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Paris - Ville de lumière

Etape 42 - Paris - Au pied de l'obélisque du temple de Louxor

Mercredi 5 décembre 2018. Dressée au centre de la place de la Concorde, l'obélisque égyptienne provient du temple de Louxor.

C'est Méhémet Ali, vice-roi d'Égypte, en signe de bonne entente qui, avec l'accord du baron Taylor puis de Jean-François Champollion, offre à Charles X et la France au début de 1830 les deux obélisques érigés devant le temple de Louxor, mais seul celui de droite (en regardant le temple) est abattu et transporté vers la France.
En échange des obélisques, Louis-Philippe Ier offre en 1845 une horloge en cuivre qui orne aujourd'hui la citadelle du Caire, mais qui, pour l'anecdote, ne fonctionna jamais, du moins aux dires des Cairotes, ayant été probablement endommagée lors de la livraison. Le deuxième obélisque a été officiellement rendu à l'Égypte par le président François Mitterrand, lors de son premier septennat.
Les plans pour l'abattage sont établis par Armand Florimond Mimerel, ingénieur de la Marine. La révolution de 1830 faillit tout remettre en cause, mais Méhémet Ali confirme son don en novembre 1830. C'est Champollion qui est chargé par le roi de choisir le premier des deux obélisques qui devait rejoindre la France. Jean-François Champollion choisit « le plus occidental, celui de droite en entrant dans le palais. Le pyramidion a un peu souffert, il est vrai, mais le corps entier de cet obélisque est intact, et d'une admirable conservation, tandis que l'obélisque de gauche, comme je m'en suis convaincu par des fouilles, a éprouvé une grande fracture vers la base »
Un navire, spécialement construit à cette fin, le Louxor, commandé par Raymond de Verninac Saint-Maur, quitte Toulon en avril 1831 et remonte le Nil en août. Il s'agit d'une barge à fond plat, à usage unique d'une construction inhabituelle (cinq quilles, proue amovible) dont les dimensions ont été étudiées en fonction des ponts sur la Seine. Après s'être approché au plus près de l'obélisque grâce au creusement d'un canal par 300 fellahs, le bateau embarque le monolithe le 19 décembre. Huit mois s'écoulent avant que le Nil, en crue, permette au navire de flotter le 18 août. La barge quitte Thèbes le 25 août 1832, parvient le 2 octobre à Rosette, à l'embouchure du Nil où elle est bloquée par des bancs de sable. 
Le 1er janvier 1833, le Louxor franchit la barre du Nil grâce aux vents locaux qui déplacent le sable et parvient à Alexandrie le lendemain. L'équipage doit attendre la fin des tempêtes d'hiver pour quitter le port le 1er avril 1833 avec sa précieuse cargaison. Le navire est remorqué par la corvette à vapeur et à voiles Sphinx sur le trajet Alexandrie - Rouen. Arrivé à Toulon dans la nuit du 10 au 11 mai 1833, il atteint Paris le 23 décembre après avoir contourné l'Espagne et remonté la Seine depuis Rouen, après escale à Cherbourg. Il est alors déposé couché sur le quai au début du Cours-la-Reine.
Louis-Philippe Ier décide de l'ériger au centre de la place de la Concorde à Paris. Il y remplace un monument en l'honneur de Louis XVI, décapité en ce même endroit lors de la Révolution française. La première pierre de ce monument, qui comprenait une statue équestre du roi réalisée par Jean-Pierre Cortot, fut posée par Charles X le 3 mai 1826. La statue royale qui occupait le centre de la place fut détruite en 1830. Le choix d'un monument totalement étranger à l'histoire nationale était destiné à empêcher les querelles de mémoire et les tentatives d'appropriation de ce haut lieu de la Révolution française par telle ou telle faction.

L'obélisque est érigé en grande pompe, le 25 octobre 1836, par l'ingénieur Apollinaire Lebas à l'aide de machines élévatrices et de gigantesques cabestans. Louis-Philippe Ier, dont c'était la première grande sortie publique depuis l'attentat d'Alibaud du 25 juin 1836, n'avait pas voulu prendre le risque du ridicule en cas d'échec de l'opération. Il s'était donc installé discrètement, avec la famille royale, aux fenêtres de l'hôtel de la Marine. Au moment précis où l'obélisque se dresse sur son socle, le roi et sa famille paraissent au balcon dans une mise en scène parfaitement réglée et recueillent l'ovation de la foule considérable qui se pressait pour assister à l'opération.

L'obélisque mesure 23 mètres de hauteur et pèse 222 tonnes, auxquelles il faut ajouter les 240 tonnes du piédestal. Le monument est constitué de granite rose provenant d'Assouan (Syène). Dans ces mêmes carrières, on a trouvé un obélisque inachevé, qui a retenu l'attention des archéologues. À l'origine, comme son alter ego de Louxor, l'obélisque reposait sur une base carrée décorée de seize babouins dressés sur leur pattes arrière et dont le sexe est bien visible. Un fragment de ce socle fut rapporté d'Égypte avec l'Obélisque. Pour ne pas choquer la société française prude du XIXe siècle, cet élément ne fut pas installé place de la Concorde. On peut le voir à la section des antiquités égyptiennes du musée du Louvre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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