était qu’un évêché, suffragant de l’archevêque de Sens, Sens étant à l'origine la préfecture romaine de la Lyonnaise quatrième.

La tradition incertaine rapportée par le chroniqueur Jean de Saint-Victor dans son Memoriale Historiarum, veut qu'entre le 24 mars et le 25 avril 1163, le pape Alexandre III alors réfugié à Sens, pose lui-même la première pierre en présence du roi Louis VII. En l'état actuel des connaissances, la date traditionnelle du début des travaux de Notre-Dame retenue est 1163.



|