Etape 1 - Sur les traces du Bossu
Samedi 18 ocotobre 2014. Pour cette première étape parisienne, petite halte obligée à Notre-Dame de Paris***. Pas de Bossu, hélas, mais un ciel bleu exceptionnel. Il fait tellement chaud qu'on se croirait en plein mois de juillet. Du coup, la façade de la cathédrale prend toute sa dimension.
Avec ce temps estival, il y a un monde fou pour la visite. Allez, zou, je ruse et je coupe la queue. Oui, je sais, c'est moche, mais j'ai envie d'en profiter aujourd'hui. "Viens, Rym, suis-moi !" Petit arrêt sur la façade ouest***. Sa construction dura un demi-siècle, de 1200 à 1250. Elle a une largeur de 43,5 mètres et une hauteur de 45 mètres, mis à part la hauteur des tours. Elle comporte, de bas en haut, l’étage des trois portails et des quatre statues dans les niches sur les contreforts, la galerie des rois, puis un étage occupé au centre par la rosace ouest, enfin un dernier étage de colonnades reliant les deux tours.

Mais la façade ouest vaut surtout pour ses trois portails***. Le premier, celui du Jugement dernier, placé au centre, date des années 1210. Sur le linteau inférieur, on peut voir les morts sortir de leurs tombes. Ils sont réveillés par deux anges qui, de chaque côté, sonnent de la trompette. Au-dessus, l’archange saint Michel utilise une balance pour peser les péchés et les vertus. Deux démons essayent de faire pencher l’un des plateaux de leur côté. Les élus sont à gauche, tandis qu’à droite les damnés enchaînés sont menés en enfer, poussés par d’autres démons. Sur le tympan supérieur, le Christ, le torse à moitié nu pour montrer ses plaies, préside cette cour divine. Deux anges, debout, à droite et à gauche, tiennent les instruments de la Passion. De chaque côté, la Vierge Marie et saint Jean sont placés à genoux et implorent la miséricorde du Christ. Les claveaux inférieurs des voussures sont occupées, du côté des damnés par des scènes de l'enfer, et du côté des élus, par les patriarches, parmi lesquels on voit Abraham tenant des âmes dans un repli de son manteau.
A gauche du Jugement dernier, voici le portail dédié à la Vierge Marie***, qui date lui aussi des années 1210. Au linteau inférieur, des rois d’Israël et des prophètes entourent l’Arche d’alliance. Le linteau supérieur représente la "dormition" (mort) de la Vierge. Deux anges la sortent du tombeau, en présence du Christ qui bénit sa mère et montre de la main gauche le ventre où la Parole de Dieu prit chair. Les apôtres y compris saint Paul entourent la défunte. Aux deux extrémités, saint Paul et saint Jean sont représentés abrités respectivement par le figuier et l'olivier. Au sommet du tympan, on assiste au couronnement de la Vierge Marie. Celle-ci est assise à la droite du Christ; et un ange, se trouvant au-dessus d’elle, place une couronne en or sur sa tête. Les voussures encadrant le tympan sont occupées par des prophètes, des rois, des anges et des patriarches.
A droite enfin, le portail Sainte-Anne*** est dédié à la mère de la Vierge. Il est en fait récupéré de l’église antérieure à la cathédrale actuelle. Il est constitué en grande partie de pièces sculptées vers 1140-1150. Le trumeau du portail présente une grande statue de saint Marcel, évêque de Paris, foulant aux pieds le dragon de la légende. Sur le linteau supérieur se trouvent des scènes de la vie de sainte Anne et de la Vierge. Au-dessus des deux linteaux, le tympan présente une Vierge en majesté.
Enfin, entre les portails, à vingt mètres du sol, une série de vingt-huit personnages royaux sont rassemblés dans la galerie des rois*** et représentent les vingt-huit générations des rois de Judée qui ont précédé le Christ.

La nef de Notre-Dame*** s'allonge sur 60 m. Il ne fait pas très clair, là-dedans ! Deux rangées de sept chapelles latérales s’ouvrent, de la quatrième à la dixième travée. L’élévation est à trois niveaux. Le premier est constitué des grandes arcades ouvrant sur les collatéraux intérieurs. Le second correspond à une tribune à claire-voie ouvrant sur la nef par des baies composées de trois arcades. Enfin le troisième niveau est celui des fenêtres hautes. L ’éclairage de la nef repose essentiellement sur les fenêtres hautes et est de ce fait assez faible.

Le chœur de la cathédrale*** est entouré d’un double déambulatoire. Il se compose de cinq travées surmontées de deux voûtes. L’abside abrite cinq chapelles rayonnantes. L’élévation de la première travée est semblable à celle du transept et comporte quatre niveaux : une petite rose est intercalée entre le niveau des tribunes et celui des fenêtres hautes. Par contre les autres travées y compris celles de l’abside, ont une élévation à trois niveaux, semblable à celle de la nef (grandes arcades, tribune et fenêtres hautes).

Enfin, voici le chef-d'oeuvre de la cathédrale. En tout cas, à mes yeux. La clôture du choeur***. On distingue aujourd’hui la clôture nord de la clôture sud, les deux parties ayant un style et un âge différents. Il s’agit là de deux œuvres majeures de la sculpture gothique, datant des XIIIe et XIVe siècles, représentant une série de scènes des évangiles. La clôture nord date du dernier tiers du XIIIe siècle, peu après l’édification du jubé aujourd’hui disparu (aux environs de 1260). On y a sculpté 14 scènes de la naissance et de la vie de Jésus avant sa passion. Ces scènes s’enchaînent sans rupture entre elles et constituent donc un seul continuum. La clôture sud du chœur peut être datée des premières années du XIVe siècle, époque de la fin du règne de Philippe IV le Bel. Elle est constituée de neuf scènes des apparitions du Christ après sa Résurrection.



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